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vendredi, 18 septembre 2009

La bougie

La photo et le texte de Bachelard publiés par Louis-Paul m'ont remémoré ce texte de Ponge que j'aime particulièrement.

flamme_bougie_rouge.jpg

La Bougie

La nuit parfois ravive une plante singulière dont la lueur décompose les chambres meublées en massifs d'ombre.
Sa feuille d'or tient impassible au creux d'une colonnette d'albâtre par un pédoncule très noir.
Les papillons miteux l'assaillent de préférence à la lune trop haute, qui vaporise les bois. Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous frémissent aux bords d'une frénésie voisine de la stupeur.
Cependant la bougie, par le vacillement des clartés sur le livre au brusque dégagement des fumées originales encourage le lecteur, - puis s'incline sur son assiette et se noie dans son aliment.

Francis Ponge, Le parti pris des choses Gallimard 1942

Commentaires

Rosa je vais précieusement recopier ce poème que ne je connaissais pas et qui me touche " le vacillement des clartés du livre "
Claudialucia en passant chez moi à laisser des renseignements sur un livre de photos sur les Tziganes que voici :

Je connais le livre du photographe Mathieu Pernot (j'ai vu l'exposition à Arles) sur l'internement des tziganes dans un camp de concentration de Camargue. Il y a à la fois de très belles photos mais aussi des recherches historiques et des témoignages.

Voici la présentation du livre sur Amazon :

"Une galerie de portraits. Des jeunes femmes et des jeunes hommes, des enfants, des vieillards. Derrière ces portraits, une terrible histoire, celle du camp des Saliers, camp de concentration pour nomades, créé en 1942, sur les terres de la Camargue, par le gouvernement de Vichy, désireux de "faire un argument de propagande" et de donner "à un camp de concentration l'aspect d'un village". C'est un silence que rompt ici Mathieu Pernot, réalisant, en photographe et historien, un remarquable travail de recherches sur un camp oublié. Puisant dans le fonds des documents administratifs aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, il remet à jour les "carnets anthropométriques pour nomades" : noms, lieux et dates de naissance, photographies, etc. Partant, il a pu retrouver quelques-uns de ces Tziganes internés, recueillant témoignages et fixant sur pellicule leur image quelque soixante ans plus tard. Autant de portraits qui disent la douleur, l'horreur, à travers le temps. Un travail de mémoire salutaire. --Céline Darner

Écrit par : Dominique | vendredi, 18 septembre 2009

Merci Dominique pour cette réponse à un commentaire fait sur ton blogue.
Ce que je voulais dire c'est que le martyr des Tziganes et des homosexuels dans les camps de concentration est inconnu et oublié. En restera-t-il une trace dans l'Histoire ?
Je reconnais que c'est plus difficile : les Tziganes, impossibles à recenser
les homosexuels à cette époque se cachaient
mais on a aussi un devoir de mémoire à leur égard.

Écrit par : Rosa | vendredi, 18 septembre 2009

bonjour
Je connais
J'ai lu des témoignages dans les livres de bernadac . Les homosexuels portaient une étoile rose et les tziganes étaient " parqués" , bien nourris, bien traités mais les allemands et particulierement " Mengele " faisait des expériences médicales assez horribles sur eux . A la fin de la guerre, les allemands les ont exterminés . C'est une partie de l'histoire qui m'intérresse grandement . Merci de l'avoir ouverte ( la discussion ) .
Les " pretes et curés " etaient aussi déportés et ça peu de personnes le savent . J'ai en mémoire un extrait de témoignages qui m'a ... bouleversé.
MERCI !!! pour cet article :))))))))

Écrit par : cathy | vendredi, 18 septembre 2009

Cathy, n'hésite pas à apporter des éléments.
Je vais chercher sur Bernadac.
L'échange convient à la lumière de la bougie.

Écrit par : Rosa | vendredi, 18 septembre 2009

Cathy, je suppose qu'il s'agit de Christian Bernadac.

Écrit par : Rosa | vendredi, 18 septembre 2009

Pardon... je n'étais pas là .
Oui c'est lui !
*
" Un curé a osé se rebeller !
Le SS lui ordonne de se mettre nu ; on savonne une planche que l'on pose au dessus du puit . On lui ordonne de traverser . Il fait moins 10 . Le prêtre tombe . Le SS lui enfonce la tête dans l'eau . L'opération se répète jusqu'à ce que le prêtre épuisé, meure ...
C'était le jeu préférée du SS ; même si le curé ne s'était pas rebeller , il aurait subit le chatiment . Les SS ne veulent pas de Dieu dans le camp... "
( excuse les fautes )

Écrit par : cathy | vendredi, 18 septembre 2009

J'ai lu aussi beaucoup des pages horribles

Important de ne pas oublier

Mais on n'est plus en guerre, et des camps existent toujours et on continue la chasse à l'homme, et certains très zélés, dénoncent "le sans papier"

Écrit par : noelle | vendredi, 18 septembre 2009

Nous sommes toujours en guerre...
des camps existent partout en yougoslavie mais principalement en amérique du sud . C'est pour ça qu'existe " Amnesty international" .
*
C'est très important de ne rien oublier et de réagir parce que notre passé fait notre avenir !
*
"Une petie fille tzigane de 12 ans a été ouverte ... pour voir comment ses organes de reproduction sont faits. Elle hurle... on a oublié de la refermer et de l'endormir ( docteur landau )"

Écrit par : cathy | vendredi, 18 septembre 2009

@ Cathy

Des "camps" en Amérique du Sud, actuellement ? En 2000 ++ ?

Écrit par : alsacop | vendredi, 18 septembre 2009

Oui... en colombie, au guatemala ...
En Amérique du sud, il y a tous les réfugiés SS des camps de concentrations, des grosses tetes quoi !
Quoique maintenant , ils ne doivent plus etre nombreux mais des chasseurs-de-têtes juifs y ont retrouvés tous ces meurtriers et les ont fait expatriés ( pas tous).

Écrit par : cathy | vendredi, 18 septembre 2009

ah je me suis trompée , désolée. Ce n'était pas des étoiles, c'était des brassards qu'ils portaient . Chaque brassard pour une couleur détéerminée : rose pour les homosexuels, rouge pour les comunistes, noir pour les droits communs, jaune pour les juifs etc etc...
Sur les Bernadac , il y a aussi le trajet du dernier train : " le train de la mort " .
" Les mannequins nus " parlent des femmes déportées , les médecins de l'impossible " dont le docteur landau , " les médecins maudits" dont Mengele ( qui aimait les jumeaux ausssi ) et pleins comme ça ... ce sont des témoignages d'anciens déportés et pas des romans

Écrit par : cathy | vendredi, 18 septembre 2009

Pas de camps en Colombie, Guatemala en Amérique Centrale...en 2000++

Une bonne partie des allemands émigrés en Argentine y étaient avant la seconde guerre mondiale, ce sont d'ailleurs souvent des juifs...Mais rien à voir avec les camps d'aujourd'hui (voir plus haut).
Bien entendu certains "SS" sont venus "se réfugier" en Amérique Latine après le Seconde Guerre Mondiale.

Par contre les argentins, les chiliens, les colombiens...par des "fortunes" diverses dans la seconde moitié du 20ème siécle, ces pays ont souffert de décisions de tortionnaires de leur propre pays.

Oui le brassard était "rose" pour les homo...Pour le jaune surtout l'étoile ou un badge pour les juifs !

La semaine passée nous dînions avec un ami de BA, sa mère alsacienne de 88 ans nous racontait ses "voyages" dans des trains ou plutôt des wagons à bestiaux dans les années 40 en Allemagne...

Je passe les détails....

Très beau poème...Nous utilisions encore régulièrement la bougie dans les années 1950 ! Toutes ses sensations, ces observations, ses parfums...me reviennent.

Écrit par : alsacop | vendredi, 18 septembre 2009

ah ! alors je me suis trompée d'état , ca arrrive ...
Pour la bougie dans les années 50 je n'étais pas née !

Écrit par : cathy | vendredi, 18 septembre 2009

Beau poème de Ponge, chère Rosa et ce soir, j'ai pris le temps de "visiter "un peu les articles passés, que je n'avais pas eu le temps de lire. Je suis heureuse de renouer le lien, jamais vraiement dénoué d'ailleurs!Bisous

Écrit par : Laurencel | vendredi, 18 septembre 2009

Un téléfilm récent : "Un amour à taire", romancé mais bouleversant !

@ Cathy, c'était des informations complémentaires concernant l'amérique latine, les camps...Aucun reproche.
Avez vous déjà lu à la lueur d'une bougie ?

Écrit par : alsacop | samedi, 19 septembre 2009

Bachelard, la flamme d'une chandelle, sur laquelle il écrit un beau livre.

La flamme perpétue le souvenir.
Puisse-t-elle ne jamais s'éteindre et nous rappeler la bête immonde qui nous habite.

Écrit par : jeandler | samedi, 19 septembre 2009

@ Mon Dieu...

Quand je pense à ces nuages de fumées montant de l'occident,à ces regards éteints, du printemps sans fleur de Bergen-Belsen à l'été sans soleil de Majdanek,de l'automne sans horizon de Ravensbrück à l'hiver sans fin d'Auschwitz-Birkenau;je me dis: mon Dieu pourquoi vous les avez abandonnés...

Pierre

Écrit par : ulm pierre | samedi, 19 septembre 2009

Laurence, j'irai faire un tour chez toi très prochainement. Ce WE des contraintes familiales me laissent peu de temps.

Cathy et Alsa, difficile de participer à vos échanges, j'ai trop d'ignorance dans ce domaine.

Pierre et Pierre je préfère moi aussi aborder cette question qui est celle du mal absolu sous l'angle de la spiritualité ou de la philosophie.

Mais pour en revenir à Ponge, son intention était de rendre avec des mots et le plus précisément possible, une réalité, la flamme d'une bougie.

Écrit par : Rosa | samedi, 19 septembre 2009

Bien sûr Rosa !

Écrit par : alsacop | dimanche, 20 septembre 2009

Rien de plus mystérieux que la flamme d'une bougie, si vivante, si fragile, immatérielle.
"La flamme est un feu humide."
G. Bachelard

Écrit par : jeandler | dimanche, 20 septembre 2009

@ alsacop .... non ... je n'ai pas lu mais j'ai songé...espéré, prié, mendié, dormi etc...
Les flammes contiennent beaucoup d'espérances et de rêves mais elles meurent en stalactites comme autant de larmes versées sur ... la mort .
( je ne suis pas vexé quelle idée ? )

Écrit par : cathy | mardi, 22 septembre 2009

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