mardi, 13 mars 2012
Les Mille et un jours des Cuevas
Surprenant de voir le fantastique se mettre au service de l’Histoire. L'auteur de ce roman, Juan Manuel Florensa, lui-même fils de réfugiés républicains espagnols, raconte l’histoire d’un jeune homme possédant le don de revivre des événements historiques qui lui sont inconnus. C’est ainsi qu’il part à la recherche de l’histoire de sa famille en grande partie décimée par le franquisme. Hébergé par son grand-père, il retrouve la douloureuse histoire des républicains espagnols, plus spécialement des anarchistes.
La particularité de cette page de l’Histoire espagnole est … qu’elle n’a pas encore été écrite ou si peu. Une chape de silence a recouvert l’Espagne jusqu’en 1975. Pendant « nos » Trente glorieuses, on a continué en Espagne à torturer et à emprisonner. Ensuite les Espagnols ont voulu rejoindre le reste de l’Europe plutôt que d’activer leur mémoire. Et tous ces non-dits accumulés de part et d’autre de la frontière continuent de faire des ravages.
Cette page d’histoire, on la découvre ainsi à travers la vie des quatre générations de la famille Cuevas… Un arrière-grand-père sauvagement massacré, son fils Antonio qui après s’être battu avec les Républicains a connu l’exil qu'il commence par le camp de concentration d’Argelès : c’était en France et en 1939… Tristement prémonitoire… On ne sait pas grand-chose de son fils soucieux d’intégration et de réussite sociale mais c’est le petit-fils, Régis, qui ouvre grandes les portes de la Mémoire…
Bien que passionnant ce roman historique est destiné aux lecteurs persévérants car l’écriture de ce gros livre est difficile et parfois déroutante. Tantôt sobre et poétique, tantôt boursouflée en se voulant épique, parfois ordurière : bref déconcertante !
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15:01 Publié dans Coups de coeur, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | Imprimer
Commentaires
Je ne sais pas si on peut utiliser le terme de camp de concentration pour Argelès...Bon,tu as peut-être raison...
Pierre
Écrit par : Ulm Pierre | mardi, 13 mars 2012
Pierre c'est l'écrivain qui l'utilise... En effet je me suis posée la question... Les conditions de vie étaient concentrationnaires semble-t-il...Va voir sa page : c'est intéressant.
Écrit par : Rosa | mardi, 13 mars 2012
Je sais bien que c'est l'écrivain qui utilise ce terme mais il y a débat avec les historiens qui sont trés tatillons.Mais tout ceci est trés intéresssant et je vais visiter la page.
Pierre
Écrit par : Ulm Pierre | mardi, 13 mars 2012
J'avais lu cette page Facebook et j'ai envie de lire ce roman , merci Rosa
Pour Argeles, j'ai souvent entendu " camp de concentration"
J'ai lu ". Le camp d’Argelès-sur–Mer fut mis en place au début de la retirada républicaine en France, puis vinrent s'ajouter les Juifs, les Tsiganes et autres étrangers. Le camp ferma vers la fin 1941, il fut transformé en Chantier de jeunesse par Vichy."
Sur ce camp, souvenir honteux, j'avais vu un téléfilm ou documentaire, très émouvant, j'ai oublié le titre
Écrit par : noelle | mercredi, 14 mars 2012
Noelle c'est un peu ta région en plus... Les Français connaissent peu l'histoire de ces camps...
Pour la lecture du livre, il est très intéressant mais il faut s'accrocher parfois... Mais si on s'intéresse à ce sujet il faut le lire !
Écrit par : Rosa | mercredi, 14 mars 2012
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