Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 11 décembre 2017

Fin d'année

Pour Doume

Pour différentes raisons l'approche de Noël me rend nostalgique.

Dans quelques semaines ce blog aura onze ans et comme pour beaucoup d'amis de la blogosphère l'enthousiasme n'est plus au rendez-vous.

Et pourtant je regrette cet entraînement à l'écriture.

Récemment le très beau film  de Xavier Beauvois "Les gardiennes" m'a donné envie de reparler de ma grand-mère.

Je réédite donc ce billet qui lui était consacré car ce film m'a beaucoup fait penser à elle.

Le dessert dominical est sacré et aujourd'hui j'ai fait une tarte aux pommes.
Chaque fois je pense à ma grand-mère car c'est elle qui m'a enseigné l'art de la pâte brisée, comment émietter finement le beurre juste ramolli dans la farine...
D'ailleurs j'utilise toujours son rouleau à pâtisserie...
La vie de ma grand-mère tient en une année : 1914
En mars elle s'est fiancée, en mai elle s'est mariée, en août mon grand-père est parti à la guerre, en novembre il a été tué : elle avait vingt-ans.
Elle fut une femme courageuse, elle a continué durant toute la guerre à envoyer des paquets aux compagnons de son mari dans les tranchées...
Elle fut une mère rude et exigeante pour mon père, rêveur et nonchalant.
Elle fut une grand-mère merveilleuse qui m'a fait aimer les fleurs, les vieilles chansons de sa jeunesse " Nous irons écouter la chanson des blés d'or..." et la politique !
Elle aimait débattre, elle vénérait De Gaulle mais détestait les Américains !
Elle est morte il y a trente ans mais elle ne m'a jamais quittée. De temps en temps je m'assieds, elle est à côté de moi et nous causons.
Pour moi c'est ça l'Eternité.

 

 

vendredi, 09 décembre 2016

Adolescences...

 

DSC03159.JPG

Alezandro nous a offert sur son blogue un très beau texte mais  très pessimiste.

Qui ne le partagerait pas ?

Et pourtant n'avons-nous un vrai devoir, pour les  générations futures,  de ne pas nous y engloutir ? De ne pas sombrer dans l'idée d'un avenir noir ?

Nous nous sommes trompés en imaginant, dans notre jeunesse,  que les années que nous pensions être de progrès humains  ne seraient pas remises en question.

Nous nous sommes trompés.

Pourquoi ne nous tromperions nous pas aujourd'hui en voyant l'avenir en noir ?

Récemment la visite d'une adolescente m'a redonné espoir.

C'est une amie de ma petite-fille, treize ans environ. Mignonne dans sa mini-robe de laine. Mes deux ados ont déjeuné avec nous et discuté avec un naturel et une simplicité que je n'aurais pas eus à leur âge.

Cette jeune fille nous a expliqué que, son père étant marocain et sa mère espagnole, elle profitait de  deux grandes fêtes : l'Aïd et Noël. Elle pratique le ramadan et je me suis sentis gênée car, ignorant tout de son appartenance religieuse, j'avais cuisiné un rôti de porc. Sa mère est athée, et ne fait donc pas le Ramadan...

Une adolescente d'aujourd'hui, de celles dont on ne parle pas. Discrète et bonne élève : elle avait écrit sur sa main les questions à poser à son professeur d'Histoire pour être sûre de ne pas les oublier.

Il faut savoir rentrer dans un tiroir  ses lunettes noires et repérer ces petits signes pour un avenir, non pas radieux on sait que c'est impossible, mais un avenir où l'humanité restera debout, vigilante et constructive.

jeudi, 08 décembre 2016

8 décembre

Aujourd'hui 8 décembre, fête de Lyon. Ce soir la ville va  s'illuminer, des lampions sur les fenêtres et le festival des lumières mondialement connu.

safe_image.gif

mardi, 26 avril 2016

Le poète pisse dans son violon (suite)

Littérature et poésie

 

images-1.jpg

 

 

"Littérature contemporaine : "Ici on apporte

 son manger."

 

"Le veau est une viande qui se laisse

trop facilement influencer par les sauces,

certains écrivains de même."

 

"Tout poète se trouve

quotidiennement confronté à

l'urgence de l'inutile."

 

"Se promener nu dans la  littérature

est un plaisir sauvage."

 

 Pierre Autin-Grenier

"Le poète pisse dans son violon"

 

 

dimanche, 07 juin 2015

Ecrire ou fabriquer ?

Hier j'étais à Paris pour une rencontre nationale sur les  Grands-Parents. Cette rencontre pompeusement baptisée colloque n'était à mon avis, qu'une opération de com, complètement opposée à ce que nous faisons à Lyon dans notre association : un vrai travail de réflexion.

Parmi les intervenants il y avait Alexis Jenny qui a obtenu le prix Goncourt il y a quelques années pour un pavé mal construit, mal écrit et fort ennuyeux.

Au demeurant c'est un Lyonnais.

Il était invité à parler de sa relation avec son grand-père. Beaucoup de banalités mais avec un point intéressant : il a été élevé par une mère soixante-huitarde, une vraie, c'est à dire née dans les années 50, qui a envoyé promener la religion. Mais lui a retrouvé le goût du spirituel au contact de son grand-père.

Mais si je parle de lui ce n'est pas pour cette raison.

En évoquant  ses livres, il a répété à plusieurs reprises : j'ai fait ce livre où les livres que j'ai faits.

On peut pointer deux choses… La pauvreté du vocabulaire : souvenez-vous des exercices de français de l'école primaire où on devait trouver un verbe plus précis au  verbe "faire".

Deuxième point, peut-être le plus important, cela indiquerait qu'un livre aujourd'hui se fabrique et ne s'écrit plus. Pendant sa prise de parole je me suis répété "il va bien finir par l'employer ce mot écrire". mais pas une seule fois.

L'acte de publier un livre, de le fabriquer,  est devenu complètement indépendant, déconnecté, de l'acte d'écrire.

J'aime beaucoup cette formule de Xavier Pattier, écrivain peu connu mais que j'aime beaucoup.

Il écrit, je cite de mémoire : "Il y a des auteurs de livres qui ne sont pas des écrivains et des écrivains qui n'ont jamais publié de livres."

D'ailleurs c'est ainsi que je considère pour moi l'acte d'écrire : une discipline du quotidien comme celle de marcher ou de courir qui n'a d'autre vertu que de m'entretenir intellectuellement, moralement et spirituellement.

Même si ce n'est pas trop visible sur ce blogue.

 

 

 

vendredi, 08 août 2014

Terrasse de Saint-Bonaventure

Lyon, France.jpgCet été, pour ceux qui restent à Lyon, le sanctuaire de Saint-Bonaventure organise ses terrasses pour la seconde année tous les jeudis à 20 heures. Intéressant et sympathique. J'ai eu le plaisir d'animer hier une rencontre autour des poètes lyonnais dont Louis Calaferte et Pierre Autin-Grenier.

Un texte de chacun d'eux.

 Simple

Un caillou, un bout de bois, un morceau de ficelle… Il écrit tout ça sur une feuille de papier qu'il faut bien dire d'une blancheur impressionnante. Il ajoute un chien mouillé aussi ; un verre vide, une calebasse emplie de citrons posée sur un coin de la table de marbre...

Moins blanche la page maintenant. Déjà noircie au tiers (l'écriture est généreuse) par ces mots, si simples.

Alors levant les yeux vers les yeux de celui qui lisait, intrigué par-dessus son épaule, il dit humblement : "ça n'est que ça la poésie." Et l'autre, surpris, lui parle alors d'où il vient : un pays de cailloux. Lui parle de bouts de bois et morceaux de ficelle avec lesquels il fabriquait, jadis, les jouets de son enfance...

Les verres ne restent pas vides longtemps quand on cause ainsi des choses de tous les jours. Tout le monde a aimé aussi un chien mouillé, une fois au moins dans sa vie. Mais certains, par pudeur, n'en disent rien. C'est pour ceux-là - qu'ils osent enfin parler - que le poète écrit parfois un poème. Très simplement. Pour des gens comme lui en sommes, simples.

"Patron ! Remettez-moi ça !"

Pierre Autin-Grenier

"Jours anciens"

 

Un matin transparent.

L'ombre bleue d'un arbre.

Une lune blanche.

Une rose rouge.

Une rose jaune.

Une rose jaune.

Une rose rose.

Un visage de femme.

Un verre d'eau glacée.

Un livre vingt fois relu.

Une maison calme et tiède.

Une joue d'enfant ronde.

Et tout ce qui est beau.

Et pur.

Et émouvant.

Et tout ce qui fait de moi un homme de foi debout dans la Vie.

 

Louis Calaferte

"L'homme vivant."

vendredi, 23 mai 2014

Il est toujours là

1600985_10202848905377795_799163163164540514_n.jpg

Hier, à Saint-Bonaventure à Lyon, messe à la mémoire de Pierre Autin-Grenier en présence d'Aline, son épouse et de ses anciens et fidèles amis lyonnais. PAG nous avait accordé en 2013, à l'occasion du printemps des poètes, une très belle rencontre dans ce sanctuaire...