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mercredi, 04 juillet 2007

Lao She

A lire pendant ces vacances, l'une de mes passions chinoises.
J'ai découvert à l'occasion de mes dernières lectures dont je reparlerai, les horreurs du massacre de Nankin : plus que jamais lire Lao She sur la guerre sino-japonaise (qu'on devrait d'ailleurs appeler nippo-chinoise ! ).

Lao She est un contemporain de Lin Yutang mais les deux écrivains n'étaient dans le même camp. Lin Yutang s'est retrouvé en exil pour avoir soutenu Chiang Kai Shek alors que Lao She a soutenu le régime communiste et a été "suicidé" pendant la Révolution culturelle.
La lecture de Lao She est également très précieuse pour comprendre la Chine d'aujourd'hui.
Toute son oeuvre est intéressante mais pour faire pendant à la saga de Lin Yutang j'ai choisi "Quatre Générations sous le même toit". (Tois tomes, collection Folio)
Dans ce roman Lao She limite son action à l'occupation de Pékin par les Japonais. (1937) L'histoire se passe dans un "hutong" de Pékin, la ruelle du Petit Bercail, où se côtoient commerçants, lettrés, conducteurs de pousse...
Le titre seul "Quatre Générations sous le même toit " évoque toute la philosohie de la famille chinoise : c'est aussi le rêve du vieux Qi, l'aïeul de la famille, au centre du roman. Son rêve est pourtant mis à mal par des événements terribles et la persécution des japonais. On retrouve dans la ruelle qui vit en vase clos, tous les comportements d'une période d'occupation : il y a les collabos (odieux à souhait), les résistants (forcément héroïques), et ceux qui, comme le famille Qi, essaient de vivre en protégeant l'harmonie familiale dans la dignité et sans compromissions. Vue par Lao She, l'occupation japonaise paraît encore pire que celle que la France a subie des Allemands car si les tortures infligées aux Chinois n'avaient rien à envier à celles de la gestapo, il s'ajoutait une volonté d'humiliation qui, dans le roman, pousse plusieurs personnages au suicide.
Ce roman est passionnant à plus d'un titre. Le temps de l'action est le temps réel, l'histoire s'écoule lentement, écrite selon les différents points de vue des personnages. Ce qui est délectable chez Lao She c'est qu'il n'est pas prisonnier d'un registre : on passe sans transition de Balzac à Pagnol. Observation réaliste des comportements humains mais aussi humour, dérision, satire sans oublier la poésie qui affleure toujours dans les romans chinois. Enfin Lao She pose des questions fondamentales.
La culture chinoise traditionnelle n'a-t-elle pas fragilisé la nation au point qu'elle n'a pu résister à l'envahisseur japonais ?
Jusqu'où peut-on aller pour protéger sa famille ?

Commentaires

Très intéressant, Rosa. Vous me donnez vraiment envie de lire ces deux écrivains.

Écrit par : Choubine | dimanche, 04 mars 2007

Et vous Choubine quand nous faites-vous découvrir la littérature québécoise ?

Écrit par : Rosa | dimanche, 04 mars 2007

Carole Beaudoin s'y consacre déjà, dans son carnet intitulé «Les écrivains québécois» : http://carolebeaudoin.net/

Je pense avoir un autre rôle à jouer...

Écrit par : Choubine | lundi, 05 mars 2007

Merci Choubine, j'y vais de ce pas...

Écrit par : Rosa | lundi, 05 mars 2007

Les commentaires sont fermés.