Vous qui passez... (lundi, 04 janvier 2010)

Tout passe...Les années et même les bannières.

Le temps passe, mais il est  des périodes où ses passages sont ritualisés : anniversaires, année nouvelle.

Il se trouve que le début d'année correspond à l'anniversaire de ce blogue, vieux de  trois ans.

J'ai reçu en cadeau cette nouvelle bannière de Doume. Sans doute sa manière de me dire : "allez ! ma vieille Rosa ! Remue-toi...Les années passent, oublie tes chinoiseries et regarde ailleurs." Sans doute...

Mais je me rattrape : la photo du profil reste chinoise. Une passerelle sur le Yang Tsé construite par l'Armée rouge pendant la Grande Marche...

Retour à mes premiers passages, aux premiers pas dans la blogosphère, terre inconnue qui m'effrayait et m'attirait. C'était un peu comme dans les cauchemars : l'impression d'être abandonnée au milieu d'un No man's land hostile ou de sables mouvants où j'allais m'engloutir.

Mon goût des chinoiseries m'a attirée vers un premier blogue ami, celui de Choubine, "Choux de Siam" car j'étais convaincue que c'était un blogue de civilisation chinoise !

D'ailleurs qui de vous, passants de ce blogue, sait ce qu'est un chou de Siam ?

J'avais  posé la question d'entrée à Choubine et sa réponse amicale a marqué le début d'une amitié. La blogosphère est devenue moins inquiétante. Choubine m'a apporté une aide précieuse car je ne savais rien faire... Puis est venu Stéphane... Puis...j'ai oublié l'ordre des rencontres suivantes : peu importe, ce qui compte c'est qu'elles se soient produites.

Nous sommes ainsi tous de passage, maintenant ici, demain ailleurs jusqu'au grand passage final.

Donc à vous qui passez , un de mes textes préférés

 

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

Charles Baudelaire

17:35 | Lien permanent | Commentaires (35) |  Facebook |  Imprimer