Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 13 septembre 2011

Lectures de vacances : la découverte de Jean Hougron

C'est un vieux livre de poche, des années 60, posé sur un carton de livres destinés à Emmaüs, dans un couloir de la maison familiale... Je n'ai plus rien à lire...Les pages jaunies gardent quelque humidité, il sent le moisi, les caractères sont très petits... Rien pour plaire. Pourtant je retrouve tout l'univers des mes lectures d'adolescente. Pas de résumé en quatrième de couverture, ni de présentation de l'auteur en première page. Je ne connais pas l'écrivain : Jean Hougron, son nom n'évoque aucun souvenir...

51RK2WCPA8L._SL500_AA300_.jpgLe livre s'appelle : "Tu récolteras la tempête".

C'est le premier roman d'une saga consacrée à l'Indochine.

L'Indochine, c'était avant le Vietnam et ce n'était pas le Vietnam. J'ignorais tout  finalement de cette époque coloniale, première raison pour laquelle le roman de Jean Hougron parti en Indochine en 1947 comme camionneur m'a captivée. Un roman comme on n'en écrit plus hélas ! Avec des vraies histoires, des aventures, des personnages fascinants. On connaît moins bien me semble-t-il cette colonisation que celle de l'Algérie. Jean Hougron en retrace l'atmosphère avec les français qui n'étaient pas vraiment des colons : des fonctionnaires et commerçants, des aventuriers plutôt comme son personnage principal, Lastin, un médecin qui a dû fuir la France à cause d'une histoire compliquée. Beaucoup sont alcooliques ou opiomanes. Et les femmes Annamites sont merveilleuses. Facilement on imagine de nombreuses aventures amoureuses de l'écrivain.

J' ai lu ainsi trois romans de Jean Hougron, sans parvenir à le quitter. L'écriture, serrée et nerveuse, captive dès les premières lignes. Au fil du récit, de légères touches descriptives, semblables à celles d'une aquarelle, dessinent un paysage sans exotisme artificiel mais envoûtant.

J'ai quitté l'univers de Jean Hougron pour me plonger dans un des livres de la déferlante de la rentrée et sur lequel on écrit beaucoup de bien. "L'art français de la guerre" d'Alexis Jenni, un lyonnais. C'est très rare que je lise des succès récemment parus et on ne m'y reprendra plus. C'est verbeux et ennuyeux. Un pavé qui se passe partiellement pendant les dernières guerres mais dont le récit, quand il est intéressant, se noie dans les commentaires ennuyeux d'où n'émerge même pas une  pensée originale.

 

Vraiment, autant redécouvrir la littérature des années soixante. 

220px-Indochine_française_(1913).jpg

L'Indochine

au temps de la colonisation française.

 

Commentaires

Merci pour la découverte, Rosa.
Première fois également que je lis ce nom d'écrivain, mais tu en parles si bien que l'on demande à connaitre mieux !
En ce moment je suis dans le roman policier. Festival Sang d'encre, à Vienne oblige !

Amitiés
Anne

Écrit par : anne | mercredi, 14 septembre 2011

Moi non plus, je ne connaissais pas, mais j'ai très envie de le connaître ! merci Rosa

Bises

Écrit par : noelle | jeudi, 15 septembre 2011

Et bien Alexis Jenni vient de décrocher le Goncourt.Avant de me faire une opinion je vais lire le livre,en tout cas la période décrite me plaît.

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | mercredi, 02 novembre 2011

Pierre, lis-le mais ne l'achète pas...

Écrit par : Rosa | mercredi, 02 novembre 2011

Jean Hougron, très bon écrivain qui vous embarque très loin, que j'ai toujours beaucoup aimé... j'ai justement à porté de main "Tu récolteras la tempête", dans l'édition "Le livre de poche" de 1958...
Question : qui pourra me dire le nom du peintre qui a fait les couvertures des romans de Jean Hougron, en Livre de poche, dans les années 50, comme, par exemple, celui que je cite ci-dessus.
Merci

Écrit par : jean michel le clerc | samedi, 07 janvier 2012

C'est assez rare de se dire qu'on aurait pu écrire un texte mot pour mot : j'ai fait exactement la même expérience, au même moment, avec la même édition, dans les mêmes circonstances et avec le même plaisir ! en fait, non : je l'aurais moins bien dit que vous ...

Écrit par : Sébastien LAURENT | mercredi, 20 juin 2012

Merci Jean-Michel : je suis toujours contente de rencontrer des lecteurs de Hougron. Moi aussi je me suis interrogée sur ces couvertures typiques des années 60 : à l'époque les illustrateurs restaient anonymes. Excusez mon retard pour répondre à votre commentaire

Sébastien pouvez-vous préciser ? L'expérience de Hougron ou d'un autre auteur ?

Écrit par : Rosa | samedi, 23 juin 2012

Le 20 février 2013, je regarde le téléfilm "Aventure en Indochine"
C'est un air de déjà vu ou de déjà lu. Le commentateur s'appelle Jean et ce n'est qu'à la présentation du générique que je découvre qu'il s'agit de Jean Hougron. Et je me souviens soudain de la passion que j'avais mis à dévorer ses livres, il y a...environ quarante ans.
Comment ais-je pu oublier cet écrivain dont les personnages hauts en couleur me font penser à ceux de Joseph Kessel?

Écrit par : MENERY Jean-François | mercredi, 20 février 2013

Moi aussi, j'ai découvert Jean Hougron le mercredi 20 février 2013 grace au téléfilm ""Aventure en Indochine""j'y ai retrouvé un peu de Pierre Schoendorfer ""La 317ém section....Le Crabe tambour""" etre autres....J'ai noté qu'il a inspiré un passage important d"Apocalypse Now. Ancien Parachutiste, j'ai été touché par cette belle histoire...Je vais me mettre en quète des livres de cet auteur....Merci a France 3....

Écrit par : Despres Serge | jeudi, 21 février 2013

Merci à vous deux Jean-François et Serge.
Non, on ne peut oublier Jean Hougron et j'ai tout de suite compris qu'il s'agissait de lui quand j'ai entendu que le narrateur s'appelait Jean.
Oui il s'agit bien de sa vie et tous ses romans retracent ces aventures qu'il a vécu en Indochine.
Romans passionnants, réalistes et superbement écrits.
Il mériterait vraiment d'être réédité...

Écrit par : Rosa | jeudi, 21 février 2013

Merci également à vous Jean-Michel et Sébastien à qui je n'avais pas répondu...
Non aucune idée du peintre qui a fait les couvertures des romans : mais elles sont assez caractéristiques des Livres de poche des années 60...

J'espère que vous avez vu le téléfilm de ce 20 février 2013

Écrit par : Rosa | jeudi, 21 février 2013

Suite au téléfilm du 20.02,je viens de retrouver:soleil au ventre du 21.02.1961
ce livre que j'ai du lire une dizaine de fois fut mon compagnon durant mon séjour en Algérie.Ce livre m'a donné envie de visiter ces pays qui sont merveilleux et passer un séjour dans un hôtel rue Catina: Le rêve.

Écrit par : gérard | jeudi, 21 février 2013

Gérard "Soleil au ventre" est sans doute celui qui retrace le mieux la vie de Hougron en Indochine...

Écrit par : Rosa | samedi, 23 février 2013

J'ai regardé avec beaucoup de plaisir et aussi avec nostalgie le télé film sur l'Indochine de Patrick Jeudy.
Je suis un lecteur assidu de Jean Hougron.
Si un lecteur de mon message peut me renseigner sur la véritable identité des personnages interprétés dans le télé film ,merci

Écrit par : BERNARD | dimanche, 24 février 2013

Bernard, d'après Télérama : la femme française dont l'exploitation est détruite par un typhon serait la mère de Marguerite Duras qui d'ailleurs en a fait un excellent roman : "Barrage contre le Pacifique". Pour l'officier jusqu'auboutiste qui dans le film s'appelle le capitaine Bertrand, j'ai pensé à Helie de Saint-Marc mais je n'en suis pas sûre car ce dernier avait enchaîné avec l'Algérie.
Pour les autres je crois que beaucoup sont des anonymes que Jean Hougron aurait croisés et qui sont devenus des personnages de ses romans...

Écrit par : Rosa | dimanche, 24 février 2013

Par rapport au mail de jf Menery, j'ai eu la même réaction. J'ai zappé par hasard sur ce documentaire et je suis resté scotché. J'ai reconnu de bout en bout l'empreinte de Jean Hougron avec ses histoires de "petits blancs", même si son nom n'a été dévoilé qu'à la fin. Quand j'étais adolescent si je n'ai pas relu 10 fois "la gueule pleine de dents", "L'homme de proie", "l'anti jeu" et "Par qui le scandale" entre autres. Son œuvre a littéralement enflammé ma jeunesse. Par contre aujourd’hui, 30 ans + tard je n'accroche plus du tout à ces histoires sur fond de colonialisme pendant une période pas très reluisante. Les mœurs ont évolué et les rapports humains décrits avec des accents céliniens sont en complet décalage avec le 21éme siècle. Seuls les nostalgiques de cette époque peuvent encore s'y retrouver. J'ai relu ce WE "Je reviendrai à Kandara", c'est terriblement daté.

Écrit par : François | mardi, 26 février 2013

François moi je n'ai pas eu la chance de lire Hougron à l'adolescence. Comme je le dis dans cette note, je l'ai lu il y a un an.
Je ne le trouve pas daté.
certes c'est une écriture classique et traditionnelle mais que j'ai été contente de redécouvrir...
Et surtout ce regard sur la colonisation en Indochine est précieuse car unique... Cette colonisation était très différente de celle de l'Algérie et pour ma part je ne la connaissais pas.
Hougron la regarde avec réalisme, sans jugement... Un regard sociologique.

Écrit par : Rosa | mardi, 26 février 2013

J'ai également découvert Jean Hougron à l'occasion du téléfilm "Aventure en Indochine"... Et je ne le quitte plus. L'écriture est d'une qualité rare, tenant autant à une grande profondeur descriptive (qui rappelle nos grands classiques) qu'à l'emploi constant du mot juste, pas celui qu'il paraîtrait naturel d'employer, mais presque toujours son synonyme insolite au point qu'un sourire admiratif fleurit au coin de bien des pages.
Le lecteur qui lirait en diagonale cette relation d'un passé révolu passerait sans doute à côté de l'essentiel. C'est un récit - et plus précisément un style - à savourer par petites lampées, comme se déguste une douceur ou un grand cru.
Si nous exigions de nos écrivaillons contemporains de s'en inspirer, cela nous éviterait des pavés indigestes et plats comme cet "art français de la guerre" que l'on vient d'évoquer ou toutes ces banalités pseudo-littéraires à la carrière si justement éphémère que nous impose la dictature du marketing.

Écrit par : eric | jeudi, 14 mars 2013

Tout à fait d'accord avec vous Eric !
Moi aussi quand j'ai découvert Hougron je ne l'ai plus quitté... d'où cette note. Et tout à fait d'accord également avec votre jugement sur l'Art français de la guerre que j'ai trouvé souverainement assommant !

Écrit par : Rosa | jeudi, 14 mars 2013

Les Méo auxquels Hougron s'intéressaient ont quasi-disparu du Viet Nam mais on les retrouve en Chine (Guizhou) sous la dénomination Miao et au Laos sous celle de Hmong. Je les ai rencontré dans ces différents endroits. Ils restent très attachants.

Sur le commentaire trouvant le style d'écriture de Hougron daté, c'est vrai, bien sûr, mais je voudrais bien connaitre une oeuvre humaine qui soit intemporelle! Il écrit dans son époque et c'est très bien.

Il y a dans la prose de Hougron la vie, l'histoire, les passions, une atmosphère. Bref tous les ingrédients d'une belle littérature.

Écrit par : Olivier | mercredi, 14 août 2013

Au passage, pour les amateurs de Jean Hougron, noter ce bon article-reportage au Laos de Bruno Philip dans Le Monde du 14 août, qui fait partie d'une série d'été sur les "Ecrivains en Orient extrême":

http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/08/14/jean-hougron-au-laos-petits-blancs-et-cognac-soda_3461710_3208.html

Noter que toute la série Nuit Indochinoise de Jean Hougron a été reprise et re-éditée en deux volumes au début des années 2000 par l'éditeur Robert Laffont, collection "Bouquins".

Écrit par : Louis | vendredi, 16 août 2013

je viens de voir par hasard sur LCP le documentaire dont on parle plus haut ! SCOTCHEE par la découverte de l'histoire si méconnue de la colonisation française de l'Indochine et par le récit de d'une période de la vie de cet écrivain oublié.C'est donc pour en savoir plus que j'ai fait des recherches sur Internet et je ne suis pas déçue ! Il me semble que dans ma jeunesse j'ai du lire "Tu récolteras la tempête". Je vais essayer de le retrouver. Merci pour l'info sur la collection"Bouquins"

Écrit par : Mas | lundi, 23 décembre 2013

Noter qu’il y a en ce moment une belle exposition sur l’Indochine au Musée de l’armée, à Paris, Hôtel national des Invalides, intitulée “Indochine, des territoires et des hommes”.
Elle se tient jusqu’au 26 janvier 2014. Voir le site de l'exposition:

http://www.musee-armee.fr/ExpoIndochine/

Illustre et commente l’histoire de la colonie indochinoise développée par la France à cheval entre les 19eme et 20eme siècles, dans laquelle s’inscrivent les livres de Jean Hougron.

Écrit par : Louis | mardi, 24 décembre 2013

salut,

existe-t-il une biographie sur jean hougron? si oui, où pourrais-je l'acquérir?
jean hougron, quel bonhomme! rarement un écrivain m'a autant fait rire ou trembler (l'homme de proie) et fasciné! je me suis tant passionné pour ses romans que par ricochet, j'ai appris une langue du sud-est asiatique (thaï)!
dommage qu'il ne soit plus de ce monde, j'aurais souhaité le rencontrer et lui poser quelque question sur certains de ses personnages, bertin, geraldot, mme nefelec, la pondi, le sergent cruel et sadique dans le camp de bong, chang (le chinois épris de céramique, cazza (l'anti-jeu) etc...ont-ils réellement existé?
merci!
/pd

Écrit par : pique dard | lundi, 21 juillet 2014

Bonjour,

Pas de livre biographique a ma connaissance, mais notez ce bon resume d'une libraire de Bangkok:

http://ongong.canalblog.com/archives/2010/10/24/19414156.html

24 octobre 2010

Jean Hougron

Né le 1er juillet 1923 à Mondeville près de Caen, jeune professeur d’Anglais à Dreux, rien ne laissait prévoir sa lumineuse existence indochinoise. Le hasard l’envoya en 1947 à Saïgon pour une maison d’Import-Export. Il avait 24 ans. Il s’ennuie vite, écrit-il à vendre des sardines à la tomate et du fromage australien en boîte à des Chinois obèses et très rusés. "Je regardais dehors le ciel de l’Indochine et ses pistes blondes qui remontaient vers le Nord…". Jean Hougron va tout laisser tomber et partir sur les pistes, en camion, pendant quatre ans. A son retour en France en 1951, il va entreprendre une vaste fresque littéraire de près de 4000 pages, regroupées sous le titre général La Nuit Indochinoise. Son premier manuscrit, Tu récolteras la tempête sera refusé par 12 éditeurs avant d’être publié par Domat. Le succès sera immédiat.

Au fil de cette vaste Comédie Humaine asiatique, Jean Hougron mettra en scène toute une galerie de personnages “blessés et ambigus, humiliés et ratés : les petits Blancs qui par centaines vont faire la richesse de l’œuvre. Les héros n’y sont jamais complètement des héros et sont toujours capables du meilleur comme du pire. Le Docteur Lastin se révèlera double criminel. My Diem, l’héroïne de Soleil au ventre a été agent Viet-Minh. Le petit Couvray, révolté dans sa jeunesse, devra pourtant liquider le domaine de son père, la Terre du Barbare. Chef d’œuvre à part, Les Asiates déroute par sa forme et par ses idées. Tous les chapitres de la vie du Père sont mélanges à dessein. A-til raté sa vie, a-t-il perdu tout respect de lui-même pour l’amour des femmes indigènes ou bien a-t-il au contraire rejeté toute hypocrisie sociale pour mener une vie sans mensonges ? Jean Hougron ne retourna jamais en Indochine dont il avait su peindre les dernières années d’avant la tourmente. Mais il répètera jusqu’à la fin que les quatre années qu’il y avait passées, étaient les plus belles de sa vie. En postface, il nous a paru intéressant de joindre le témoignage d’un contemporain de Jean Hougron à Saïgon dans les années 50 :

"Tout le monde aboutit au Club de la presse. Tel ce braillard, qu’on a relégué dans le coin le plus lointain, tellement il est fou. Il n’a pas grand chose pour plaire, rablé presque nain, il ne parle que de cul, il est mythomane. Il souffre de sa petitesse et sa manie est de défier quiconque est grand. On ne sait pas grand chose de lui, sauf qu’il a été au Laos un peu professeur, un peu tout, vivant à la traîne, à la petite aventure. A Saïgon, il s’est casé à la Radio. Il y travaille petitement, misérablement. Pourtant, c’est ce ‘pauvre mec’ qui va se révéler un génie. Car tout le côté sordide de l’Indochine, où il se vautre, il va le rendre admirablement, avec grandeur, avec pitié même. C’est le romancier H....".
Ces lignes édifiantes se trouvent dans le livre L’Humiliation, signé Lucien Bodard*.

François Doré - Librairie du Siam et des Colonies
Bangkok librairiedusiam@cgsiam.com

*autre grand écrivain de l’Asie coloniale: "Monsieur le Consul"...etc).

Écrit par : Louis | lundi, 21 juillet 2014

Merci Louis pour ces notes sur Jean Hougron, très grand écrivain méconnu.

L'expression "comédie humaine asiatique" colle particulièrement bien à son oeuvre.

Écrit par : Rosa | vendredi, 25 juillet 2014

Et l'histoire de Georges Guersant ?... Je l'ai lu à sa parution dans les années 60 et relu aujourd'hui avec le même intéret. Il mériterait d'être à nouveau à la Une. Le grand prix du livre populiste qu'il a obtenu existe t'il toujours ? Il me semble que " populiste " revêt aujourd'hui un coté péjoratif qui ne lui ressemble pas.Qu'en pensez vous ? Le club :"Les amis de Jean HOUGRON existe t'il? Sinon pourquoi ne pas le créer avec tous les auteurs de ces élogieux commentaires ?
JCC

Écrit par : JEAN CLAUDE CROIZER | mardi, 07 octobre 2014

Les commentaires sont fermés.