La petite Venise (samedi, 30 juin 2012)

À Choubine...

 

la-petite-venise,592816.jpg

Le titre de ce film magnifique est pourtant détestable et mieux aurait valu conserver son titre italien : Io sono Li... car il relève du meilleur cinéma italien, celui que nous avons adoré, qui allie poésie et réalisme.

Les toutes premières images du réalisateur Andrea Segre  sont époustouflantes,  on passe sans transition d'une beauté sublime à la réalité cruelle : le ton est donné.

C'est l'histoire d'une jeune femme chinoise, mère d'un petit garçon confiée à son père, qui se retrouve à travailler en Italie et doit rembourser le prix de son voyage. Elle devient barmaid dans une bourgade de pêcheurs près de Venise et fait la connaissance d'un pêcheur retraité, ancien émigré. Leur lien est la poésie : Bepi est rimailleur et Shun Li honore - superbement car cela nous vaut parmi les plus belles images du film- un poète chinos traditionnel... La poésie n'appartient pas aux intellectuels mais aux gens du peuple. 

Une amitié très filiale, autour d'une mémoire commune au-delà des continents, se noue entre les deux personnages mais, c'est mal vu de leur entourage respectif... Côté italien,  ce sont les fantasmes traditionnels, façon péril jaune et chez les Chinois, l'angoisse d'être rejetés.

Malgré un dénouement en demi-teinte et très réaliste, le film est optimiste. À Venise les très beaux ponts ne manquent pas : symboles dans ce film de ceux qui peuvent s'établir entre deux mondes en apparence étrangers. Tout le film parle de rapprochements... Bepi au bord de cette lagune qu'il aime jusqu'à en mourir rejoint Shun Li, née elle aussi  au bord de la mer d'un père pêcheur.

Certes on n'est pas dans la Venise promise aux touristes mais c'est encore plus beau !  

 

la-petite-venise,592817.jpg


08:13 | Lien permanent | Commentaires (6) |  Facebook |  Imprimer