samedi, 15 septembre 2012
Le tin derri (Arrière-saison)
C'est le temps de paix qui suit la récolte. On peut s'asseoir sur le vieux banc sans appréhension pour le lendemain, laisser son esprit aller où il veut, contempler la montagne sans avoir à y deviner les prémices de l'orage, se donner au vent qui tout à coup s'est fait sage, comme s'il voulait s'excuser d'avoir tant fait de peur que de mal.
-Tu viens te coucher ? dira la femme.
- Attends un peu !
A-t-elle bien compris que dans le soir qui tombe, un corps endolori s'abandonne ?Il faut ne rien dire , ne rien penser, ne rien répondre... Le chaume ne regrette pas ses épis, l'arbre ne souviendra bientôt plus de ses feuilles... L'oiseau lui-même s'est tu : il sait, lui, que le moment est court entre l'été et l'hiver, qu'il faut savourer ce moment béni où on peut être personne pour une fois, fermer les yeux sans dormir, écouter sans entendre, être fou avec lucidité, ivre sans boire, heureux sans joie, amoureux sans amour...
09:57 Publié dans Chronique lyonnaise, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | Imprimer
Commentaires
Je crois que je connais "ce vieux banc" !
Très beau ! merci
Bises Rosa
Écrit par : noelle | mardi, 18 septembre 2012
... travailler sans boulot, payer sans argent, ramer sans pagaye... etc... c'est une suite non ?! ...
excellente nuit à toi et Roso !!
;o)oume
Écrit par : Doume | jeudi, 20 septembre 2012
en alsacien : Spootjohr !!
cocou !
Écrit par : Doume | jeudi, 20 septembre 2012
je disais "coucou" !!
mais ne suis pas à l'automne de ma vie : du moins j'espère !!
;o)
Écrit par : Doume | jeudi, 20 septembre 2012
Noelle, à bientôt
Doume merci pour l'alsacien mais c'est plus difficile à prononcer que le patois savoyard...
Le tin derri : voilà qui nous situe dans des vocables plutôt méditerranéens...
Écrit par : Rosa | vendredi, 28 septembre 2012
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