Injuste... (samedi, 26 février 2011)

Il y a quelques jours, un message sur ma page administrative de Hautetfort, m'avertissait que mon blogue faisait l'objet d'une  réclamation de l'AFP pour deux articles illégaux, message comportant d'ailleurs une superbe faute d'orthographe digne des corrections de Choubine.

Deux articles au demeurant très anciens.

Autant je suis d'accord pour le premier, où j'utilisais une dépêche de l'AFP sur le logement social, autant je n'admets pas de censure pour celui-ci : entièrement de mon cru.

Seule la dernière phrase renvoyait à un lien, sans doute une dépêche de l'AFP. Depuis quand renvoyer à un article d'Internet par un lien serait-il interdit ?

Je prends le risque : je réédite donc ce billet qu'on m'a fait supprimer. D'autant que le sujet me tient à coeur, c'était un billet sur ma grand-mère dont le souvenir m'est particulièrement cher.

Chers amis, si vous trouvez dans les prochains jours mon blogue fermé vous saurez pourquoi.

Dimanche

"J'arrive en retard à l'église avec ma grand-mère toute déhanchée par l'artrose. Nous avons traversé le village, calme. Je passe le seuil de l'église. Au fond, les bancs des hommes. ils se sont rasés ce matin mais leurs cravates sont de travers. Puis ceux des femmes, assises droites en bord de bancs. J'arrive à ceux des filles du cathéchisme. Tout devant, les garçons sont dans des chapelles latérales et nous regardent sournoisement. Une religieuse nous surveille, pas question de parler ni même de se retourner. Elle n'hésite pas à  vous faire sortir du banc et à vous placer à ses côtés en cas de mauvaise conduite. La honte. De la tribune descend la musique de l'harmonium, on entend presque les doigts sur les touches et complètement les grincements à chaque note. Puis la chorale où perce la voix de Philomène, tellement plus haute, on se demande jusqu'où elle va monter et surtout si elle va pouvoir redescendre. Je jette un coup d'oeil subrepticement. On dirait qu'Yvonne, la chef de choeur va passer par dessus la barrière. Les choristes ont le privilège de pouvoir défiler les premiers à la communion. Ils savent qu'on les regarde, les femmes mains jointes et confites en dévotion, les hommes à l'allure dégagée. Enfin éclate le chant final "Chez nous soyez reine...". Libérateur. Les hommes sont déjà dehors et se dirigent vers le café. Les femmes chantent encore à pleins poumons. Mais dès la dernière note, elles se hâtent pour préparer le repas. Mon père va retrouver ses conscrits au café, chaque dimanche, à la même table.

Je rentre avec ma grand-mère qui claudique en bavardant avec les voisines."

Rosa

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