Tamié (lundi, 20 septembre 2010)

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Le séjour était prévu depuis un an : quarante-huit heures à l'Abbaye de Tamié, celle d'où venaient plusieurs des moines de Thibhirine et c'est un concours de circonstance si je m'y suis trouvée quelques jours après avoir vu le film "Des hommes et des dieux".

Tamié, c'est d'abord un des plus beaux lieux de la Tarentaise. Le monastère, situé près du col, à 900 mètres d'altitude, est un lieu protégé où la nature garde ses droits. J'aime l'aspect  austère des bâtiments qui convient au paysage de montagne mais aussi à la Règle trappiste des moines cisterciens. Bâtiment austère et accueil chaleureux : frère Pierre, le moine hôtelier, est un vrai personnage... Drôle, sympathique, direct... Je me demande d'ailleurs s'il pourrait suivre complètement la règle du silence sans cette fonction.

Le silence ! Pour nous qui vivons dans le bruit et le bavardage, à commencer par le bavardage virtuel de nos blogues, que c'est bon ! Quarante-huit heures sans téléphone -les mobiles ne passent pas- sans ordinateurs ni autre médias :  juste des journaux et  des livres. Les repas sans parler mais accompagnés de musique... Les journées rythmées par les offices tous plus beaux les uns que les autres. Celui du soir en particulier. L'Église est dans le noir le plus complet. Seule une lumière  éclaire le pupitre d'un lecteur ou d'un chantre, révélant , dans l'obscurité, la coule blanche d'un frère.

Silence bienfaisant mais que la vie est exigeante : chaque jour le moine partage à égalité, son temps entre la prière, le travail et les nécessités vitales... Il se lève à quatre heures et demie  et se couche à vingt et une heure le soir.

P1020541.JPGQuant au travail il est essentiellement agricole. Les moines fabriquent un excellent fromage, le Tamié. Entre tomme de Savoie et reblochon. Ils n'ont pas de vaches mais font vivre les éleveurs de leur canton, car contrairement à l'ensemble des entreprises agro-alimentaires, ils achètent le lait à un prix décent.

Fait particulier qui marque leur esprit d'innovation, le petit-lait issu de la fabrication, est méthanisé et brûlé dans les chaudières qui chauffent l'Abbaye.

À table, on mange peu de viande et les légumes-100% bio- sont cultivés par les moines.

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Autre activité économique, l'hôtellerie ! Très demandée, il faut réserver sa place longtemps à l'avance. Dimanche j'ai d'ailleurs senti les moines inquiets de la récente notoriété que leur donne le film de Xavier Beauvois. Ils ont peur d'être submergés.

Un temps hors du monde : difficile d'en sortir.

Heureusement sur le chemin du retour, nous avons fait halte chez Edith, une visiteuse de ce blogue, qui grâce à sa délicieuse tarte aux pommes et à l'excellente Roussette (vin de Savoie) de son gendre, nous a facilité le retour à la réalité. Il me fallait bien ça pour revenir sur terre ! Merci Edith ! Et j'espère que Montmélian a gagné !

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