Deux films très marquants (mardi, 14 septembre 2010)

 

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Le hasard de la programmation a fait que j'ai vu successivement deux films dont le seul point commun était de rapporter deux faits historiques emplis de terreur.

Mais la comparaison s'arrêtera là.

"The city of life and death" retrace un événement toujours méconnu : le massacre de Nankin au cours duquel 300 000 Chinois, essentiellement des civils, sont tués par des soldats japonais plus ou moins livrés à eux-mêmes. Quarante jours de folie meurtrière

J'en avais déjà parlé en présentant le livre de Mo Hayder, "Tokyo". En décembre 1937, les Japonais ont envahi la Chine affaiblie par la décadence de la famille impériale et les guerres que la Chine a subi de l 'Europe durant le XIXème siécle. Les Japonais ont occupé Pékin où ils ont soumis la population de manière humiliante. Le gouvernement de Tchang Kaï Chek s'étant installé à Nankin, les Japonais sont entrés dans sa capitale de la manière la plus brutale qui soit, massacrant les civils avec une cruauté sans égal dans l'Histoire.

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Ce fait a été occulté aussi bien par les Japonais que par la Chine de Mao. La mémoire en a été conservée par des missionnaires occidentaux qui ont tourné des films amateurs permettant de témoigner.

Ce sont précisément ces Occidentaux qui sont au centre du film de Lu Chuan. Ils tentent tant bien que mal de protéger les femmes et les enfants de Nankin. En vain et là se situe la tragédie. Le passage le plus poignant est celui où les Japonais, à la veille du Nouvel an, réclame cent femmes pour servir de "réconfort" aux soldats japonais faute de quoi tous seront massacrés...Une à une des mains se lèvent, cent femmes se sacrifient. Une dizaine à peine reviendront vivantes.

Le film n'est pas manichéen. Le soldat japonais témoin des événements se suicide à la fin.

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D'un ordre tout à fait différent est le film de Xavier Beauvois, "Des hommes et des dieux". Film d'une très grande beauté, autant par les paysages splendides que par les  personnages humains. On ne le présente pas tant on en a parlé dans la presse. Comme tous, je pense, j'ai été touchée par l'engagement jusqu'à la mort. Mais aussi par la peur de la mort, exprimée par l'un des moines, frère Christophe. Et j'ai beaucoup pensé au 'Dialogue des carmélites" adapté en 1960 de la pièce de Bernanos. Le contexte de terreur, Terreur révolutionnaire française ou islamiste est assez semblable.Frère Christophe est le pendant de Jeanne de la Force qui, elle aussi, finira par accepter de mourir pour sa Foi. Ce qui n'est pas facile à comprendre dans notre monde hédoniste et matérialiste. J'ai eu à ce sujet une longue discussion avec une amie qui pensait que la France aurait dû rapatrier les moines de force.

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En repassant ce magnifique dénouement du "Dialogue des Carmélites", j'ai découvert dans le générique final, le nom de Georges Wilson, père de Lambert Wilson qui interprète le prieur de Thibérine.

Curieux non ?

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