Voyage au long cours (mercredi, 07 mai 2008)

Il s'agit d'un roman

un véritable pavé de 1300 pages sur lequel on embarque pour un long temps de lecture.

Un titre peu engageant : "Dans la main du diable". Je ne connaissais pas l'auteure, Anne-Marie Garat éditée par Actes-Sud.

476918804.jpgL'histoire se déroule sur un an : 1913 à 1914.

Le choix de l'époque n'est pas anodin.

Le coeur de l'intrigue : une histoire d'espionnage très particulière puisque l'armée espionne et surtout manipule des scientifiques.

Nous sommes en pleine gloire des débuts de la Recherche. Débuts de la chimie. En biologie, ce sont les disciples  ou héritiers de Pasteur et c'est au sein de son Institut que se déroule l'essentiel de l'action. Les savants sont alors des idéalistes, tout à leur rêve  d'éradiquer le mal, la maladie, la souffrance.

Les militaires, eux, intriguent pour s'approprier ces découvertes afin de fabriquer les premières armes chimiques. Ils n'hésitent pas à les tester sur des hommes, en Birmanie et en France sur des pauvres, rémunérés qui font les cobayes pour nourrir leurs familles. Lutte entre les militaires et les savants : le noyau de l'histoire. 

Autour, et tout aussi passionnant, un roman initiatique ou d'apprentissage. Une très jeune fille devient femme  en se lançant dans la mêlée. Un personnage magnifique, tout en force et en finesse, en douceur et en détermination. Femme très moderne dans une France qui appartient encore au XIXè siècle. Le regard de Flaubert mais au féminin.

Enfin roman social avec une description de toutes les classes encore  très marquées.La bourgeoisie est représentée par une femme conduisant son  entreprise d'une main de fer. Beaucoup de domestiques, des paysans. Début du XXè siècle, début du cinéma (l'auteure enseigne à l'école de cinéma à Paris), premiers conflits sociaux.

Une lecture qui envoûte grâce à l'écriture magnifique, souple et sensuelle d'Anne-Marie Garat. 

 

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