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vendredi, 09 novembre 2012

Peut-on parler d'amour ?

Le film de Haneke mérite-t-il son titre ? Palme d'or au festival de Cannes il mérite en  sa récompense, mais on ce qui concerne le titre on peut s'interroger. C'est un film impressionnant même si pour ma part j'avais préféré "Le Ruban blanc".

On connaît l'histoire : un couple en fin de vie. Elle -Emmanuelle Riva- ancienne professeure de musique, se retrouve très handicapée suite à un AVC. Il la soigne, chez lui, "avec amour". Toute la question est là : ce dévouement maladroit et incompétent est-il de l'amour ? L'amour ne serait-il pas d'avoir recours à ceux dont c'est le métier ? C'est ce que soulignait dans un débat auquel j'ai participé un cinéphile également médecin. Ce qui m'est apparu dans ce film, et ce qui correspond pour moi à une conviction profonde, c'est que la fin de vie est conforme à l'existence qu'on a menée auparavant. On ne se retrouve pas par hasard enfermé dans l'isolement à plus de 80 ans. Isabelle Huppert joue superbement le rôle de la fille unique, éjectée de la vie de ses parents, soulignant à quel point ils  forment un couple égoïste et fusionnel, replié sur lui-même, tenant avec mépris à distance le monde extérieur... En cela ce film est une leçon à méditer. 

Toute mon admiration pour ces magnifiques interprètes que sont Trintignant et Riva : le film mérite d'être vu pour saluer leur travail... Et on peut se demander ce qu'éprouvent des comédiens qui jouent leur réalité : celle de la vieillesse. 

 

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Commentaires

J'en sors ce soir Rosa et je suis très surpris par ce que tu écris. Je n'ai pas du tout eu le même ressenti. Mais il est tard et je reviendrais peut-être préciser ma pensée. En tout cas, c'est pour moi évident qu'il s'agit d'Amour, avec un grand A. Je t'embrasse.

Écrit par : Louis-Paul | samedi, 10 novembre 2012

P-S et Lien
Je serais assez d'accord avec la critique de Télérama. La "POUR" de Louis Guichard:

http://www.telerama.fr/cinema/films/amour,434019,critique.php

Écrit par : Louis-Paul | samedi, 10 novembre 2012

Louis-Paul, je comprends que mon analyse te choque. Je suis allée à une séance de ciné-club sur ce film et les avis étaient partagés : certains étaient d'accord avec toi, d'autres avec moi... C'est un sujet tellement difficile que nous ne pouvons pas avoir le même ressenti. En tout cas, c'est un grand film comme l'a dit l'animatrice du ciné-club. A voir absolument. Si je ne partage pas le "Pour" de Guichard, je ne suis pas non plus d'accord avec le "Contre" de Murat...
D'ailleurs c'est peut-être notre idée de l'amour qui nous sépare : je trouve que l'amour manifesté dans ce film est trop fusionnel, il entraîne une coupure du reste du monde et c'est ce qui provoque le pire...Ce n'est pas mon idée de l'amour.
Bon dimanche !

Écrit par : Rosa | dimanche, 11 novembre 2012

Avez-vous déjà chère Rosa rendu visite à l'hopital à quelqu'un très diminué, que vous aimez?
Non sans doute car dans ce cas, vous ne douteriez pas qu'il faut bcp d'amour pour soustraire cette personne à un milieu souvent déshumanisé où les patients (clients?), sont, pas toujours Dieu merci, traités comme des objets. Beaucoup d'amour pour offrir à l'être aimé, la possibilité de rester dans son environnement familier dans lequel il se sentira, au moins un temps en sécurité. Avez-vous ressenti dans la scène de la coiffure, à quel point cette infirmière a oublié qu'elle a en face d'elle un être humain qui mérite respect et attention.
Oui, il faut beaucoup d'amour et de courage pour décider une telle prise en charge envers et contre tout (et tous).
Enfin, je ne crois pas qu'ils se sont isolés égoïstement. C'est la maladie qui est responsable de ça. Qui peut comprendre une telle souffrance? Pas même leur fille. Certes leur amour semble fusionnel, mais après 60 ans de partage, cela se peut se comprendre.
Reste que je ne souhaite à personne de finir sa vie à l'hôpital.
Vous l'aurez compris, je suis particulièrement sensible à ce sujet.
Bonne journée.
Cath

Écrit par : Cath | dimanche, 11 novembre 2012

J'ai tout à fait compris ma chère Cath.
D'abord j'ai trouvé dans ce film "invraisemblable" qu'un homme de 80 ans puissent physiquement soulever sa femme impotente aussi légère soit-elle...
D'autre part faire confiance à des professionnels n'implique pas forcément d'aller à l'hôpital... On peut les faire venir à domicile, le conjoint n'ayant que l'accompagnement psychologique à assurer.
Enfin je pense que dans ce film cet isolement n'est pas provoqué par la maladie : la fille a été évincée depuis longtemps : trouvez-vous normal qu'on l'empêche de voir sa mère ?
Le couple de concierges, des gens simples qui proposent leur aide sont évincés eux-aussi...

Écrit par : Rosa | dimanche, 11 novembre 2012

Rosa

Je n'ai pas vu le film, mais j'ai compris que tu n'avais pas envie "de cet amour là"...

Écrit par : noelle | dimanche, 11 novembre 2012

Je peux me tromper Noelle mais il me semble qu'on peut vivre autrement l'épreuve de la maladie.

Écrit par : Rosa | dimanche, 11 novembre 2012

j'ai envie de te croire ! dure épreuve...difficile d'y échapper...

Écrit par : noelle | dimanche, 11 novembre 2012

Tu devrais voir le film Noelle !

Écrit par : Rosa | dimanche, 11 novembre 2012

Il est sur ma liste ! mais du retard !

Écrit par : noelle | dimanche, 11 novembre 2012

Même si j'ai trouvé ce film terrible, il est aussi magnifique. D'y repenser ici, avec ton billet, me bouleverse encore. J'ai parfaitement compris ce choix du mari d'exclure tout autre, y compris la fille, du partage de la maladie. A dire vrai, je ne m'imagine pas agir autrement dans les mêmes circonstances.

Écrit par : Dominique | lundi, 12 novembre 2012

Pour ma part je suis incapable de me projeter dans cette situation : malgré tout, je me vois mal dans une situation d'enfermement... Il me semble que je chercherais de l'aide. Mais je ne suis pas une épouse modèle !

Écrit par : Rosa | lundi, 12 novembre 2012

Il me faudra du courage, mais je vais certainement participer à ce débat qui me concerne.

Écrit par : alsacop | lundi, 12 novembre 2012

Tu n'as pas le même âge Alsa... Tout est là ! Et il me semble qu'avec ta douce moitié vous avez déjà trouvé le bon équilibre entre aide de soignants et entourage conjugal... A ma connaissance tu n'exclues ni tes enfants si tes petits-enfants et tu ne sembles pas être dans l'enfermement, ne serait-ce qu'en voyageant sur Internet !

Écrit par : Rosa | lundi, 12 novembre 2012

Dans l'un des commentaires précités, Cath pose une question: "Avez-vous ressenti dans la scène de la coiffure, à quel point cette infirmière a oublié qu'elle a en face d'elle un être humain qui mérite respect et attention"

Je reviendrais, d'abord je regarderais le film.

Écrit par : alsacop | lundi, 12 novembre 2012

C'est vrai
mais elle a oublié une scène qui m'a autant choquée : à un certain moment Trintignant donne à manger à sa femme et comme elle serre les lèvres et refuse, il lui donne une gifle... Que dirait-on si cette gifle avait été donnée par l'infirmière ?
Encore une fois c'est un excellent film
mais du point de vue du message j'ai préféré Intouchables !

Écrit par : Rosa | lundi, 12 novembre 2012

Je pense que l'on ne peut en aucun cas comparer les deux scènes Rosa.
J'ai le sentiment (et je sais que tu apprécieras ma franchise), que tu veux répondre à tout le monde alors qu'il y a beaucoup à partager sur ce film sans vouloir forcémment avoir le dernier mot. Si je me trompe, tant mieux.

Écrit par : Louis-Paul | mardi, 13 novembre 2012

Oui Louis-Paul, l'animatrice de mon ciné-club a dit que c'était tout le talent de Haneke qui nous permettait d'interpréter ce film selon sa perception personnelle.
Il n'impose rien...
J'avoue que le gifle m'a choquée...

Écrit par : Rosa | mardi, 13 novembre 2012

Jean Louis est EXCEPTIONNEL mais j'ai trouvé le film est voyeuriste !

Écrit par : Pascale | mercredi, 14 novembre 2012

Les commentaires sont fermés.