Haïti : détour par la Littérature (dimanche, 17 janvier 2010)

31r87iJrwiL._SL500_AA240_.jpgQuand le séisme s'est produit, j'étais justement en train de lire le dernier ouvrage de Dany Laferrière écrivain haïtien vivant au Québec.

Pour son dernier livre : "L'énigme du retour", il a obtenu le prix Médicis.

"Ces envoyés des organismes humanitaires arrivent à Port-au-Prince toujours pleins de bonnes intentions. Des missionnaires laïques qui vous regardent droit dans les yeux tout en vous débitant leur programme de charité chrétienne. Ils se répandent dans les médias à propos des changements qu'ils comptent apporter pour soulager la misère des pauvres gens. Le temps de faire un petit tour des bidonvilles et des ministères pour prendre le pouls de la situation. Ils comprennent si vite les règles du jeu (se faire servir par une nuée de domestiques et glisser dans sa grande poche une partie du budget alloué au projet qu'ils pilotent) qu'on se demande s'ils n'ont pas ça dans le sang-un atavisme de colon. Leur parade quand ils sont mis en face du projet initial c'est qu'Haïti semble inapte au changement. Pourtant ils continuent dans la presse internationale à dénoncer la corruption dans ce pays. Tous les journalistes de passage savent bien qu'il faut passer prendre un verre près de leur piscine pour avoir cette information solide venant de gens objectifs et honnêtes -les Haïtiens, on le sait, ne sont pas fiables. Ces journalistes ne se demandent jamais comment se fait-il que ces gens vivent dans de telles villas quand ils se disent ici pour aider les damnés de la terre à s'en sortir."

Voilà qui inquiète pour la reconstruction...

Plus loin, il évoque l'hôtel Montana qui s'est effondré.

"Nous prenons un verre au bar de l'hôtel Montana.(...)

C'est le quartier général des journalistes étrangers.

Un hôtel haut perché qui permet

de savoir ce qui se cuisine en bas

dans la chaudière de Port-au-Prince

sans être obligé de se déplacer.

Le bar est assez pourvu pour tenir un mois de siège."

 

IMG_4068.JPG

Hôtel Montana au coucher du soleil.

février 2009

La propriétaire vient d'être retrouvée dans les décombres

ce qui nous rappelle que ce sont les moins pauvres et les riches qui ont été touchés par le séisme.

Ils habitaient dans des maisons en dur ...

mais ce sont les pauvres qui souffrent de la désorganisation qui en résulte.

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