La philosophie du pissenlit (mardi, 30 mars 2010)

250px-DandelionComparison.pngEn mémoire de ma grand-mère, j'ai acheté au marché des pissenlits pour faire une salade.

"On va aux dents d'lion" me disait-elle en prenant un petit couteau bien pointu. Elle avait un oeil pour les repérer les pissenlits ou "dents de lion" : tout neufs, tout jeunes, tout tendres... Ainsi seulement sont-ils comestibles. Ceux des taupinières étaient les plus faciles à récolter. Elle les enfournait dans la poche de son tablier et avec quelques oeufs cuits dur de ses poules, c'était une salade savoureuse. Et c'est bon à la santé le pissenlit. Étymologie d'après le Robert "pisser" au "lit" car la plante est diurétique.

Au marché il m'en a coûté un euro les cent grammes.

Ce que je peux comprendre : le temps est cher et il faut les ramasser, les pissenlits. C'est long.

Dix euros le kilo ? ramenés aux anciens francs des années 50, un pactole pour ma grand-mère.

Mais à qui les aurait-elle vendus ses pissenlits ? Tous les voisins faisaient de même. On récoltait dans les  prés et les bois : on n'était pas très éloignés des sociétés primitives de cueillette finalement.

À cette époque, dans mon village de Haute-Savoie, avant le ski et le travail en Suisse (pays qui n'était pas riche en ce temps là !) tout le monde était pauvre.

Je n'ai jamais connu une telle égalité.

Mais il y avait un savoir-faire tel qu'on vivait ... très correctement. Un savoir-faire de la pénurie et de la frugalité dont ne disposent plus les pauvres d'aujourd'hui. Et là est la vraie misère.

Le bistrot des Xanthines est situé à côté d'un centre de distribution d'alimentation : rien de plus désespérant que ces files d'attente de gens avec leur caddie pour recevoir des boîtes de conserve.

250px-Koeh-135.jpg

 

08:14 | Lien permanent | Commentaires (17) |  Facebook |  Imprimer