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jeudi, 24 octobre 2013

Absence...

Peut-on justifier une absence ?

Faut-il d'ailleurs justifier quand la vie s'est passée ailleurs ?

Ai-je fait les mauvais choix ? 

J'ai retrouvé le chemin du blogue, de justesse j'ai récupéré dans ma mémoire mes codes d'accès.

Ce matin, un texte publié par mon cher ami poète,  Pierre Autin-Grenier m'a rappelée à l'ordre.

Je vous le livre...

aller au bout de ce carnet
me prendra-t-il le temps de vivre
je vois la menace précise
aujourd’hui qu’il pleut lentement

le temps d’écrire je l’avais
dépensé trop souvent avec
le temps de ne rêver à rien
(ou paresser comme un vieux chien)

de méditer à la façon du chat
et de somnoler dans ma tour
d’ivoire imaginaire
ou ma tombe de vampire vulgaire

mais le temps est venu du pire
qui rime opportunément
avec la perte d’un empire
que l’on situait hors du temps

*********

aller au bout de ce carnet
me prendra-t-il le temps de vivre
je vois la menace précise
aujourd’hui qu’il pleut lentement

le temps d’écrire je l’avais
dépensé trop souvent avec
le temps de ne rêver à rien
(ou paresser comme un vieux chien)

de méditer à la façon du chat
et de somnoler dans ma tour
d’ivoire imaginaire
ou ma tombe de vampire vulgaire

mais le temps est venu du pire
qui rime opportunément
avec la perte d’un empire
que l’on situait hors du temps

*********

on voit l’ombre des loups
se glisser près des haies
lorsque l’on est enfant

à l’heure où le sommeil
est censé nous saisir
on se dédouble enfin

on se regarde aller
dans la nuit froide et pure
aux confins d’un pays

où les louves accueillent
nos désirs et nos peurs
devient loup pour rire

dans la meute idéale
et le temps se renverse
on vit sous les étoiles

parmi les feulements
des bêtes maternelles
et les images bleues
des livres interdits.

*********

la tempête ne dit pas son nom
ni n’annonce les désastres
un homme crie le cyclone
a renversé l’église

un jour la forêt pétrifiée
retrouvera les oiseaux
mais qui dira que l’avenir
est juste un monde englouti

*********

travaille prends de la peine
fais des vers de mirliton
le travail amuse, le ton
donne du sel à la peine

tu dis qu’il neige écris-le
il neigera doublement
tu dis qu’il vente le vent
s’emparera de la ville

tu n’en as plus pour longtemps
mets de l’ordre dans le temps
c’est l’hiver - or le printemps
te refusera l’asile


Jean-Claude PIROTTE
extrait de « Le très vieux temps »
éditions Le temps qu’il fait, 2012.