Vous avez raison de rendre hommage aux Mères. Ce qu'on sait moins, c'est le lien entre cette cuisine locale faite par des Mères et les nécessités commerciales de la Fabrique de soie, car au XIXème siècle et jusque dans les années 1930, tous ces restaurants tenus par ces mères recevaient en premier lieu les clients des soyeux venus conclure des contrats du monde entier. C'était une cuisine d'affaires, et non pas populaire.
Merci à vous
En effet Marcel Rivière a raison les traditions culinaires des Mères sont liées aux soyeux, on le découvre dans le livre "dynasties lyonnaises". D'ailleurs tout le déveleppement industriel de Lyon vient de la soie :
la teinture des tissus a développé la chimie
le tissage est devenu industriel
les compétences en mécanique nécessaires pour les métiers à tisser ont favorisé le développement d'une première industrie automobile.
Le père de Marius Berliet construisait et entretenait des métiers à tisser.
La cuisine populaire était celle des bouchons : les restaurants de triperie étaient nombreux à la Mouche (Gerland) au temps où les abattoirs étaient là. Encore dans les années 70.
Madame la baronne vous vous compromettriez dans une cuisine.
Excellent, ce coup de gueule du billet précédent. Mais le bien manger, hélas, est aussi lié à une conception de l'existence qui fout le camp. Quand je parle de "culture générale" des étudiants, je leur demande, garçons et filles confondus, s'ils savent cuisiner. Comme j'ai l'étiquette prof de français, voire de lettres, sur le dos, ils ricanent. J'insiste Je leur explique qu'on n'a jamais vu un "homme cultivé" se régaler de malbouffe. Jamais. Je leur demande : qui a lu la Princesse de Clèves ? Qui sait monter une mayonnaise la main ? Qui connait la différence entre le mariage et les noces de Figaro ? Qui a déjà fait un coq au vin... etc, etc... Quand je veux vraiment les provoquer je rajoute : qui sait tricoter une écharpe ? quel est le participe passé de taire ? qui sait faire un ourlet ? L'imparfait du subjonctif de devoir ? Là, garçons et filles confondus, ça coince...
Bon. Bonne soirée, Rosa.
Rosa, pardon: la baronne des Tapes c'était pas fait exprès! c'est la baronne dont parle Proust dans mon dernier billet et comme je trouve qu'elle a un nom formidable! elle a commenté elle-même ce billet, et comme je suis distraite je n'ai aps fait attention et son nom est réapparu.J'ai l'air nouille!
Mais je suis pas à ça près heureusement!
Bref.
Le coq au vin dont parle Solko, bah mais par contre je fais un divin canard à l'orange, pas sûre que ça soit lyonnais?
Bon j'arrête je pourrais parler bouffe pendant des heures!
Merci Rosa!
Solko tout à fait d'accord la culture générale est un tout.
Je me souviens avoir fait un cours d'oenologie après l'étude d'une description de Banquet de Balzac.
Mais j'avoue ne plus savoir monter une mayonnaise à la main...déjà pas mal d'en faire à la maison.
Sophie, j'avais compris et j'ai trouvé trop drôle de vous imaginer en Baronne de chez Proust...
Il n'y a pas que la cuisine lyonnaise ...
Je connais un auteur chez qui on bouffe tout le temps, c'est Verne et c'est absolument pas de la grande cuisine puisque ce sont souvent conserves, viandes sèches, biscuits etc
Chez Gogol, dans les âmes mortes, il y a des festins monstrueux, mais c'est trop, beaucoup trop.
Puisque nous sommes en région lyonnaise, dégustez le Dictionnaire amoureux du vin de Bernard Pivot chez Plon :
« La grande supériorité de la cave sur le grenier, c’est qu’en plus du passé qu’ils détiennent l’un et l’autre, la cave a de l’avenir. »
Écrit par : Pascal | mercredi, 17 décembre 2008
Léopold, en effet il faut modérer la nostalgie si nous avions la tentation de l'avoir.
Ces banquets étaient monstrueux et les recettes de même.
Quand je lis les recettes de la cuisinière lyonnaise, INFAISABLE.
Imagine : une demi-livre de beurre pour faire un roux pour 4 personnes.
Pascal, la cave a de l'avenir je l'espère mais je pense que le grenier en gardera un du point de vus symbolique.
Je pense même, au risque de choquer certains, que si on initiait correctement les jeunes à l'oenologie comme mon père l'a fait avec moi, paradoxalement on aurait peut-être moins d'alcoolisme.
Rosa, je suis tout à fait d'accord avec toi pour l'œunologie, mon papa l'a fait avec moi dès que j'ai eu 17 ans !
Je suis d'accord pour le symbole du grenier, que de trésors dans celui de ma grand-mère...
Commentaires
Hommage à nos mères et merde à Bocusse
Écrit par : Yves | mardi, 16 décembre 2008
Oh, merci Rosa!!!
Comme j'aimerais regarder dedans (je veux dire dans un vrai vieux livre)!
Écrit par : Sophie L.L | mardi, 16 décembre 2008
Oh, merci Rosa!!!
Comme j'aimerais regarder dedans (je veux dire dans un vrai vieux livre)!
Écrit par : Baronne des Tapes (qui porte bien son nom) | mardi, 16 décembre 2008
La couverture est belle! on a envie de le toucher...
Bisous bonne soirée Rosa
Écrit par : noelle | mardi, 16 décembre 2008
Vous avez raison de rendre hommage aux Mères. Ce qu'on sait moins, c'est le lien entre cette cuisine locale faite par des Mères et les nécessités commerciales de la Fabrique de soie, car au XIXème siècle et jusque dans les années 1930, tous ces restaurants tenus par ces mères recevaient en premier lieu les clients des soyeux venus conclure des contrats du monde entier. C'était une cuisine d'affaires, et non pas populaire.
Merci à vous
Écrit par : M Rivière | mardi, 16 décembre 2008
J'ai faim...
Andouillette, quenelles... St Jean, rue Mercière ?
Un coussin ? Oh oui, je suis fatiguée ce soir.
Je te souris.
Bonne nuit Rosa.
Écrit par : lidia | mardi, 16 décembre 2008
En effet Marcel Rivière a raison les traditions culinaires des Mères sont liées aux soyeux, on le découvre dans le livre "dynasties lyonnaises". D'ailleurs tout le déveleppement industriel de Lyon vient de la soie :
la teinture des tissus a développé la chimie
le tissage est devenu industriel
les compétences en mécanique nécessaires pour les métiers à tisser ont favorisé le développement d'une première industrie automobile.
Le père de Marius Berliet construisait et entretenait des métiers à tisser.
La cuisine populaire était celle des bouchons : les restaurants de triperie étaient nombreux à la Mouche (Gerland) au temps où les abattoirs étaient là. Encore dans les années 70.
Madame la baronne vous vous compromettriez dans une cuisine.
Écrit par : Rosa | mardi, 16 décembre 2008
Lidia
rue Mercière c'est mieux que Saint-Jean...
Écrit par : Rosa | mardi, 16 décembre 2008
Excellent, ce coup de gueule du billet précédent. Mais le bien manger, hélas, est aussi lié à une conception de l'existence qui fout le camp. Quand je parle de "culture générale" des étudiants, je leur demande, garçons et filles confondus, s'ils savent cuisiner. Comme j'ai l'étiquette prof de français, voire de lettres, sur le dos, ils ricanent. J'insiste Je leur explique qu'on n'a jamais vu un "homme cultivé" se régaler de malbouffe. Jamais. Je leur demande : qui a lu la Princesse de Clèves ? Qui sait monter une mayonnaise la main ? Qui connait la différence entre le mariage et les noces de Figaro ? Qui a déjà fait un coq au vin... etc, etc... Quand je veux vraiment les provoquer je rajoute : qui sait tricoter une écharpe ? quel est le participe passé de taire ? qui sait faire un ourlet ? L'imparfait du subjonctif de devoir ? Là, garçons et filles confondus, ça coince...
Bon. Bonne soirée, Rosa.
Écrit par : Solko | mardi, 16 décembre 2008
Rosa, pardon: la baronne des Tapes c'était pas fait exprès! c'est la baronne dont parle Proust dans mon dernier billet et comme je trouve qu'elle a un nom formidable! elle a commenté elle-même ce billet, et comme je suis distraite je n'ai aps fait attention et son nom est réapparu.J'ai l'air nouille!
Mais je suis pas à ça près heureusement!
Bref.
Le coq au vin dont parle Solko, bah mais par contre je fais un divin canard à l'orange, pas sûre que ça soit lyonnais?
Bon j'arrête je pourrais parler bouffe pendant des heures!
Merci Rosa!
Écrit par : Sophie L.L | mardi, 16 décembre 2008
Depuis dimanche, nous faisons des "bredelle", sommes en Alsace...les recettes de bouche à oreille !
Mmm, c'est bon ! Les petits gâteaux de Noël...
Écrit par : Alsacop | mardi, 16 décembre 2008
Solko tout à fait d'accord la culture générale est un tout.
Je me souviens avoir fait un cours d'oenologie après l'étude d'une description de Banquet de Balzac.
Mais j'avoue ne plus savoir monter une mayonnaise à la main...déjà pas mal d'en faire à la maison.
Sophie, j'avais compris et j'ai trouvé trop drôle de vous imaginer en Baronne de chez Proust...
Il n'y a pas que la cuisine lyonnaise ...
Écrit par : Rosa | mardi, 16 décembre 2008
Je connais un auteur chez qui on bouffe tout le temps, c'est Verne et c'est absolument pas de la grande cuisine puisque ce sont souvent conserves, viandes sèches, biscuits etc
Chez Gogol, dans les âmes mortes, il y a des festins monstrueux, mais c'est trop, beaucoup trop.
Écrit par : Léopold | mercredi, 17 décembre 2008
Puisque nous sommes en région lyonnaise, dégustez le Dictionnaire amoureux du vin de Bernard Pivot chez Plon :
« La grande supériorité de la cave sur le grenier, c’est qu’en plus du passé qu’ils détiennent l’un et l’autre, la cave a de l’avenir. »
Écrit par : Pascal | mercredi, 17 décembre 2008
Léopold, en effet il faut modérer la nostalgie si nous avions la tentation de l'avoir.
Ces banquets étaient monstrueux et les recettes de même.
Quand je lis les recettes de la cuisinière lyonnaise, INFAISABLE.
Imagine : une demi-livre de beurre pour faire un roux pour 4 personnes.
Pascal, la cave a de l'avenir je l'espère mais je pense que le grenier en gardera un du point de vus symbolique.
Je pense même, au risque de choquer certains, que si on initiait correctement les jeunes à l'oenologie comme mon père l'a fait avec moi, paradoxalement on aurait peut-être moins d'alcoolisme.
Écrit par : Rosa | mercredi, 17 décembre 2008
Rosa, je suis tout à fait d'accord avec toi pour l'œunologie, mon papa l'a fait avec moi dès que j'ai eu 17 ans !
Je suis d'accord pour le symbole du grenier, que de trésors dans celui de ma grand-mère...
Écrit par : Pascal | mercredi, 17 décembre 2008