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lundi, 07 décembre 2009

Sauver l'Histoire

Article du JDD qui le premier a alerté l'opinion publique

Il faut sauver l’histoire!

La réforme des lycées, présentée jeudi devant le Conseil supérieur de l’Education, propose de rendre optionnelle l’histoire-géo en terminale S.

L'annonce était passée presque inaperçue. Le 19 novembre dernier, au Salon de l’éducation, le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, présente une mouture quasi définitive de sa réforme des lycées. Une réforme qui n’a rien de révolutionnaire à première vue. En épluchant la grille horaire de la classe de terminale, une nouveauté saute pourtant aux yeux: la disparition de l’histoire-géographie parmi les matières obligatoires en classe de terminale scientifique. Celle-ci deviendrait facultative. Une mesure d’abord dénoncée par la seule APHG (association des professeurs d’histoiregéographie), qui a lancé lundi dernier une pétition.

Plus qu’une amputation horaire, les professeurs d’histoire-géographie y voient une atteinte à la culture générale. "Quels citoyens voulons-nous pour demain?", s’interrogent aujourd’hui historiens et intellectuels dans un appel rédigé par Serge Berstein, spécialiste de l’histoire politique du XXe siècle. Parmi les premiers signataires, Pierre Milza, spécialiste du XXe siècle, n’hésite pas à dénoncer "une régression formidable qui pourrait concourir à une amnésie générale!" Jean-Pierre Azéma, grand spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, rappelle que "l’étude de l’histoire et de la géographie est utile à nos élites scientifiques, elle permet de se situer dans le temps et dans l’espace, de questionner le passé pour se forger un jugement".

"Une volonté de rupture avec les humanités"

Les débat dépasse désormais une réaction que d’aucuns pourraient juger corporatiste. L’appel lancé hier dans la première édition du JDD auprès des historiens a, depuis, été rejoint par de nombreux écrivains et personnalités politiques. Pour les signataires, la réforme envisagée de l’enseignement en histoire et géographie est en effet incompréhensible, alors qu’est engagé un grand débat sur la question de l’identité nationale et que le président de la République, Nicolas Sarkozy, multiplie les références à l’histoire : lecture de la lettre de Guy Môquet dans les lycées, mémoire d’un enfant déporté confiée à des écoliers, création d’un musée de l’Histoire de France… "Depuis la guerre de Cent Ans jusqu’aux maquis du Vercors, de Corrèze ou des Glières, depuis Valmy jusqu’au chemin des Dames, depuis Lazare Ponticelli, le dernier poilu […], la France a vécu d’abord dans l’esprit et dans le coeur de ceux qui avaient le sentiment de lui devoir tant qu’ils étaient prêts à se battre pour elle et peut-être à mourir", lançait-il aussi le 12 novembre dernier à La Chapelle-en-Vercors (Drôme).

Citant aussi "Marc Bloch, le plus grand historien peut-être du XXe siècle". Au cabinet de Luc Chatel, on pense que cette mesure sera bénéfique aux élèves. "En terminale, les élèves scientifiques vont pouvoir se consacrer à leur spécialité et être mieux préparés aux études supérieures. Et pour ceux qui choisiront l’option histoire- géographie, ce sera un vrai choix et non une matière imposée." Un conseiller du ministre préfère souligner "la place prépondérante que la matière prendra en première, puisque tous les élèves – L, ES et S – vont bénéficier pour la première fois d’un même enseignement en histoire- géo, à raison de quatre heures par semaine". Un discours qui ne convainc pas les professeurs d’histoire-géographie :

"Les élèves de terminale S représentent aujourd’hui la moitié des effectifs. Trop d’élèves seront privés d’un enseignement indispensable à leur culture générale, déplore Hubert Tison, président de l’APHG. Cela dénote une volonté de rupture avec les humanités et avec des valeurs supposées être de gauche. Dans une vision utilitariste de la société, tout enseignement qui ne débouche pas sur un métier concret est mal vu." L’opposition au projet ministériel dépasse les clivages politiques. Joint par le JDD, Max Gallo, qui n’a pas caché son vote en faveur de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2007, apporte son soutien à l’association des professeurs d’histoire: "Je juge très négativement qu’on puisse envisager de supprimer le caractère obligatoire de cet enseignement en terminale."

L’historienne Hélène Carrère d’Encausse, autre membre de l’Académie française, juge quant à elle "catastrophique que des élèves de terminale ne disposent pas d’enseignement en histoire-géographie, ce qui les priverait de la culture générale la plus élémentaire qui forme l’entendement des citoyens". François Bayrou, président du MoDem, ancien ministre de l’Education nationale et agrégé de lettres, parle quant à lui d’une "amputation, une offense à l’idée que l’on va se faire de l’enseignement général. C’est tellement révélateur de la fermeture culturelle à laquelle conduit une conception uniquement utilitariste des études. Comme si les matheux ne devaient faire que des maths, les physiciens de la physique… On oublie ainsi que l’on forme des esprits libres et que la formation humaniste et civique est fondamentale".

Adeline Fleury et Alexandre Duyck (avec Camille Neveux) - Le Journal du Dimanche

Samedi 05 Décembre 2009

samedi, 05 décembre 2009

Fête des Lumières

Vous allez déambuler, trabouler pour la fête des Lumières...Aux Xanthines, un havre de paix vous attend, au calme pour déguster vin chaud ou bière... J'assurerai ces deux soirées : lundi avec Patoo.

affiche lumiere copie.jpg
Solko dénonce à juste titre la dérive concernant la fête des Lumières.
Je reproduis mon commentaire sur son blog.
"Je vais encore jouer l'avocat du diable même si je partage ce constat sur la fête des Lumières.
La récupération à des fins commerciales de notre fête religieuse et traditionnelle n'est pas propre au 8 décembre à Lyon : le carnaval de Venise, les carnavals du Nord, les marchés de Noël alsaciens ont subi la même dérive que celle-ci et il nous faut dénoncer plus largement tout un système de société qui est d'abord et exclusivement marchand.
Système qui aboutit par ailleurs et le rapprochement me paraît juste à la suppression de l'épreuve d'Histoire et géographie au bac scientifique qui draine actuellement la majorité des élèves."
Aux Xanthines, les temps sont durs.
Donc si nous pouvons récupérer quelques miettes de cette manne commerciale, nous aurons moins d'angoisse pour payer notre loyer !