Discussion entre voisins (dimanche, 03 février 2008)
On pourrait croire que la question du logement social est une question qui nous dépasse.
C'est ce que j'ai lu en commentaire de ma dernière note.
Et pourtant !
J'habite le 5ème arrondissement de Lyon, sur la colline de Fourvière, un quartier qui pratique une réelle mixité sociale.
Mon lotissement a été construit après-guerre par l'association des Castors. Les terrains étaient bon marchés, achetés collectivement par l'association. Ensuite, à part la maçonnerie, les maisons ont été construites par les propriétaires eux-mêmes qui s'entraidaient, chacun en fonction de ses compétences.
Mon beau-père était le comptable.
Récemment, j'ai bavardé avec un voisin à propos du déménagement de l'hôpital Debrousse, proche de chez nous, hôpital pour enfants, actuellement situé au bord de la colline, avec une superbe vue sur Lyon. Sa reconversion fait couler beaucoup d'encre. D'après la presse, un hôtel 4 étoiles est prévu mais aussi des logements.
Mon voisin est inquiet : "vous vous rendez compte, on parle de logements sociaux... Mais qui vont-ils nous mettre ?"
Je ne sais encore ce qu'il en sera de ces fameux logements mais il me semble qu'il y a urgence que les mentalités changent.
Lyon est une ville humaniste,
un homme a repris le flambeau.
Bernard Devert, fondateur d'Habitat et Humanisme.
Ancien promoteur immobilier, devenu prêtre tardivement, Bernard Devert consacre son existence à loger des gens sans le sou. Il fait le pari de la mixité sociale. Habitat et Humanisme achète, pour ces familles, des logements dans les beaux quartiers ou rénove des anciens immeubles. Ces locataires, tous en difficulté, sont accompagnés par des bénévoles qui facilitent leur intégration dans leur nouvel environnement. L'association a logé 7000 familles en vingt ans : bien sûr, c'est une goutte d'eau mais ça ouvre une voie.
D'ailleurs l'association a essaimé dans de nombreuses villes de France.
16:10 | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : vive la vie, mai 68 | Facebook | Imprimer
Commentaires
C'est pas une goutte d'eau,c'est 1 famille par jour mine de rien....
Pierre
Écrit par : ulm pierre | dimanche, 03 février 2008
C'est vrai je n'avais pas réalisé : les chiffres et moi...
Écrit par : Rosa | dimanche, 03 février 2008
La mixité sociale bien faite ça peut être bien. Mais quand c'est de la provocation sociale, bonjour les dégâts ! A Nantes, une rue de jolis pavillons bourgeois urbains fait face aux immeubles délabrés d'une des Zones Urbaines Sensibles. Un massacre. Tags, voitures brûlées, maisons fermées (la moyenne d'âge est vieille ...) systématiquement squattées et dégradées ... Il faut attendre quelques essais plus logiques entre immeubles de différents types pour avoir une mixité sociale réussie, quelques rues plus loin.
Enfin mon commentaire n'apprend rien, puisque sa conclusion me fait dire que même les meilleures initiatives peuvent rater si mal démarrées :-/
Écrit par : Fulmar | dimanche, 03 février 2008
Cet homme est admirable, bravo ! Quelle énergie, franchement cela fait du bien de savoir que l'on peut avoir fait une carrière dans l'immobilier et ne pas être un requin !
Écrit par : Fauvette | dimanche, 03 février 2008
Fulmar, l'astuce d'Économie et Humanisme c'est justement de placer des familles en difficulté au compte-goutte : une par immeuble et avec un accompagnement. Des bénévoles vont voir les autres habitants, font le lien et ça marche !
Fauvette, j'ai eu l'occasion d'assister à une conférence de Bernard Devert qui nous a expliqué que son point de départ, l'ayant amené à quitter son métier de promoteur, avait été le suicide d'une femme qu'il avait fait exproprier pour une rénovation.
Écrit par : Rosa | dimanche, 03 février 2008
Rosa : belle prise de conscience, c'est courageux de sa part d'être aussi franc.
Écrit par : Fauvette | lundi, 04 février 2008
Ha ok Rosa, en effet c'est c'qui manque dans les échecs que je vois - et j'ignore si des bénévoles se battent pour renverser ces échecs, si c'est le cas je les encourage de tout mon coeur !
Écrit par : Fulmar | lundi, 04 février 2008
Le logement social est loin d’être une priorité pour le gouvernement
La loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU), instaurant le principe de 20 % de logements sociaux, est un excellent moyen pour faire avancer les choses. À condition, toutefois, d’en respecter les règles, ce que ne font pas de nombreuses municipalités. »
Écrit par : noelle | lundi, 04 février 2008
Fulmar, le problème des échecs dont tu parles c'est qu'on reconstitue un ghetto quand on consacre tout un immeuble à des familles en grande précarité...
En revanche, l'inconvénient de la méthode d'Economie et Humanisme, est qu'on ne peut résoudre un grand nombre de problèmes de logements...
E.H. oit 'installer à Nantes en 2008
http://www.coatargueven.com/Une-passerelle-entre-l-economie
Écrit par : Rosa | lundi, 04 février 2008
D'accord avec toi Noelle, mais n'oublie pas mon point de départ : discussion entre voisins...
Ceci dit le maire de Lyon qui a joué le jeu de la SRU (nombre de logements sociaux multiplié par 2 durant son mandat) est assuré de sa réelection, ce qui prouve que ce n'est pas un handicap.
Écrit par : Rosa | lundi, 04 février 2008
Je connaissais ce monsieur et son action pour avoir vécu à Villeurbanne. Je lui tire mon chapeau.
La "compensation" financière exigée pour les municipalités qui ne jouent pas le jeu est insuffisante.
A ce sujet existe-t-il un "palmarès" mis à jour régulièrement de ces mairies qui "contreviennent" ?
Écrit par : rony | lundi, 04 février 2008
J'ai entendu hier Gérard Collomb et bien il y avait des lustres que je n'avais pas entendu un tel orateur,vous avez de la chance Rosa avec ce Maire.....
Pierre
Écrit par : ulm pierre | lundi, 04 février 2008
Rony
on sait que 780 communes ne remplissent pas cette obligation. Parmi elles, 154 n’ont pas construit un seul logement social.
bel exemple Rosa , de solidarité
Écrit par : noelle | lundi, 04 février 2008
Pierre, je suis étonnée que tu le trouves orateur car ce n'est pas ainsi que je le définirais.
Noelle, merci pour l'info car j'aurais été incapable de répondre à Rony.
Écrit par : Rosa | lundi, 04 février 2008
Je trouve que le logement social est un faux problème !
En effet, pourquoi il y a t-il soudain autant besoin de logements sociaux ? Parce qu'il y a plus de pauvre ?
Alors pourquoi y-a-t-il plus de pauvres ? Parce qu'ils n'ont pas de travail ?
La voilà la solution : du travail. Et pas des logements sociaux !
En réclamant des logements sociaux (et leurs corollaires en voitures brûlées comme le disait Fulmar) vous réagissez comme des médecins qui réclameraient plus de places à la morgue au lieu d'encourager à la production de médicaments !
Écrit par : stéphane | lundi, 04 février 2008
Stéphane, parmi les gens qui sont dans la rue 30% ont un travail.
Écrit par : Rosa | lundi, 04 février 2008
@ Rosa
Dommage....
Pierre
Écrit par : ulm pierre | lundi, 04 février 2008
Et non Stéphane il y a depuis peu en France une nouvelle catégorie:Les travailleurs pauvres ,c'est paradoxal mais c'est comme ça.....
Pierre
Écrit par : ulm pierre | lundi, 04 février 2008
Les sans-domicile "ne constituent pas un monde coupé de la société" et près d'un tiers ont un travail, majoritairement comme ouvrier ou employé sans qualification, selon une vaste enquête de l'Insee . Cette enquête fait aussi ressortir que 800.000 personnes ont dû séjourner au moins une fois dans la rue ou dans un centre
personne n' est à l'abri ! et nombreuses, sont les familles qui ont peur de se retrouver à la rue
Écrit par : noelle | lundi, 04 février 2008
Je maintiens ce que je disais !
Je dénonce cela dans mon roman. Beaucoup n'ont qu'un travail à temps partiel. Ce n'est donc pas un vrai travail, même s'il ne sont pas dans ce cas comptabilisés comme chômeurs. Sinon, ils auraient de quoi se loger autrement que dans des logements sociaux.
Je suis d'ailleurs moi-même dans ce cas de travailleur pauvre à temps partiel. (et je souhaite suivre une formation pour revenir dans mon domaine, l'informatique et ensuite retrouver un véritable travail, si ça existe)
Il y a aussi le fait que l'on encourage certains travailleurs pauvres. Je fais du ménage actuellement pour subsister. J'ai appris que l'heure de ménage coutait à présent moins chère à Paris qu'il y a 10 ans. Comment font-ils ? Ils comptent sur les absences du personnel pour maladie, non payés. Ils emploient également du personnel au noir : souvent des noirs qui acceptent des conditions presque "inhumaines" (travail sans matériel de sécurité adapté par exemple)
On m'a raconté l'histoire d'une femme de ménage qui passait l'aspirateur sans l'avoir branchée (oui, elle débarquait fraichement d'afrique profonde). Lorsque le responsable a branché l'aspirateur, la femme s'est enfuie effrayée par le bruit... On m'a raconté aussi le cas d'ouvriers qui passaient des produits acides sur le sol en scandales...
Mais, ils ont un grand avantage ces gens là : ils acceptent de faire le travail n'importe comment sans rechigner. Sinon, il faudrait augmenter les salaires ! Donc, il permettent de ne pas augmenter les salaires. C'est un grand "intérêt" de l'immigration dénoncée par Marchais à l'époque.
Voilà pourquoi, ceux qui encouragent l'immigration actuellement alors qu'il n'y a pas de logement et des problèmes de chômage énormes ne font qu'augmenter ces problèmes.
C'est ce que dénonce l'intellectuel de gauche Michéas : l'extrême gauche, actuellement, ne fait qu'aider le grand capital en s'engageant pour l'immigration.
Immigration qui permet à des dictateurs d'éjecter leur population en surnombre et au chômage et de se payer des tanks et avions de chasse au lieu de s'occuper de son peuple.
Écrit par : stéphane | lundi, 04 février 2008
Pour la petite histoire, le bâtiment n'arrête pas de dire qu'ils manquent de personnel. Ca tombe bien, à cause de cela on les autorise à embaucher du personnel immigré et on ferme les yeux lorsqu'ils prennent des gens au noir. Ca leur permet d'éviter d'augmenter les salaires. Alors, ils peuvent continuer à dire qu'ils manquent de personnel.
Et pour couronner le tout on manque de logement sociaux, pour loger l'immigration qu'ils font travailler dans des conditions déplorables à pas cher !
Donc le bâtiment continue et encourage à faire venir des immigrés qualifiés pour faire des logements sociaux.
Il faut préciser que ce sont les grosse entreprises de bâtiment qui font cela. Les autres, honnêtes, n'arrivent pas à obtenir les mêmes prix avec du personnel normalement payé alors elles font fallite. Lisez le journal régulièrement et vous verrez que les petites entreprises du bâtiment coulent.
Encore la faute du grand capital mondialisé...
L'immigration est devenu un traffic de chair humaine. Comme on exporte/importe des minerais, on fait de même avec les humains.
Et l'extrême gauche soutient cela certes en croyant bien faire... ah ah ah... C'est Michéa qui soutient cette thèse un intellectuel de gauche.
Écrit par : stéphane | lundi, 04 février 2008
Je ne peux pas suivre cette thèse, c'est bien plus compliqué que cela. G'accord pour le trafic des hommes traité comme celui des matières, selon les "lois" de cette "mondialisation".
Mais pour le reste, le réalisme veut qu'il manque de logements sociaux et que ce n'est pas un "faux problème", on ne peut pas laisser dire ça.
Pardon de squatter, Rosa, je ne fearai pas de polémique mais je tiens à exprimer mon désaccord total avec cette façon de voir les choses, et je précise pour ce faire, que je sors aussi de la mouise !
Écrit par : rony | lundi, 04 février 2008
Michéa sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Mich%C3%A9a
C'est un "proche" d'Orwell, comme moi !
Écrit par : stéphane | lundi, 04 février 2008
Oh Rosa, je me demande si je ne vais pas venir habiter Lyon!!!Et quand tu rencontreras ce monsieur, embrasse-le pour moi. Si tous les promoteurs immobiliers pouvaient se reconvertir dans l'humanisme, l'ensemble de la population serait logée décemment! Je vais aller chercher infos sur cet homme, ce genre de destin me fascine. Et je suis pour une "mixité" bien sûr, tant que nous créerons des guettos pour les pauvres, les noirs, les chinois, les vieux, les jeunes etc...notre société sera malade. Bisous et merci pour ton article.
PS: Je suis allée mettre un petit mot à Cathy, j'y passe régulièrement de toutes façons, sauf surcharge.
Écrit par : Laurencel | lundi, 04 février 2008
Les Castors, je me souviens de ce groupement après guerre qui œuvrait non loin de mon quartier nantais, quant à Bernard Devert c'est un homme remarquable que j'ai découvert lors d'une émission télévisée (cette télé a parfois de bons côté).
Écrit par : La Fanchon | lundi, 04 février 2008
Stéphane, je connais tes difficultés et je comprends ta colère.
Tout ce que tu dénonces à propos du travail est à dénoncer en effet.
Et tu as raison de le faire.
Mais cela n'a rien à voir avec le besoin en logements sociaux.
Une mère qui élève seule 1 ou plusieurs enfants a besoin d'un logement social ainsi que d'autres travailleurs pauvres.
Cela ne veut pas dire qu'ils sont condamnés à y rester à vie.
A Lyon, Perben, candidat,ne veut pas non plus de logement social et préfère aider à l'achat du logement mais cela ne résoudra pas le problème.
Le problème de l'émigration est encore différent et j'avoue ne pas être capable d'en parler.
Ce qui est sûr, c'est qu'en effet et sans doute à cause de la mondialisation, on peut aujourd'hui exploiter les gens très facilement, c'est un retour au XIXème siècle.
Écrit par : Rosa | lundi, 04 février 2008
Fanchon, je suis contente d'apprendre qu'il existait des groupements Castors à Nantes, c'est un peu pour ça que j'en ai parlé.
Habitat et Humanisme doit s'implanter à Nantes courant 2008.
À tous : Bernard Devert ne s'occupe plus directement d'H et H, il est devenu aumônier en soins palliatifs et accompagne des malades en fin de vie.
Écrit par : Rosa | lundi, 04 février 2008
Je suis incapable de donner des conseils sur la façon de procéder mais je crois qu'un logement (la simplicité suffirait ), est aussi indispensable que la nourriture .
peut être tenter de mélanger un peu les classes et les nationalités différentes aussi .Je pense que l'exemple aide à tenter de bien se tenir
Bien sûr qu'il y a toujours des débordements. mais on ne nous parle toujours que de ce qui ne va pas et jamais de ce qui est positif.
et pour les prix d'achat ou les loyers la spéculation est un fléau !!
tiens je pense à " Toujours plus " cette spirale sans fin
Écrit par : adeline | lundi, 04 février 2008
Rony !
pour une fois que tu es moins laconique ne va pas te reprocher de squatter !
Écrit par : Rosa | lundi, 04 février 2008
Rosa, il y a de nombreux castors a côté de chez mes parents (qui habitent dans le même quartier que moi actuellement, mais un peu plus haut) Il y a donc aussi des castors à Angers.
Écrit par : stephane | lundi, 04 février 2008
J'avais vu un reportage sur ce Monsieur, je crois sur la 6, il y a déjà un bon moment. Cà fait du bien de savoir qu'il y a encore des gens comme lui. Ces gouttes là changeront peut être le monde! Rêvons encore et agissons lorsque nous le pouvons. Nous ne changerons plus le monde, changez un peu notre quartier, c'est déjà beaucoup. (Lucidité ou bien l'âge...?)
Écrit par : Louis-Paul | lundi, 04 février 2008