La drague lourde... (vendredi, 20 mai 2011)

L'affaire DSK nous a permis de suivre un certain nombre de débats sur la "drague lourde" qui serait aujourd'hui assimilée au harcèlement. J'adore cette sémantique moderne qui laisse supposer qu'il existerait une "drague légère" ... Quand j'étais jeune toute drague me paraissait lourde. Ce serait d'ailleurs le sport national des hommes de ma génération, à laquelle appartient DSK, et ce serait en voie de disparition... J'ai pour ma part  épousé un homme aux antipodes du dragueur.

Cela fait remonter des souvenirs mais aussi des interrogations...

Certes, la drague c'était pénible... Je me souviens de cette  époque, où, garçons et filles, étaient élevés séparément... pour nous, les filles, le leitmotiv était "méfiez-vous des garçons, ils n'en veulent qu' à votre pucelage". Je ne pense pas exagérer en disant que les mères d'avant 68 étaient les mères arabes d'aujourd'hui. Mais, en même temps, on nous encourageait à la coquetterie , pour la bonne cause, à savoir le mariage : il fallait harponner le garçon, le bon bien sûr et au bon moment... D'où notre comportement parfois ambigu qui faisait de nous, à notre insu, des allumeuses... Quant aux garçons ils étaient redoutables en bande : il leur fallait affirmer leur virilité... C'était à celui qui draguait le plus lourdement. Même à la Fac j'ai souvenance de relations amicales difficiles avec la gent masculine.C'est peut-être ma mémoire qui me trompe...En 68, c'est vrai, les relations entre garçons et filles ont commencé à changer.

Et puis un jour, sans qu'on l'ait vu venir, la drague a disparu... On a vieilli, on est devenue transparente...Dans les bons jours on se dit qu'on se sent mieux et plus libre, dans les mauvais on a un petit pincement au coeur.

On se console en faisant la grand-mère, comme moi ce week-end en Haute-Savoie avec ma petite-fille...

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