Hommage au travail manuel (jeudi, 18 décembre 2008)

marteau.gifJ'ai exprimé le regret que le travail ne soit plus l'objet d'inspiration des écrivains et des artistes.

C'est pourquoi il faut découvrir Geoges Navel,

(1904-1993)

ouvrier, manoeuvre, paysan, autodidacte, libertaire.

"J'étais entré dans une forte équipe de Bretons, d'Angevins, de Picards bien représentatifs des terrassiers de Paris, qui pour la plupart sont de souche paysanne.

Leur pays les suit. Leur bec demeure paysan. Ils parlent lentement. Les noms des choses, dans leur bouche, disposent d'une force directe d'évocation. Qu'ils disent n'importe quoi, route, vin, pain, bouteille, on touche ce qu'ils nomment. Même s'ils ne gardent pas fidèlement l'accent de leur terroir, leur pays fait écho à leurs paroles. On est avec eux sur de la terre apprivoisée, arrangée, divisée, devenue de la campagne, des champs, des prés, d'un monde où l'homme a pu vivre comme un ouvrier dans son enclos. Si leur accent diffère, ces voix d'hommes qui ont appris à parler dans un jardin à blé, à pommes ou à betteraves, sont toujours rassurantes.

Les terrassiers de Paris allient la santé paysanne à la richesse du coeur ouvrier. Ils sont cordiaux et même fraternels. Dans la paix leurs manières sont celles de hommes en guerre, des hommes de la même tranchée, des hommes camarades."

Georges Navel  "Travaux" collection Folio

 

 

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