Saveurs (mercredi, 26 septembre 2007)
Le temps a fraîchi...
Poème savoyard d'un presque cousin.
Quand les brumes tenaces
Quand les grands brouillards d'automne
Prennent leurs aises en nos vallées
Je reviens en moi-même.
Mon coeur bat la clarine
Mon haleine est joie du lait tiédi
Ma salive est rosée des matins clairs
Ma voix est murmure d'eaux sauvages.
Je rumine les saveurs engrangées
Je distille les herbes riches
Je délivre ce que j'avais volé au temps.
Quand les brumes tenaces
Quand les brouillards d'automne
Prennent leurs aises en nos vallées
Je me souviens de la montagne.
Alors
Je m'explique le fromage.
Bernard-Dominique Lacroix
J'aime bien les textes à chute et je regrette qu'ils deviennent si rares dans la poésie contemporaine.
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Commentaires
c'est vrai la chute c'est super bien .j'en ai fait un tout petit sur la Birmanie et leur drapeau avec le paon sur le site de Quitterie Delmas.Le tient est beau et dés que je lis le mot automne ou liberté ,j'ai des frissons Par exemple la premiére stophe de Liberté de Paul Eluard où on devine le mot liberté.Je cite de mémoire
Sur mon cahier d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom.
Pierre
Écrit par : ulm pierre | jeudi, 27 septembre 2007
C'est très imagé et amusant. Ca me va, moi qui aime les nouvelles à chute !
Écrit par : Stephane | jeudi, 27 septembre 2007
Très sympa, en effet, ce petit poème. Je viens de faire un tour dans la "salle des profs" et j'ai l'impression que Myster déprime et nous quitte. J'en suis chagrine puisque c'est un peu lui qui nous avait réunis...Va-t-il revenir sur sa décision? Mystère.
Écrit par : Laurence | jeudi, 27 septembre 2007
Un poème en appelle un autre. Le tien me fait penser (va savoir pourquoi..peut-être à cause du "je reviens en moi-même") à ce haïku de Issa
Etre là,
Tout simplement
Au milieu de la neige qui tombe
Écrit par : Bruno | jeudi, 27 septembre 2007
C'est ce qu'humblement j'appelle un poème saveur.
Écrit par : rony | vendredi, 28 septembre 2007
C'est ce qu'humblement j'appelle un poème saveur.
Écrit par : rony | vendredi, 28 septembre 2007
Quel plaisir matinal de lire ce cher Bernard!Je n'aime pas trop la chute. Je préfère: " Quand mon cœur bat la clarine".
La musique des clarines, c'est toute le montagne, ma madeleine de Proust sonore. Cette musique me fait penser à la mort de l'âne Balthazar, dans le film de Bresson, "Au hasard, Balthazar". Il meurt dans la montagne des Pyrénées, tache noire qu'encerclent les brebis blanches, humble figure christique, et, sur la bande-son, cette seule musique.
Écrit par : Erzsebet | vendredi, 28 septembre 2007
La chute peut choquer : il s'agit pourtant de la rumination d'une vache de nos montagnes, humble figure également et nourricière...
Écrit par : Rosa | vendredi, 28 septembre 2007
c'est beau ça
Écrit par : ashab | samedi, 29 septembre 2007