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dimanche, 10 octobre 2010

Un Savoyard qui ne transige pas avec les principes...


Par un geste symbolique, un Abondancien entend protester contre la politique du gouvernement.
Il est des choses avec lesquelles on ne transige pas.
Résistant, ancien combattant, Pierre Moriau en sait quelque chose. Ancien du maquis de Voiron puis de la Première Armée, deux fois cité, Croix de guerre avec palme, il est aussi une "Gueule cassée" : grièvement blessé lors d'un combat, il a passé quatre ans en hôpital pour la reconstruction de son visage. Plus tard, il a accompagné le maréchal De Lattre lors de cérémonies à Colmar, et en tant que combattant méritant il a été choisi par deux fois (par Rhin et Danube et l'Union des Blessés de la face) pour ranimer la flamme de l'Arc de Triomphe.
Sa modestie souffrira sans doute de ce bref rappel de ses états de service, mais on aura compris qu'il s'appuie sur du solide quand il déclare : «  Je m'estime autorisé à porter un jugement sur la politique de notre gouvernement. » Et en l'occurrence, il désapprouve, tout particulièrement en ce qui concerne les étrangers.

« Démagogique ! »
Or il se trouve que, comme quelque 250 000 anciens combattants français de la Seconde Guerre mondiale, M. Moriau a reçu un "Diplôme d'honneur" signé du secrétaire d'Etat Hubert Falco. « Mais c'est un acte démagogique !, estime-t-il. Le gouvernement actuel essaie de maintenir sa réputation en nous montrant de la sollicitude - parce qu'il en a besoin. » Selon lui, cet hommage au monde combattant est incompatible avec la politique menée à l'encontre des ressortissants étrangers. M. Moriau n'hésite pas à parler de «  duplicité ».
Il l'explique par ce qu'il a lui-même vécu : « De 1943 à 1945, des jeunes gens d'origine étrangère nous ont rejoints au maquis, puis à la Première Armée, manifestant ainsi leur désir de mériter la nationalité française. Parmi eux des Espagnols, Italiens, Belges, Arméniens, Slovènes, Ukrainiens, Juifs divers, etc. Beaucoup y ont laissé leur vie. » C'est le souvenir de cette aide étrangère et de ces sacrifices qui serait aujourd'hui bafoué. « Les étrangers ont leur place dans notre histoire. Quand je repense à l'Affiche rouge !.... », lance-t-il, la voix encore brisée par l'émotion.

A Bernard Accoyer
Alors il s'est décidé : ce "Diplôme d'honneur", il l'a renvoyé, « à Bernard Accoyer, la personnalité politique la plus importante de Haute-Savoie ». Il l'a accompagné d'une copie de ses citations militaires et d'un courrier dénonçant « un gouvernement indigne ».
Son geste est surtout symbolique, mais on l'aura compris, l'ancien combattant en fait une affaire d'honneur et de principe. Lui le résume avec des mots simples : « Je ne peux pas supporter l'injustice. »
YVAN STRELZYK


Le Messager

Commentaires

C'est un sujet difficile...Toujours se reporter aux souffrances passées pour gagner des voix ou des sous.
En sus "gueule cassée"...
Il a tout à fait raison, ce genre de "reconnaissance" est un leurre, car "l'homme" n'est pas reconnu.
....

Écrit par : alsacop | lundi, 11 octobre 2010

En lisant ce témoignage, je pense à un vieux monsieur, que j'ai eu l'honneur de connaître, et qui, républicain espagnol, fut un ancien des Glières...
Et là, je suis hors sujet, mais qu'elles sont jolies ces aquarelles ! De qui sont-elles ?

Écrit par : Edith | jeudi, 14 octobre 2010

Ben, je suis bien contente d'aller en Savoie bientôt et en même temps ça ne m'étonne pas, les Savoyards que je connais sont des cabochards avec des coeurs gros "comme ça"! Bisou madame (j'ai beaucoup pensé à toi samedi dernier en dinant avec un jeune Chinois de passage à Paris)

Écrit par : Laurencel | jeudi, 14 octobre 2010

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