Des objets et des mots... (lundi, 17 octobre 2011)

Aujourd'hui j'inaugure une une nouvelle catégorie qui porte le nom de ce billet.

120px-Pub-cahou-4.JPGLes mots on le sait naissent, vivent et souvent meurent... S'ils ne meurent pas ils sombrent dans un coma profond. J'ai lu récemment dans un roman des années 60 l'adjectif "épatant" : qui l'emploie encore aujourd'hui ?

En particulier quand ils désignent des objets dont l'usage se perd.

Récemment j'évoquais devant la famille un souvenir d'enfance : mon père, vétérinaire, recevait d'un laboratoire qu'il faisait travailler, des buvards publicitaires, très efficaces car très absorbants. Un de mes neveux a fait cette remarque " méfie-toi ma tante, si tu associes "buvard" et "labo" tu peux créer une regrettable confusion...

Je suis allée consulter mon ami Wiki pour découvrir que le buvard était le nom que les utilisateurs de LSD  donnaient à des petits carrés d'un papier spécial grâce auquel ils absorbent leur drogue.

Un peu gourdasse la tante de ne pas savoir ça...

175px-Löschwiege.jpgEt oui ! Pour moi le buvard restera éternellement ce rectangle spongieux, doux à la main, qui suivait la pérégrination laborieuse de notre plume formant des mots sur les lignes d'un cahier d'écriture, avec une plume trempée dans l'encre violette, contenue dans un petit pot en porcelaine, encastré dans notre bureau d'écolier. À la fin de la ligne, le buvard nous permettait de sécher l'encre.  La terreur, c'était le "pâté", cette grosse tâche liée à la maladresse ou au mauvais dosage de l'encre. Le buvard ne pouvait nous sauver de cette  catastrophe qui nous valait la honte car le "pâté" était apprécié d'un "mal" écrit d'une main rageuse à côté de l'exercice...

J'ai appris qu'il existait des collectionneurs de ces précieux rectangles qui étaient des supports publicitaires, les Papibeverophiles qui en conserveront la mémoire.

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