Les (pas encore) bronzés font (si peu) du ski (lundi, 14 janvier 2008)

Un week-end comme je n'aimerais pas trop en subir cette année.
Je ne vais pas me plaindre car ça peut passer pour un week-end de luxe mais je raconte.
Monsieur Cybermamie, comme l'appelle le Faucon, est un passionné de ski. Avec toute cette neige en montagne, cela fait plus d'un mois que les spatules le démangent ! L'aubaine (pour lui) est venue sous forme d'un week-end organisé à Val Thorens par son comité d'entreprise, institution obsolète dont je m'étonne que notre président n'ait pas encore songé à la supprimer.
Pas d'excuses donc le week-end étant largement financé.
Choix de la station fait par les "d'jeunes" de l'entreprise : cette station d'altitude est une usine à skier sans rien d'autre, station exclusivement fréquentée par les moins de 40 ans comme j'allais en faire l'expérience.
Déjà, le samedi il faut se lever à six heures et je n'en ai plus l'habitude... Arrivée au car "au radar", j'ai juste le temps de repérer un autre couple de notre génération.
Il pleuvine à Lyon et en montagne la neige tombe dru.
Début des difficultés, la gendarmerie impose les chaînes à notre chauffeur qui renâcle. Les 30 derniers kilomètres se feront à 20 kms heures et nous arrivons pour déjeuner.
Toujours ça de gagné.
Mais à l'accueil de la résidence hôtelière qui nous héberge, mes pires craintes se confirment.
L'entrée est envahie par des groupes de jeunes, garçons et filles, tous immenses, assurés, en terrain conquis. Aucun francophone tous parlent anglais, allemand ou néerlandais. J'ai écrit "groupes" mais j'ai plutôt l'impression de hordes : le temps des invasions barbares serait-il revenu ?
Malgré le mauvais temps, monsieur part skier et madame fait les lits puis bouquine.
Après ski, le temps étant toujours déplorable, tentative vers le bar de la résidence. Il est tenu par une jeune serveuse vêtue d'un "baggy" qui laisse voir la raie des fesses : elle ne parle pas un mot de français. Mon mari me traite de grincheuse parce que je refuse de passer ma commande en anglais, "il faut s'adapter". Moi j'estime que dans mon pays j'ai le droit de demander un thé en français et que ça ne fera pas de mal à la donzelle d'entendre de temps en temps quelques mots de français.
Repas du soir très sympa avec un menu savoyard et des serveurs très sympathiques, les seuls francophones avec nous...
Après dîner, monsieur Cybermamie a envie de suivre ses compagnons skieurs dans un bar à bière.
Nous sommes, là encore, les seuls français. La musique pilonne les oreilles, on ne peut pas parler mais j'apprécie l'absence des fumées de cigarettes, ce qui n'empêche pas le bar d'être bondé.
Au réveil, le paysage entrevu nous annonce que la journée sera belle. Ouf ! Car il faut vider les lieux avant 10 heures. Pour l'immédiat le souci est de faire un petit déjeuner correct : les hordes de jeunes sont passées avant nous et n'ont pratiquement rien laissé.
Ou plutôt si !
Des montagnes de déchets dans les assiettes, un gaspillage inouï de nourriture qui m'écoeure.
Et qui dégoûte aussi un jeune serveur car, me dit-il, "c'est tous les jours ainsi".
Finalement j'aurai pour la journée une compagne d'infortune venue elle aussi accompagner son mari. Et la journée passera tant bien que mal avec une promenade sur l'unique chemin pour piétons, un repas en terrasse que nous prolongeons le plus possible, au milieu des nouveaux riches d'Europe de l'Est, encore plus "bling-bling" que notre président, visiblement heureux d'être là.
Petite gâterie avant le départ, un passage à la coopérative laitière pour acheter l'excellent Beaufort d'été : je n'aurai pas tout à fait perdu mon week-end.
Dans le car du retour, je suis distraitement les commentaires des résultats sportifs de rugby et de foot en me disant que des femmes comme celles de ma génération : on n'en trouve plus !

08:55 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Vive la vie |  Facebook |  Imprimer