Sexy lamb (suite) (vendredi, 29 mars 2013)
Comme Claude Pujade-Renaud dans son dernier roman "Dans l'ombre de la lumière" consacré à la concubine de Saint-Augustin, Frédéric Boyer nous rappelle que la chute de Rome (410), provoquée par les "Barbares", est un événement de l'ère chrétienne. Alaric, le chef des Goths était déjà chrétien et pour les "païens" c'est une civilisation, une culture, une conception de l'existence qui se sont effondrées dont ils ont pu penser que les chrétiens en étaient responsables.
"Sous le règne de théodose, le paganisme s'est effondré, presque dissous. La plupart des temples du monde romain ont été détruits, soixante ans à peine après la conversion de Constantin. (...) On veut extirper les rites anciens, les vieilles croyances des coeurs et des esprits. Se priver sans regrets comme on quitte un vieux vêtement déchiré ou quelques mots dont nous étions imprégnés. (...) On assiste dans l'Empire à des scènes de violence collective contre les lieux de culte païen et contre les personnes.Une des histoires les plus émouvantes et célèbres est celle du lynchage d'une mathématicienne et philosophe d'Alexandrie, Hypatite, fille très douée du responsable de la célèbre bibliothèque qui, dans ces années-là, fut lapidée par des moines chrétiens.
(...)
J'ai relu Augustin et Jérôme. Contemporains de cette catastrophe ils vivaient déjà loin de Rome. (...) Qu'est-ce que le christianisme alors ? Pour eux tous à l'époque, le christianisme était une libération de l'ancien monde croupissant à la fois généreux et incestueux comme un père. C'était le combat contre la superstition, les religions à mystères, les gnoses, les rites dégénérés.(...) Le christianisme dans son étonnante diversité et pluralité, s'est immédiatement attaché dans l'Empire la dévotion des femmes, des étrangers, des barbares et des esclaves. "
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