vendredi, 03 juillet 2015
Le bout du monde
J'ai retrouvé sur un carnet ces notes que j'avais griffonnées au cours de mon dernier voyage en Ethiopie. Nous étions dans le désert du Danaquil, complètement écrasés par la chaleur. Juste avant que je tombe malade.
Le bout du monde c'est ici. Des kilomèbres de cailloux gris, une chaleur écrasante, quelques cabanes en branches qui ne protëgent guère du soleil.
Le bout du monde.
il fait 40 °à l'ombre. Une jeune femme torréfie son café. C'est ainsi en Ethiopie : la préparation du café commence par sa torréfaction dans une poêle, puis on l'écrase et seulement après on le prépare.
Les hommes attendent, somnolent, regardent dans le vide, parlent d'une voix lente. Ils jouent aux Dames avec des capsules de bouteilles,posées sur un damier tracé au stylo.
Point des rencontre en plein désert, fin du voyage.
La jeune femme sourit : elle est très belle. Je pense à Rimbaud car nous ne sommes pas très loin de la région où il faisait du commerce.
Comment peut-on vivre ici, dans cette cabane de branchages, au milieu des mouches ?
Moi je suis de passage.
Bientôt nous retournerons à Addis-Abeba, puis nous rentrerons en France.
Belle odeur de café torréfié, parfum d'encens.
Des hommes passent, entrent et sortent. C'est l'heure du repos.
Je discute avec un jeune soldat en tenue de détente qui parle un excellent anglais.
Il ne sait pas où est la France.
Le bout du monde. Nous sommes dans la dépression du Danaquil, à 100 mètres au-dessous du niveau de la mer.
Le soldat me dit que la frontière avec l'Erytrée à vingt kilomètres est parfaitement sécurisée.
Langage officiel et langue de bois
même au bout du monde.
Le désert du Danaquil
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jeudi, 02 juillet 2015
Amitié virtuelle, amitié éternelle...
Alsacop devenu Alsa, un de mes premiers amis de la blogosphère est parti.
Au-delà des nuages, des blogues, de sa famille.
Vraiment parti.
Il s'appelait Mario dans la vraie vie.
Je l'ai connu ainsi que Doume, mes deux amis alsaciens, fin 2006.
Je savais qu'il était lourdement handicapé, en fauteuil roulant à l'extérieur, avec deux béquilles dans sa maison.
La blogosphère heureusement est un territoire où le fauteuil est inutile. Avec Yves, Noelle, Doume, Alsa nous avions, initiée par Yves, suivi une Transate virtuelle sur un bateau que nous avions baptisé l'Utopie. Yves aussi soignait un cancer et il est parti lui aussi.
Des décennies de souffrance et de lutte. Un magnifique combattant Mario.
Des heures de travail sur son corps, au quotidien, pour rester tonique. Et il l'était parfaitement tonique. Plus tonique dans son fauteuil que certains valides sur leurs deux jambes.
Je peux l'écrire car je l'ai rencontré chez lui il y a juste un an. Avec Roso nous avions eu l'opportunité d'un séjour en Alsace en juin 2014.
Alsa et Doume nous avaient accueillis, ainsi que leurs épouses, de façon splendide et chaleureuse. Nous avions fêté leurs deux anniversaires car tous deux sont né en juin.
Cette année Mario est parti en soins palliatifs juste après ce nouvel anniversaire.
Son dernier séjour à l'hôpital.
J'avais publié le très beau texte qu'il avait écrit sur une journée à l'hôpital car il en avait connu beaucoup.
Adieu donc Alsa, Adieu Mario : ami virtuel et ami réel.
Quel réconfort de t'avoir rencontré l'an dernier.
Amitié virtuelle, amitié réelle dont il me restera une image charnelle.
Photo prise et envoyée par Doume
09:26 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | Imprimer