Ce que la langue française doit à un Savoyard (mardi, 15 juin 2010)

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Dernière note, c'est promis, en relation avec les 150 ans de l'annexion de la Savoie.

La Savoie, a été francophone bien avant d'être française.

La Savoie a même, par l'intermédiaire de monsieur Favre de Vaugelas, codifié la langue française.

220px-LouisedeSavoie1.jpgÀ l'origine, il y a Louise de Savoie, la mère de François 1er. C'est elle qui aurait introduit à la Cour de France le beau langage.

Selon Rémi Mogenet, écrivain et journaliste savoyard :

"Néanmoins, au début du XVIIe siècle, on se demanda quel était le vrai et bon français. Vaugelas répondit que c’était la langue de la Cour, c’est-à-dire des magistrats du Roi. Or, le roi auquel on pensait forcément, c’était encore François Ier, dont le français devait sans doute beaucoup à celui de sa mère, Louise de Savoie, qui était fille du duc Philippe, et avait été élevée en Bresse. Il faut donc admettre que la Savoie de la Renaissance - et en particulier sa partie bressane - est pour beaucoup dans la formation et l’origine du français moderne."

Puis il y eut  l'Académie Florimontane.

Créée par Antoine Favre, son fils, Claude Favre-de Vaugelas, son ami François de Sales et Honoré d'Urfé, auteur de l'Astrée, -ce roman précieux qui fut un best-seller et dans lequel on trouve la fameuse Carte de Tendre- l'Académie Florimontane servit de modèle à l'Académie française. Cette Académie connut une brève existence mais un immense rayonnement. Elle s'adressait à une large population : "à tous les braves maîtres des arts honnêtes, comme peintres, sculpteurs, menuisiers, architectes et semblables" et "on y pratiquait un "style de parler... (qui) ne ressente en point de façon la pédanterie". Les cours se donnaient le soir... et traitaient des domaines aussi divers que la philosophie ou l'art de naviguer. "On y traitera de l'ornement des langues, surtout de la française."

Claude Favre de Vaugelas, le savoyard d'Annecy, se retrouva ainsi, selon la volonté de Richelieu, premier membre de l'Académie française. Il s'était acquis la réputation d’un homme qui connaissait  toutes les règles de la langue française, et qui la parlait avec une irréprochable correction. Il consacra  quinze ans de sa vie au premier dictionnaire de  français. Richelieu le récompensa d'une pension. Comme il allait le remercier de cette faveur, le cardinal lui dit : « Eh bien, vous n’oublierez pas du moins dans le dictionnaire le mot de pension. » Sur quoi Vaugelas répliqua : « Non, monseigneur, et moins encore celui de reconnaissance. »

C'est ainsi que l'un des premiers grammairiens qu'on allait surnommer "le greffier de la langue française" était savoyard et non français.



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