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mercredi, 13 juin 2007

Parabole taoïste

Un vieillard vivait avec son fils dans un fort abandonné, au sommet d'une colline, et un jour il perdit un cheval. Les voisins vinrent lui exprimer leur sympathie pour ce malheur et le vieillard demanda :
"Comment savez-vous que c'est un malheur ?"

Quelques jours plus tard, le cheval revint, suivi de plusieurs chevaux sauvages, les voisins revinrent le féliciter de cette chance et le vieillard répliqua :
"Comment savez-vous que c'est une chance ?"

Entouré de tant de chevaux, le fils se mit à les monter et un jour se cassa la jambe. De nouveau les voisins s'approchèrent pour exprimer leur sympathie et le vieillard répondit :
"Comment savez-vous que c'est une malchance ?"
L'année suivante il y eut une guerre et, parce que le fils du vieillard était boiteux, il évita d'aller au front.

Attribué au philosophe taoïste Liezi ( 450/375 avant J.-C.) et cité par Lin Yutang dans "L'importance de vivre"

Chacun interprétera selon son humeur : Sagesse ou fatalisme ?

Commentaires

Je dirai fataliste et très chanceux du coup!
Mais franchement, je serais le voisin, je lui en mettrai une bonne au vieillard, parce qu'il m'aurait énervé, et pas qu'un peu!

Écrit par : L.Myster | jeudi, 14 juin 2007

Myster, tous ceux qui te lisent savent que tu n'as rien de taoïste ! Mais dis-moi : tu ne devrais pas dormir à l'heure de ce com ?

Écrit par : Rosa | jeudi, 14 juin 2007

Excellent, j'aime beaucoup. On tend à considérer souvent les événements comme discontinus, et donc à s'en réjouir ou au contraire à les déplorer, sans considérer leurs conséquences et leurs causes possibles.

Cela dit, je me souviens aussi d'un certain Pan gloss qui disait que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles...

Alors prendre garde aux causalités, aux consécutions et aux finalités, oui, mais ne pas considérer qu'elles sont inexorables.

Pour ma part, je crois à l'action de l'humain sur son sort.

Écrit par : L'Hérétique | jeudi, 14 juin 2007

il s'en remet au destin .. et il a la sagesse de penser qu'il y a un bien pour un mal. c'est une attitude de croyant.
ou alors, il se dit que la vie n'est qu'une suite d' accidents , qu'il est vain d'essayer d'en dégager un sens ( ce qui, a mon avis contredit l'idée d'un destin, sauf si l'on admet que le destin n'est que cette suite d'évènements imprévisibles qui nous ballottent d'un bord à l'autre ) et c' est également une attitude assez sage, à rebours de tous les discours volontaristes. c'est l'attitude de quelqu'un revenu de tout.
En somme, ce vieux ne se livre pas beaucoup !

Écrit par : gaspard | jeudi, 14 juin 2007

L Hérétique tranche pour le fatalisme quant à Gaspard il hésite : comme moi...
Moi aussi je déteste le volontarisme ambiant même si j'estime qu'il faut prendre son destin en main.
En revanche il ne me semble pas que ce soit une attitude de croyant, en tout cas pas judéo-chrétien qui est plutôt du côté de "Aide-toi et le ciel t'aidera"
Le taoïsme c'est "lâcher prise"
Toute la question est de savoir jusqu'où aller dans le "lâcher prise".

Écrit par : Rosa | jeudi, 14 juin 2007

@Rosa

le Aide-toi et le ciel t'aidera, c'est typiquement protestant, et très précisément, dans sa branche nord-américaine.

En effet, le taoïsme conduit à lâcher prise, mais c'est en raison de l'impermanence des choses. En outre, la tao n'est-il pas la recherche de la voie du milieu : mais en fait, c'est plutôt un idéal de simplicité dans lequel la passivité féconde de la nature est un modèle.

Une parabole taoïste est assez amusante, d'ailleurs : qu'un petit bateau soit occupé, et alors si un gros bateau le croise, le conducteur du second injuriera le premier parce qu'il le gêne, mais, si le petite bateau est vide, le gros bateau se contentera de l'éviter sans plus y penser...

joli, non ? J'aime bien. Bon évidemment, la morale de l'histoire pour autant qu'il y en ait une, c'est de ressembler au bateau vide et de se contenter d'être au maximum, c'est à dire de se laisser emporter sans s'enraciner dans l'opinion.

Ton vieillard est très certainement taoïste...

Écrit par : L'Hérétique | jeudi, 14 juin 2007

Le bateau vide m'inspire moins que les chevaux sauvages...
Et je reconnais que ta parabole me met aussi mal à l'aise : je n'ai pas trop envie de ressembler au bateau vide...
Et d'abord vide de quoi ?

Écrit par : Rosa | jeudi, 14 juin 2007

Mais ne cherchons à ressembler à rien, ni à un cheval sauvage, qui pourra peut-être toujours finir par être attrapé et entravé, ni à un bateau vide qui pourra être rempli, et en effet, vide de quoi, rempli de quoi?
Surtout toi Rosa, est-ce que ta sagesse ne réside pas dans ton questionnement et dans tes doutes?
C'est en tous cas comme ça que je vois, quant à moi, les choses.
N'être sûr de rien et se laisser surprendre par le cours des rivières sans lit, tout en restant debout, porté(e) par un Idéal, des idées, un rêve, un projet, à chacun sa flamme...

Écrit par : Bleuenn | jeudi, 14 juin 2007

@ Rosa

Ce n'est pas ma parabole, c'est une parabole taoïste.

Écrit par : L'Hérétique | jeudi, 14 juin 2007

N'être sûr de rien...Pour toi Bleuenn ce serait le sens du bateau vide ?
Le problème c'est que c'est éprouvant à la longue...
Pas facile de concilier "se laisser surprendre" et la réalisation d'un Idéal

Écrit par : Rosa | vendredi, 15 juin 2007

Mais non, justement, je disais, ni bateau vide, ni cheval... Pourquoi se coller une image bon sang? De quoi a-t-on besoin de paraboles? On est des êtres humains non, bien vivants? On n'en a pas assez de nos doutes, injustices, combats, de notre quotidien, cheminement, de notre "combat ordinaire" comme le dit si justement Manu Larcenet...

Écrit par : Bleuenn | vendredi, 15 juin 2007

@ Bleuenn

Je ne suis pas d'accord : la parabole, finalement, c'est l'essence du langage poétique, et la poésie, c'est le langage second qui permet d'exprimer des choses profondes et subtiles en s'adressant directement à l'esprit.

C'est pour cela qu'elles m'apparaissent bien au contraire indispensables.

Écrit par : L'Hérétique | vendredi, 15 juin 2007

Vous ne devriez pas mettre des articles pareils sur votre blogue ! ;-)

Écrit par : stephane | vendredi, 15 juin 2007

je vais peut-être paraitre bizarre mais je trouve que ce vieillard est un sage ... Je ne parle pas de l'histoire , je parle du sens qu'il donne à ses paroles ...

En gros je traduis ceci par : Tout ce qui doit arriver , arrivera et donc laissons faire le destin...

Je suis aussi d'accord avec Bleuenn pour l'explication de l'essence poètique . La poètique est un langage subtile qui permet à chacun , suivant son émotion , de percevoir sa vision des choses dans un texte ... j'en ai fait l'expérience Rosa ... sur mon poème " captifs" ...tout un tas de visions différentes et très interressantes...

Écrit par : Cathy | jeudi, 28 juin 2007

Mince , je me suis trompée sur le com d'avant . c'est l'hérétique qui donne la définition de la poètique...:-)

Écrit par : Cathy | jeudi, 28 juin 2007

Je penche aussi pour la Sagesse Cathy, mais Sagesse orientale qui pour nous reste mystérieuse.

Écrit par : Rosa | jeudi, 28 juin 2007

Oui c'est exact mais c'est là tout le charme ... comme les mantras du dalaï-Lama

La sagesse orientale est obscure si l'on ferme les yeux . Chacun y voit dedans son bien ou son mal...

Connais tu la règle des 3 R ?

Écrit par : Cathy | jeudi, 28 juin 2007

Non Cathy, je ne connais pas du tout...

Écrit par : Rosa | jeudi, 28 juin 2007

-Respect de tout ce que tu es

-Respect des autres

-Respect dans tout ce que tu entreprends

La parole du dalaï-lama :

- Il faut savoir s'ouvrir au changement mais ne jamais laisser s'envoler ses valeurs

- je ne vois pas de pigeons autours de moi , je ne vois que des colombes blanches qui chantent à mes oreilles

J'ai appris tous cela quand je vivais dans la rue à Montmartre , comme quoi toute éducation a de la valeur...
La devise des gens de la rue :
" tout être humain a de la valeur"

La devise de Paris :
"Fluctuât nec mergitur" = elle est battue par les eaux mais ne sombre pas" . C'est pourquoi l'eau a une grande importance pour moi et pourquoi , je me rapproche d'Isna Sane ...

Écrit par : Cathy | vendredi, 29 juin 2007

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