C'était notre terre... (mercredi, 17 octobre 2012)
Je ne ferai pas le compte-rendu de notre première rencontre littéraire à Saint-Bonaventure qui a réuni une quarantaine de personnes... Rencontre de qualité selon les participants : présentation approfondie du livre de Matthieu Belezi, lecture captivante par le directeur de l'ENSATT, Thierry Pariente et témoignage très émouvant d'une amie qui était rentrée d'Algérie à quinze ans en 1962.
Je vous partage ce message d'une amie d'origine algérienne qui a été professeur d'anglais à Lyon.
Un grand merci pour cette soirée très intéressante que j'ai beaucoup appréciée.La lecture comme le commentaire étaient de grande qualité, ils m'ont permis tous deux de mieux percevoir ce livre foisonnant.
la lecture , très libre était vraiment enrichissante.
le témoignage de ton amie
était très émouvant et les remarques de part et d'autre m'ont permis de voir les différences de perception des lecteurs.
pour ma part, j'ai mis plus d'une heure pour arriver car le tramway T3 ne marche pas en ce moment et d'arriver ainsi en retard m'a contrarié et je me suis retrouvée un peu en marge du groupe.
En plus, je n'ai pas eu le temps de finir le livre et je n'avais pas assez de recul pour prendre la parole et pourtant ma perception du livre était différente de celles que j'ai entendues.
Je te remercie de m'avoir donnée l'occasion de lire ce livre qui tant dans sa forme que dand le fond nous permet d'approcher un tant soit peu par la fiction de la tragédie de cette terre qui a connu tant de" colonisations"successives, victime de sa beauté et de sa richesse.
La forme de narration chorale, ainsi que la ponctuation très lâche ont à voir avec l'appât que représente cette terre pour l'avidité des hommes qui de tous les temps ont voulu la conquérir et l'asservir pour satisfaire leur besoin de puissance.
La narration de Fatima occupe le centre du roman, elle est en quelque sorte l'allégorie de l'Algérie, belle, attirante et éprise de liberté mais sans cesse muselée par le désir des hommes qui ne cherchent qu'à la conquérir et la posséder.Elle qui pouvait tant donner sera stérile par leurs fautes, n'ayant jamais été fécondée par quiconque et ne donnera aucun fruit, s'adaptant aux rôles que les hommes lui donneront .
Les autres personnages sont bien campés sauf celui de Marie-Claire que je perçois comme confus et monstrueux.
Ce livre m'a fait penser immédiatement au livre de William Faulkner " Le bruit et la fureur", il en reflète le même thème ainsi que la structure.
mis à part le personnage de Antoine , que je n'ai pas encore lu, et à l'exception de Fatima, tous les personnages manquent du sentiment de l'altérité, peut-être le sentiment qui a manqué le plus à tous les personnages fictifs ou réels qui ont eu un rapport avec cette terre.
A la veille de mon départ pour l'Algérie, je me rends compte que cette terre est toujours victime des hommes qui veulent la prendre et la posséder pour eux-mêmes sans savoir la rendre belle et épanouie.L'Algérie d'aujourd'hui est toujours muselée et éprise de liberté, elle continue de voir passer les hommes et le sang continue toujours de couler de façon aussi tragique que dans le passé.
"C'était notre terre" dit le titre qui reprend le credo des premiers colons, dans ce titre il y a de la nostalgie face à la perte de la terre, de l'amertume mais aussi de l'ironie et de l'arrogance car la terre appartient à ceux qui la travaillent, à ceux qui l'aiment.En vérité pour moi la terre n'appartient à personne, elle est à nous tous en prêt jusqu'aux générations suivantes , à condition de savoir la faire fructifier tous ensemble.En cela et au delà du problème de l'Algérie, ce livre traite d'un thème universel, du rapport des hommes avec leurs terres et leurs environnements par delà les générations.
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Commentaires
Merci Rosa pour ce témoignage très émouvant , le livre est ce soir, sur ma liste !
Bonne nuit
Écrit par : noelle | mardi, 23 octobre 2012