lundi, 11 janvier 2010
Vivre dans la rue : une question difficile
Pour Alsacop et Noelle
Vivre dans la rue : un drame de la pauvreté ? Pas seulement. Souvent des problèmes psychiatriques ou familiaux : pourrons-nous les éradiquer un jour ? J'en doute. Les solutions économiques ou politiques ? Pas seulement. L'accompagnement des associations, oui certainement. À Lyon nous avons Notre-Dame des Sans-Abris dont le travail est remarquable, avec des bénévoles et des professionnels. Non seulement l'association assure 60% des hébergements d'urgence envoyés par le 115 mais elle fait un immense travail d'insertion.
Travail d'insertion possible avec ceux qui sont à la rue pour des raisons économiques ou familiales mais les autres ?
L'an dernier, à cette époque, une amie m'avait alertée car elle avait lu dans la presse le témoignage d'une de nos amies communes .
Cette amie et son mari sont aujourd'hui retraités : lui, de l'industrie, elle comme infirmière.
Des parents ouverts, attentifs, aimants.
Pourtant leur fille aînée vit dans la rue depuis 19 ans et s'ils essaient de la suivre, de se battre, de trouver des solutions, ils ne peuvent rien faire.
Cette jeune femme a eu il y a dix ans un petit garçon avec un autre marginal. L'enfant a été confié aux grands-parents paternels : même milieu que celui de mes amis.
Dans cet article lu dans la presse, nos amis témoignent sur deux points qui peuvent aider à comprendre ce monde de la rue.
D'une part que leur fille souffre de troubles psychiques graves et que la psychiatrie n'a pas de réponse. D'autre part qu'elle a reçu de nombreuses aides pour sortir de la rue, assurées par des organismes auxquels ces parents rendent hommage. Rien n'a réussi car les troubles psychiques n'étant pas soignés, l'échec est inévitable.
30% des gens qui vivent dans la rue souffrent de maladie psychique. Et cette jeune femme, dont la santé s'est fort dégradée et dont la vie ne tient qu'à un fil, a juste assez de lucidité pour refuser de rencontrer son fils de dix ans, afin qu'il ne voit pas dans quel état sa mère se trouve.
Ce témoignage n'explique pas tout : il a juste l'objectif de montrer la complexité de cette situation des gens qui vivent dans la rue. Une solution unique n'existe pas. Et je m'en veux de céder à l'usage des marroniers, mais ce n'était au départ qu'une note sur l'hiver !
Ne pas confondre les gens qui rélèvent du DALO en effet par manque de moyens financiers et ces SDF en rupture pour d'autres raisons.
09:26 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (13) | Facebook | Imprimer
Commentaires
Quelle que soit la raison pour laquelle ces personnes se retrouvent dans la rue, je suis atterrée par le nombre d'hommes et de femmes croissant qui vivent dans la rue.
A Paris, je prends souvent le métro, je marche dans les rues, et il m'arrive de parler avec certains d'entre eux, même si je n'ai pas toujours une petite pièce à donner, et force est de constater qu'un bon nombre étaient comme vous et moi et une spirale infernale les a amenés dans la rue.
Écrit par : Organza | lundi, 11 janvier 2010
Comme je tentais de l'expliquer ce matin si c'est une question de moyens et d'infrastructure et bien il faut aller chercher cet argent prés des concitoyens qui fraudent sur les prélèvements et aussi (les coquins) qui trichent sur le transnational c'est à dire la TVA communautaire.
Les SDF meurent aussi en plein été ,il n'y a pas que le froid mais l'usure ,l'épuisement.Il faut savoir que l'espérance des SDF,l'espérance de vie ,est au mons plus jeune de 30 ans qu'une personne normale.
On peut parler et développer sur le DALO mais je ne veux pas ennuyer les gens avec cela ,en tout cas j'avais planché sur ce théme sur un blog du Modem toute une journée il y a de cela environ 1 an et demi.
Je vais peu-être choqué mais il serait nécessaire de développer dans un premier temps la mobilité qui est devenu un enjeu de droits économiques et sociaux.
Oui, et je vais choquer ,pour sortir dans un premier tems de la précarité il faut sortir de chez soi pour bien y retourner ,c'est l'enjeu ,le défi de cette mobilité qui est une capacité et une liberté de se déplacer.
pPerre
Écrit par : Ulm Pierre | lundi, 11 janvier 2010
lire "Pierre"
Pierre
Écrit par : Ulm Pierre | lundi, 11 janvier 2010
Pierre tu as raison mais encore une fois cela ne résoudra pas tous les problèmes !
Que proposer à cette jeune femme qui est partie de chez elle (ses parents) à 15 ans pour ne jamais y revenir ? Ils continuent de la suivre comme ils peuvent, se contentant de savoir où elle est.
Je ne comprends pas ce que tu veux dire avec "développer la mobilité " : tu parles du chômage ?
Écrit par : Rosa | lundi, 11 janvier 2010
Non la vraie mobilité celle de se déplacer car vois tu je pense maintenant que celle-ci est un pilier de l'insertion ,que tu parles, avec le logement ,le travail,la santé.
Pierre
Écrit par : Ulm Pierre | lundi, 11 janvier 2010
En effet la mobilité peut être un facteur d'insertion à condition que ce soit choisi et voulu... Mes enfants ont souffert de la mobilité de mon mari... Facteur d'insertion, oui mais pas à n'importe quel prix.
Écrit par : Rosa | lundi, 11 janvier 2010
Alors là d'accord à 300 % avec toi ,la mobilité n'est pas un remède exclusif.
Pierre
Écrit par : Ulm Pierre | lundi, 11 janvier 2010
Merci Rosa pour ton témoignage
lu ce matin ( 20 minutes SDF sans frontière)
"Ce ne sont pas des charters, mais des billets de train. A Tournai, en Belgique, les SDF français sont incités à rentrer chez eux. La faute au manque de place dans les foyers d'hébergement
L'Europe des sans-abri n'existe pas encore
Écrit par : noelle | lundi, 11 janvier 2010
Cela fait 20 mn que je tente de commenter, mais j'efface !...Il m'est difficile de ne blesser personne, je pourrais tenir des propos extrêmes.
Je pense revenir plus tard dans la journée, là je n'ai pas d'inspiration politiquement correcte.
Écrit par : AlsaCop | lundi, 11 janvier 2010
Pourquoi une Europe des "sans-abris" ?
Écrit par : alsacop | lundi, 11 janvier 2010
Alsa
Ce sont des Français dans les rues, en Belgique, on les fait partir chez eux, en France
"Ils ne sont pas autorisés à séjourner dans des maisons d'accueil en Belgique. Tout ce qu'on peut faire c'est leur payer un billet retour pour la France. » Une situation qui surprend Hugues Deleplanque, président de l'Abej de Lille, structure qui s'occupe des sans-abri. « En hébergement d'urgence, la nationalité ne peut en aucun cas être un critère de sélection chez nous », affirme-t-il.
Surprenant, non?
Écrit par : noelle | lundi, 11 janvier 2010
Les belges ne raisonnent visiblement pas comme nous, d'abord les belges, si j'ai bien compris.
Un moment donné les limites sont posées, remarque la France a payer le billet de retour à 29 000 étrangers en 2009. Avaient-ils un toit ?
Sont-ils encore tous vivants ?
Aujourd'hui difficile de commenter, pas d'ondes positives....
Mais je crois qu'il faut savoir ce que l'on veut et visiblement nos arguments sont souvent des paradoxes.
......
Écrit par : alsacop | lundi, 11 janvier 2010
Merci Rosa pour ce témoignage.
Écrit par : rony | lundi, 11 janvier 2010
Les commentaires sont fermés.