Réponse de paix à la violence... (jeudi, 21 avril 2011)

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Tant pis si j'en fais tout un plat mais je reviens à la profanation de ce dernier mardi. Interview de Pascale Marthine Tayou que je trouve impressionnant par son  calme.

Êtes vous en colère ?

Il y a un incident mais je garde mon calme. On peut recevoir un coup par mégarde et je ne suis pas vindicatif.

Mais c'est votre oeuvre ! Cela doit vous toucher...

Oui c'est mon oeuvre, mais c'est aussi l'oeuvre de tout le monde : elle a été créée pour être un trait d'union.

Une personne semble ne pas l'avoir compris...

Je ne suis bien sûr pas d'accord avec ce qui s'est passé. La violence c'est mal. Elle est innocente cette oeuvre ! Le camarade qui a fait cela s'est trompé d'adversaire. C'est à lui-même qu'il devait porter le coup.

Comment expliquez-vous cette dégradation ?

Je ne sais pas. Peut-être y-a-t-il un lien avec ce qui s'est passé en Avignon.

Il n'y a pourtant rien de blasphématoire dans votre oeuvre. Que voulez-vous dire avec cet empilement de casseroles ?

On se nourrit dans les casseroles ; on se nourrit aussi de dogmes et de croyances. Mais à la fin, quelle est la vérité ? La colonne monte vers le Ciel. Quand on nous parle du Paradis ou de l'Enfer, on ne sait jamais si c'est à gauche ou à droite. Cette oeuvre n'a rien de blasphématoire même si elle a un côté érectile.

Vous l'avez appelée "Colonne pascale" en référence à Pâques ?

Non, Pascale c'est mon prénom. Cela n'a rien à voir avec la période de Pâques. Le Carême, pour moi, c'est tout le temps.

Êtes-vous chrétien ?

J'ai été élevé par des parents chrétiens et j'étais même enfant de choeur.

Pourquoi avoir choisi d'installer cette oeuvre dans une église ?

Je n'avais pas envie de "tasser" toutes mes oeuvres au troisième étage du musée d'art contemporain de Lyon. J'ai voulu exploser les murs pour qu'une partie soit présentée dans la ville. La "Colonne pascale" entrait bien dans l'espace de cette église. Le curé a pris le temps de l'expliquer à ses fidèles qui ont adhéré à l'esprit du projet : celui de la rencontre. J'en suis heureux.

Le Progrès du 21 avril 2011

Ayant vu La Colonne avant son agression, j'avais l'intention d'en parler... Finalement, cela aura permis à l'artiste de nous livrer son interprétation, différente de celle du recteur... C'est l'intérêt de l'art conceptuel : chacun le reçoit à sa manière... Comme Yves qui y voit les casseroles que se trimballent les hommes politiques. Chacun sa vérité.

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