dimanche, 22 février 2015
Timbuktu
Maison de Oualata
Timbuktu : rarement film aura autant mérité les récompenses qu'il a obtenues au jury des Césars. Il faut dire qu'il n'y avait pas une grande concurrence en ce qui concerne le cinéma français de qualité. Je voudrais juste signaler qu'au festival de Cannes, la seule récompense qui l'avait récompensé a été le Prix oecuménique, prix décerné par les médias chrétiens de toutes obédiences. Ce jury avait fait preuve d'une grande clairvoyance.
Timbuktu a été tourné en partie à Oualata, ville du nord de la Mauritanie que je connais bien. Avec Cinguetti et Ouadane, la ville est classée au patrimoine de l'UNESCO. Très belle ville en train de mourir : elle risque d'être engloutie par le sable et les habitants l'ont quittée faute d'activité économique.
Regardez la bande annonce qui reflète bien le film.
Film magnifique. Contrairement aux journaux télévisés ou documentaires consacrés à ce sujet -la dictature terroriste au Mali- le film en fait ressortir les failles : l'amour d'une famille libre malgré la peur, la résistance des habitants, la parole d'un vieil imam, mais aussi la faiblesse des terroristes qui transgressent en cachette leurs propres lois.
Les images du film sont d'une beauté à couper le souffle… et m'ont donné la nostalgie de ces paysages que j'ai bien connus.
Toutefois j'ai conscience aujourd'hui que, il y a déjà dix ans, des tensions existaient entre les habitants.
En particulier la rivalité entre les éleveurs et les agriculteurs. Cette opposition on la retrouve dans le film entre un éleveur et un pêcheur. L'instrumentalisation de ces rivalités et jalousies peut permettre aux extrémistes de tenter d'imposer leur loi mais ce n'est pas bien sûr la seule cause des troubles que ces pays endurent.
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vendredi, 13 février 2015
De Tino Rossi à Violetta
J'ai dix ans.
Je termine l'école primaire dans ma petite école de campagne.
Événement familial pour ma soeur et moi : notre cousine la plus proche se marie en région parisienne. Ce sont nos grands-parents qui sont chargés de nous conduire en train à cette fête. On a même droit au wagon-restaurant au cours du voyage : je me souviens encore d'une nappe blanche et d'un repas qui m'avait paru délicieux. Chez les cousins tout nous éblouit, ma soeur et moi, mais on se moque de notre accent.
Heureusement pour la cérémonie nos robes de cortège sont aussi jolies que celles des autres petites filles et nos complexes s'envolent.
J'ai encore l'image de ma cousine, très belle, de son mari, très beau, dansant magnifiquement ensemble.
Cette noce fastueuse -malgré le divorce qui suivit quelques années plus tard- restera comme le souvenir d'une incursion dans un autre monde, un souvenir inoubliable.
Pendant ce séjour mes grands-parents nous ont emmenées toutes les deux voir "Méditerannée" dans le temple de l'opérette, "Le Chatelet". Le chanteur soliste était Tino Rossi.
Pour nous petites savoyardes qui n'avions vu d'autres spectacles que ceux de la salle paroissiale de notre village, nouvel éblouissement. Décors somptueux, costumes scintillants, ballets fascinants…
Autre temps autres spectacles…
Ma petite-fille de dix ans a assisté récemment au concert de Violetta, l'idole des petits-filles d'aujourd'hui. Rien à voir avec l'opérette romantique et Tino Rossi.
Je lui souhaite de conserver à mon âge le même souvenir d'émerveillement.
Voilà un passage mon cher Doume tu as eu raison de me secouer...
16:18 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | Imprimer