Histoire d'hymne (dimanche, 09 septembre 2007)

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Les grandes rencontres sportives, comme la coupe du monde de rugby, sont l'occasion d'entendre des hymnes du monde entier.
Il en est un qui m'émeut plus que les autres, c'est celui d'Afrique du Sud que j'ai entendu dans des circonstances très particulières.
En 1989, je suis allée en Afrique du Sud : c'était encore l'apartheid pourtant la libération de Nelson Mandela était imminente. L'un de mes beaux-frères avaient créé une Alliance Française à Soweto, la township près de Joannesburg et nous avions rendu visite à la famille.
La première strophe de l'actuel hymne national de l'Afrique du Sud

"Nkosi sikelel 'iAfrica"

c'est là que je l'ai entendu. A l'époque, ce chant était interdit car il était l'hymne de Mandela, de la lutte contre l'apartheid. Le seul endroit où on avait le droit de le chanter c'était dans les églises en tant que cantique religieux :

"Que Dieu bénisse l'Afrique...
Que Dieu entende nos prières et nous bénisse, nous ses enfants d'Afrique."

C'était à l'occasion d'une messe dans une paroisse catholique tenue par un prêtre français, Emmanuel Laffont.
Les gens chantaient, soit la main sur le coeur, soit le poing levé. Très émouvant. Le texte a été composé au XIXème siècle par deux poètes, l'un Khosa (ethnie de Mandela) et l'autre soutou. Il a été chanté la première fois à l'occasion de l'ordination d'un pasteur.

L'actuel hymne sud-africain comporte ces deux strohes africaines, puis une strophe en africaans (ethnie des blancs d'origine hollandaise) et une en Anglais.

En 1989, ce n'est pas si vieux, personne n'aurait pensé qu'un jour des joueurs de rugby blancs et des supporteurs blancs chanteraient ces mots des Noirs, la main sur le coeur.
Hommage à deux hommes de Paix : le Président de Klerc et Nelson Mandela.
Ecoutez cet hymne avec recueillement : il signifie tant de choses.

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