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mercredi, 28 avril 2010

L'Afghan et le Pakistanais...

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Pas de déception aux Xanthines le 26 avril après la discussion du livre d'Atik Rahimi, "Synghé Sabour"... Ce fut d'ailleurs une belle occasion de croiser réflexion virtuelle et réflexion réelle puisque Dominique a participé aux échanges et que j'ai utilisé, pour introduire le livre, le billet de Dasola.

Raison pour laquelle je ne présenterai pas ce roman qui a fait l'unanimité chez les participantes. Livre dur, violent, éprouvant. Femme victime qui se libère et comment ! Le dénouement  nous a interrogées... Certaines n'ont pas cru à la réalité de cette double mort, comme dans une tragédie antique... Mais une soignante du groupe a donné une explication plausible : si ce n'est pas possible de sortir ainsi d'un coma, on peut supposer que l'homme a feint... Écriture superbe, avec une montée en puissance qui tient en haleine durant toute la lecture, est l'appréciation revenue souvent... Tout le monde également a été d'accord avec la remarque de Dasola : oui, cela ferait un texte de théâtre magnifique. La soignante du groupe, qui avait eu l'expérience d'accompagnement de fin de vie, a témoigné qu'il n'était pas exceptionnel que les proches d'un mourant dans le coma, se libèrent ainsi  de secrets dans une confession ultime.

author_aslam_nadeem_jpg_280x450_q85.jpgLe hasard de mes  lectures a fait que j'ai découvert en même temps deux écrivains, issus de pays proches et avec des parcours de vie parrallèles. Atik Rahimi et Nadeem Aslam dont j'ai parlé  à propos de  "La vaine attente". Ils sont de la même génération, nés dans les années soixante. Le premier est afghan, le second pakistanais. Tous deux, issus de familles occidentalisées, ont dû fuir leur pays pour raison pilitique et se sont réfugiés, très jeunes en Europe. Rahimi en France et Aslam en Angleterre. Tous deux écrivent dans la langue de leur pays d'adoption... Et tous deux dénoncent l'obscurantisme de sociétés si étouffantes qu'elles en sont inhumaines.

De Nadeem Aslam, plus intéressant encore que la "Vaine attente" est "La cités des amants perdus" que je viens de terminer. Le livre a obtenu un prix littéraire renommé en Grande-Bretagne. Il décrit la vie de la communauté pakistanaise dans une   banlieue de Londres. Le roman s'ouvre avec l'évocation d'un crime d'honneur contre deux amants qui se sont aimés sans être mariés. Il se poursuit avec la vie de ces familles qui conservent leurs valeurs ancestrales, incapables de comprendre la société européenne, la rejetant autant qu'elles  sont rejetées par elle. Des coutumes où les femmes sont enfermées, violées, surveillées, maltraitées... Comment ne pas évoquer un fait-divers récent qui défraie actuellement la chronique en France ? Trop facile d'incriminer le gouvernement d'instrumentaliser une affaire... En banlieue de Lyon, c'est le maire communiste de Vénissieux André Gérin qui a tiré la sonnette d'alarme. Lisez "La cité des amants perdus" pour comprendre de quelle vigilance on doit faire preuve...

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Commentaires

Bien sûr qu'il faut faire entendre sa voix mais surtout son accent et aussi afficher d'autres valeurs que celles existantes qui ne modifient plus le réel.
Alors il y a des possibilités de régénérer ces valeurs comme la solidarité,l'écoute et le dialogue et puis cette force dans la fragilité,cet esprit d'innovation et cette capacité de vivre et de travailler ensemble.

Et puis aussi ,la tête sous en ciel étoilé,on peut rêver à un réel aux frontières abolies...

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | jeudi, 29 avril 2010

oui, cela ferait un texte de théâtre magnifique! j'ai cru à cette double mort, mais y croire n'est pas très important!

Merci Rosa, pour "La cités des amants perdus" je note...

Bonne journée

Écrit par : noelle | jeudi, 29 avril 2010

Pierre, tu es un grand idéaliste ! Et je partage ton idée sur les valeurs mais il faut être lucide : c'est ce qui nous fragilise par rapport aux intolérances et aux doctrines dures et totalitaires.
Je ne suis pas du genre inquiet mais le développement des replis identitaires est effrayant.

Noelle, oui moi aussi je suis plutôt de celles qui ont pris le récit au sens réel et ont cru à la double mort.
Mais comme nous l'a fait remarquer Dominique, c'est à ce prix qu'elle (la femme) s'est libérée...

Et c'est ce que je trouve effrayant : que la mort soit la seule porte de liberté pour cette femme.
On retrouve cette problématique dans la "Cité des amants perdus".
Sauf que dans ce roman ça touche aussi les hommes...Tous ceux qui veulent échapper à l'étouffement par les contraintes sociales.

Écrit par : Rosa | jeudi, 29 avril 2010

Mais ma chére Rosa tout le monde est idéaliste puisque c'est quoi l'idéalisme et bien d'aprés moi c'est une vision du monde,tu n'as pas ta vision du monde toi Rosa ?

En tout cas je refuse celle du libéralisme qui dans un point de vue moral nous demande d'être autonomes et indépendants ,puis je refuse aussi celle (du libéralisme)qui d'un point de vue économique nous demande également d'être dans la performance.Ce sont des fictions projetables sur les individus.
Cherchons de nouvelles valeurs qui posent l'humain dans le lien .
Je suis peut-être un idéaliste qui avance la tête dans les étoiles mais j'ai au moins l'audace d'y aller...

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | jeudi, 29 avril 2010

Oui Pierre je serais plutôt comme toi avec une tendance à avoir la tête dans les étoiles... Mais il faut aussi se faire accompagner de ceux qui regardent où il faut mettre les pieds !
Donc j'aime bien ceux qui, comme ces deux écrivains envoient des balises de détresse sinon il n'y aura même plus d'étoiles dans notre ciel. il faut les écouter...
Ceci dit je partage ton rejet du libéralisme à 100%.

Écrit par : Rosa | jeudi, 29 avril 2010

J'aime bien aussi avoir la tête dans les étoiles...mais en les lisant, tu n'y restes plus très longtemps...et il te faut un certain temps pour y repartir...

Écrit par : noelle | jeudi, 29 avril 2010

Voilà un billet bien fidèle à nos échanges passionnés
Bon week end Rosa

Écrit par : Dominique | vendredi, 30 avril 2010

Bon wwek-end à toi Dominique...

Écrit par : Rosa | vendredi, 30 avril 2010

Jamais déçue par tes suggestions de lecture... Donc, "La cité des amants perdus", je note. Merci, Rosa...

Écrit par : Edith | vendredi, 07 mai 2010

Edith, en effet tu ne regretteras pas la lecture de ce livre...

Écrit par : Rosa | samedi, 08 mai 2010

Les commentaires sont fermés.