La Chine des bouliers (vendredi, 08 août 2008)

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Je suis allée en Chine pour la première fois par hasard, en 1996. C'était dans le cadre professionnel, celui de  l'entreprise dans laquelle travaillait mon mari : ELF, qui a disparu depuis. J'étais ignorante de la Chine que je ne connaissais qu'à travers  les romans de Pearl Buck. J'avais beaucoup aimé ces romans mais n'en avais pas tiré une attirance particulière pour cette civilisation.

Dans le bus nous transportant de l'aéroport à Beijing, une brave dame avait déjà attaqué l'ingénieur chinois qui nous avait accueillis avec beaucoup de courtoisie, parlant un excellent français, en lui disant : "Quand allez-vous supprimer la peine de mort en Chine ?" A l'époque j'avais sur la Chine les mêmes idées que tout le monde : le pays qui bafoue les Droits de l'Homme. Mais j'avais été très choquée par la réflexion de cette dame en raison de son impolitesse grossière. Le Chinois n'avait pas répondu, c'est l'ingénieur, français également notre accueillant, qui lui avait fait comprendre le côté indélicat de la question : l'arrogance française n'est pas un préjugé.

Pour moi ce fut un déclic. J'ai eu honte d'appartenir à ce groupe de Français et je me suis passionnée pour toutes les découvertes faites durant ces deux semaines à Beijing. Ce n'était pas un voyage touristique classique, nous avons, en plus des sites incontournables, visité des usines, rencontré des Français travaillant en Chine, desquels j'ai beaucoup appris, et pu entrer dans des lieux fermés  aux touristes comme l'école de l'opéra de Pékin.

Beijing avait commencé sa mutation depuis quelques années seulement, les premières tours sortaient de terre mais c'était encore la ville des hutongs et la Chine des bouliers, car dans tous les magasins, y compris les plus cossus tous les calculs se faisaient sur les bouliers.

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Je garde la nostalgie de ces premières découvertes car la Chine a tellement changé depuis.
Les bouliers ont disparu des magasins. Quand j'y suis retournée en 2001, cette fois dans le cadre de l'association de culture chinoise que je fréquente depuis, même le plus petit vendeur des marchés de nuit avait une calculatrice.
Symbole de la Chine qui se métamorphose... Si j'avais des reproches à faire aux Chinois, ce serait plutôt des regrets pour des changements trop rapides.
J'ai beaucoup aimé la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques qui a été éblouissante mais surtout nous a donné un excellent concentré de toutes les particularités de la culture chinoise. Et je pense que cela peut être utile même aux jeunes Chinois qui ont tendance à rejeter leurs traditions pour singer l'Occident...
Que reste-t-il de cette Chine des bouliers ?
Le sens du collectif né du Confucianisme : c'est certain. Vu dans une expo sur Internet cette image de la différence entre Chinois et Occidentaux.(Le bleu, côté occidental, le rouge, côté chinois).

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Tous les loisirs en Chine sont collectifs, se déroulent dans les lieux publics : parcs, trottoirs, places, jardins...
Le plus sympathique : les gens se retrouvent le soir et même le matin pour danser


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De même les jeux...
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Ici le majong, on rencontre des joueurs à chaque coin de rue.
Mais tout cela risque de changer également.
Avec la politique de l'enfant unique et les "petits bouddhas" que sont devenus les enfants, l'individualisme fait son entrée en Chine.



22:08 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : chine, vive la vie, lyon, jeux olympiques |  Facebook |  Imprimer