lundi, 06 janvier 2025
Pas de passéisme
La tentation à la reprise d'un blog, est de vouloir revivre le passé. Faire le tour des amis qu'on a connus, retrouver des complicités, les échanges anciens. Beaucoup ont été aspirés, comme je l'ai été par la grande machine des réseaux sociaux.
Il faut pourtant repartir à zéro. Page planche, vertige. Redécouvrir un logiciel que j'avais oublié. Je ne sais plus rien faire , ni intégrer les photos, les liens. Patience, tout revoir.
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vendredi, 03 janvier 2025
Le retour ?
Vais-je revenir ?
J'avais commencé ce blog en 2006, pour fuir, à l'époque, la douleur d'avoir vu mon fils aîné basculer dans la schizophrénie. J'étais alors une jeune retraitée fringante, aujourd'hui je suis une vieille dame qui ne cache plus ses cheveux blancs avec de la couleur. Active, malgré les kilos en trop, et apaisée. Nouvel an, nouvel ordinateur, crainte de perdre ma capacité d'écrire... Autant de raisons pour revenir dans la blogosphère.
Commencer ou terminer un quart de siècle, de ce XXIème siècle dans lequel je ne me sens pas toujours très bien.
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samedi, 08 septembre 2018
Centenaire oblige...
Il est difficile de retrouver parmi les livres de la rentrée dite littéraire, celui dont la lecture vous apparaîtra comme une urgence.
J’étais attentive cette année à ce qui pouvait paraître sur la Première Guerre Mondiale, commémoration du centenaire oblige. Et j'ai lu plusieurs livres de cette époque.
Mais la force de la littérature c’est son renouvellement perpétuel. Après les récits des témoins, comment un écrivain actuel peut-il, cent ans plus tard, se réapproprier une tragédie digne de l’Antiquité ?
C’est en cela que le regard nouveau de David Diop, dans son roman Frère d’âme paru récemment, est passionnant.
David Diop, né à Paris, a grandi au Sénégal. Avec ce roman, il introduit un personnage oublié de la guerre de 14/18: le tirailleur sénégalais. Frère d’âme est l’histoire de deux amis africains, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, nés dans une colonie française qui s’appelait à l’époque Afrique Occidentale Française.
A l’âge de quinze ans, nous avons été circoncis le même jour. Nous avons été initiés aux secrets de l’âge adulte par le même ancien du village. Il nous a appris comment se conduire. Le plus grand secret qu’il nous a enseigné, est que ce n’est pas l’homme qui dirige les évènements, mais les évènements qui dirigent l’homme.
Si Alfa Ndiaye devient fou, c’est parce qu’il est resté aux côtés de son ami agonisant qui le suppliait de l’achever, et n’en a rien fait par respect des obligations morales et religieuses reçues du marabout.
Pour ne pas contrevenir aux lois humaines, aux lois de nos ancêtres, je n’ai pas été humain, et j’ai laissé mourir Mademba, mon plus que frère, mon ami d’enfance, mourir les yeux pleins de larmes, la main tremblante occupée à chercher dans la boue du champ de bataille ses entrailles pour les ramener à son ventre ouvert.
Alfa Ndiaye, en raison de comportements de plus en plus étranges, sera envoyé à l’arrière par son capitaine pour se faire soigner. Pour ses frères africains, il est devenu un « dëmm », un « dévoreur d’âmes », il fait peur à tous. Il est alors repris par son histoire africaine, à tel point qu’à la fin du roman les deux personnages, Alfa Ndiaye et Mademba Diop se confondent.
Le roman nous invite à une réflexion sur la sauvagerie de la guerre. Le narrateur africain dit ne pas comprendre pourquoi il faut se comporter en sauvage en sortant de la tranchée, pour redevenir « normal » au retour. Il montre également le choc culturel qu’a été cette guerre pour les tirailleurs sénégalais. Cela ne les a pas empêchés de devenir « frères d’armes » des Poilus français, comme le montre la belle histoire d’amitié du narrateur avec Jean-Baptiste, mais pas « frères d’âme » car leur âme était restée en Afrique.
12:06 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur, D'une génération à l'autre, Mon centenaire 1914/2014, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
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dimanche, 26 août 2018
Pélerinage à Verdun
Cette année 2018, contrairement à 2008, je n'ai eu aucune envie de commémorer mai 68 et de faire mon ancienne combattante.
Cette année j'ai réalisé que c'était le centenaire de la fin de la première guerre mondiale qui était le plus important.
Mon grand-père, quatre de mes grands-oncles ont été tués dans cette guerre. Que pèse mai 68 par rapport au sacrifice de tous ces jeunes hommes ?
En juillet, je suis allée à Verdun, sur les lieux des combats. Visites très émouvantes.
Quand on va à Verdun, on n'est pas un touriste ni un simple visiteur : on est un pélerin. On se rend sur un lieu sacrificiel, d'ailleurs la route qu'empruntaient les Poilus s'appelait la route sacrée.
Sur le différents sites, les gens sont silencieux et recueillis, nous avons croisé beaucoup de familles avec enfants et adolescents. Les familles allemandes étaient également très nombreuses. Nous y avons donc passé deux jours.
Nous avons donc visité le musée mémorial, inauguré en 2016, qui est extrêmement bien fait, intéressant mais surtout émouvant. Puis Douaumont, à quelques kilomètres, l'ossuaire et l'immense nécropole où se trouve la tombe d'un grand-oncle, Émile Favre,
La Nécropole de Douaumont
Nous avons visité également le Fort de Douaumont conquis par les Allemands en février 1916 et repris par l'armée française en octobre 1916.
C'est essentiellement l'armée d'Afrique qui a livré cette bataille et repris le fort.
La bataille de Verdun a duré dix mois, elle a été remportée par les Français mais cette victoire n'a pas été décisive sur l'issue de la guerre. Pourtant Verdun est le symbole le plus fort de la guerre de 14-18. Par l'héroïsme de la résistance des soldats : la route ente Bar-le-Duc et Verdun s'appelle la voie sacrée parcque les soldats qui l'empruntaient au moment de la relève savaient qu'ils risquaient fortement de ne pas revenir.
Aujourd'hui la région est recouverte d'une belle forêt. L'État a acheté dans les années 20 les 10 000 hectares des champs de batailles pour y planter des arbres.
Mais on voit encore tous les stigmates des combats : trous d'obus et surtout les entonnoirs. C'est la guerre des mines.
On ne se rend peut-être pas bien compte sur la photo. Il s'agit d'un immense cratère. Les Allemands creusaient sous les tranchées françaises de longues galeries qu'ils bourraient de tonnes de dynamite, cela s'appelait les sapes. Ils les faisaient exploser à distance. Les poilus entendaient creuser... Il y a une scène terrible dans le roman "Les Croix de bois " de Roland Dorgelès. Une compagnie entend creuser une sape pendant plusieurs jours. Ils sont délivrés par l'arrivée de la relève, mais en partant ils croisent leurs frères d'armes et savent que ce sont eux qui y passeront.
Dorgelès a certainement écrit le roman le plus juste sur cette guerre, il l'a faite et en est revenu. Ce qui est remarquable c'est qu'il avait été réformé mais il s'est fait pistonner pour pouvoir partir au combat. Son roman paru en 1919, s'est trouvé en concurrence avec celui de Marcel Proust, "A l'ombre des jeunes filles en fleurs" qui l'a emporté. Pour la petite histoire, son éditeur avait mentionné sur la manchette 4 voix sur 10 et s'est fait condamner.
Autre découverte impressionnante durant ce voyage : celle des "villages morts pour la France". Ainsi le village de Douaumont, un peu moins de 500 habitants, qui a été détruit en un jour, le 21 février 2016. Il n'a pas été reconstruit, sauf une chapelle. Des stèles indiquent les emplacements des fermes, artisans, commerces... Ils ont gardé une existence juridique et ont un maire. Il y en sept autour de Verdun.
Nous avons terminé ce séjour par une visite sur la tombe d'Alain Fournier, auteur du "Grand Meaulnes", livre qui a marqué mon adolescence. Il est mort au début de la guerre dans un petit village, Saint-Remy-la-Calonne, le 22 septembre 1914. Il était sous-lieutenant et en repérage avec ses hommes. Ils ont tous été tués et enterrés dans une fosse commune par les Allemands. On les a retrouvés en 1991.
Le petit cimetière où est enterré Alain Fournier
La plupart des tombes qui l'entourent sont celles d'inconnus
Tombe de l'écrivain Alain Fournier
Entre les deux guerres mondiales, on compte 700 écrivains et hommes de Lettres déclarés "morts pour la France". Pour la première guerre mondiale, les plus connus sont : Charles Peguy (1914) René Dalize, poète, (1917) Guillaume Apollinaire, poète (1918) Louis Pergaud, auteur de "La guerre des boutons" (1915)
23:17 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
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jeudi, 08 mars 2018
Journée de la femme et printemps des poètes
Journée de la femme qui devient exclusivement journée de revendication de l'égalité entre homme et femme.
Il fut un temps très lointain où certes l'égalité n'existait pas mais où la femme était mise sur un piédestal.
Je parle de la Littérature courtoise du Moyen-âge.
Bien sûr je n'exprime aucune nostalgie et suis contente de vivre à mon époque.
Mais j'avoue que je préférerais qu'on m'écrive des poèmes plutôt que de diriger une entreprise du CAC 40.
Amours me fait desirer
Et amer
De cuer si folettement
Que je ne puis esperer
Ne penser
N'ymaginer nullement
Que le dous viaire gent
Qui m'esprent
Me doie joie donner,
S'amours ne fait proprement
Telement
Que je l'aie sans rouver.
S'ay si dur à endurer
Que durer
Ne puis mie longuement;
Car en mon cuer vueil celer
Et porter
Ceste amour couvertement,
Sans requerre aligement,
Qu'à tourment
Vueil miex ma vie finer.
Et si n'ay je pensement
Vraiement
Que je l'aie sans rouver.
Mais desirs fait embraser
Et doubler
Ceste amour si asprement
Que tout me fait oublier,
Ne penser
N'ay fors à li suelement;
Et pour ce amoureusement
Humblement
Langui sans joie gouster.
S'en morray, se temprement
Ne s'assent
Que je l'aie sans rouver.
Guillaume de Machaut
10:57 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook |
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jeudi, 04 janvier 2018
La littérature française est en deuil
L'année 2018 commence mal pour la Littérature française.
On apprend ce matin le décès, dans un accident de voiture, de Paul Otchakovsky-Laurens, fondateur de la maison d'édition POL créée en 1984, qui a permis la découverte et l'éclosion de nombreux talents. Bien que son capital soit détenu en majorité par les éditions Gallimard, cette maison d'édition avait une vocation moins commerciale et son directeur une plus grande liberté dans ses choix d'auteurs.
Quelques uns de ces écrivains m'ont particulièrement marquée.
Bien sûr le très célèbre Emmanuel Carrère, pour ses "romans russes" dans lesquels il revient sur les origines de sa mère Hélène Carrère d'Encausse. On retiendra "Un Roman russe" et "Limonov".
Il a par ailleurs édité le journal de Charles Juillet, écrivain d'origine lyonnaise, dont la carrière littéraire a commencé fort tard.
Un autre grand écrivain, bien que peu connu du grand public, a eu son oeuvre publiée chez POL : Frédéric Boyer. Tous ses romans mais aussi ses deux très belles traductions "Les Aveux", traduction des Confessions de Saint-Augustin et "Rappeler Roland", très belle oeuvre autour de La Chanson de Roland.
Mais l'auteur que j'ai découvert chez POL, et qui m'a le plus enthousiasmée est certainement Atiq Rahimi. Cet écrivain d'origine afghane est arrivé en France en 1984 comme réfugié politique et écrit en français.
Il a offert à POL son seul prix Goncourt avec Syngué sabour. Pierre de patience.
Ce livre magnifique fait parler une jeune femme assise au chevet de son mari inconscient et lui raconte sa vie, ses confidences avançant progressivement vers l'inavouable. Atiq Rahimi a réalisé lui-même son adaptation en film.
Autre très beau roman d'Atiq Rahimi, "Maudit soit Dostoïevski," qui reprend la trame de "Crime et châtiment" mais en l'adaptant à la réalité afghane d'aujourd'hui.
La littérature est en deuil, un deuil douloureux car il faudra que la maison d'édition POL trouve un successeur à la hauteur, faisant comme Paul Otchakovsky-Laurens, preuve de hardiesse pour découvrir des talents pas forcément destinés à des succès commerciaux.
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lundi, 01 janvier 2018
Bonne année
Bonne année à vous, amis fidèles... On dit qu'au début d'une nouvelle année on prend des bonnes résolutions. Ce serait bien que je prenne celle d'écrire régulièrement.
Et vous ? Les vôtres !!!!
07:12 | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook |
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