jeudi, 08 mars 2018
Journée de la femme et printemps des poètes
Journée de la femme qui devient exclusivement journée de revendication de l'égalité entre homme et femme.
Il fut un temps très lointain où certes l'égalité n'existait pas mais où la femme était mise sur un piédestal.
Je parle de la Littérature courtoise du Moyen-âge.
Bien sûr je n'exprime aucune nostalgie et suis contente de vivre à mon époque.
Mais j'avoue que je préférerais qu'on m'écrive des poèmes plutôt que de diriger une entreprise du CAC 40.
Amours me fait desirer
Et amer
De cuer si folettement
Que je ne puis esperer
Ne penser
N'ymaginer nullement
Que le dous viaire gent
Qui m'esprent
Me doie joie donner,
S'amours ne fait proprement
Telement
Que je l'aie sans rouver.
S'ay si dur à endurer
Que durer
Ne puis mie longuement;
Car en mon cuer vueil celer
Et porter
Ceste amour couvertement,
Sans requerre aligement,
Qu'à tourment
Vueil miex ma vie finer.
Et si n'ay je pensement
Vraiement
Que je l'aie sans rouver.
Mais desirs fait embraser
Et doubler
Ceste amour si asprement
Que tout me fait oublier,
Ne penser
N'ay fors à li suelement;
Et pour ce amoureusement
Humblement
Langui sans joie gouster.
S'en morray, se temprement
Ne s'assent
Que je l'aie sans rouver.
Guillaume de Machaut
10:57 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook | Imprimer