Quand les Chinois cesseront de rire... (lundi, 10 septembre 2007)

Il y a longtemps que je n'avais pas parlé de la Chine.
Aujourd'hui je vous propose un article d'un ami appartenant à mon association : Chine-Service.
Rosa

"Vous connaissez certainement l’auteur, qui par le passé a conquis un large public par les séries Le disque de Jade, L’Impératrice de la soie et L’Empire des larmes. Vous l’avez probablement vu à la télévision ou entendu sur une radio lors de la sortie récente de son dernier ouvrage : "Quand les Chinois cesseront de rire le monde pleurera".

Ce dernier ouvrage, un essai, se distingue de ses romans précédents les plus connus. La Chine, empire millénaire et immense, nous a toujours interpellés soit par curiosité soit par crainte, et c’est pour y répondre que José Frèches nous fait part de sa connaissance de la Chine passée et actuelle, de l’évolution qu’il y observe, des conséquences possibles sur le plans des relations économiques, politiques et même militaires entre la Chine et le reste de la planète.

L’essai est constitué d’une première partie fort documentée et très intéressante sur ce qui fait, ou a fait, la culture individuelle des chinois : ils vivent pour une grande partie d’entre eux dans des régions très peuplées depuis plus de 20 siècles, dans des conditions qu’un européen d’aujourd’hui trouverait pesantes et peu enviables. L’auteur développe les sources culturelles du bonheur personnel de l’individu chinois pour équilibrer la pression démographique et sociale : la religion (bouddhisme), les philosophies (taoïsme et confucianisme), l’équilibre personnel interne et externe avec la nature, l’adaptation à la perpétuelle mutation de tout ce qui nous entoure grâce au Yin et Yang, l’économie des moyens lorsque l’on en a peu… et la capacité de rire pour se protéger.

Aujourd’hui la Chine voit apparaître une espèce d’un genre nouveau, le consommateur, qui pour satisfaire plus de confort matériel cherche à s’enrichir (démarche constatée universellement). Une nouvelle classe sociale chinoise moyenne émerge et l’auteur nous fait prendre conscience dans une seconde partie de l’évolution comportementale de ce chinois citadin. « Les rites ancestraux sont solubles dans la société de consommation », les comportements individuels se modifient, le rapport entre le citoyen chinois consommateur et ses dirigeants politiques est en train d’évoluer, avec risques de crises en cas de déceptions. Dans cette société de consommation où le bonheur est souvent en relation avec la possession, le rire des chinois pourrait se diluer et disparaître, alors les sociétés des pays nantis pourraient souffrir, d’où le titre de l’ouvrage. Aussi l’auteur nous interpelle sur les nouvelles relations que l’Occident pourrait développer avec la Chine. Il invite en plus le lecteur occidental à une interrogation et une révision de sa conception du bonheur.

En conclusion un essai qui cependant reste optimiste. Ecrit par un amoureux de la Chine, il est intéressant à lire."

Jean-François Laguarrigue de Chine-Service8d23921377358137822023f47f8de4bc.jpg

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