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samedi, 30 janvier 2016

Retour de Cuba

image.jpgJe suis rentrée de Cuba hier. 

Avant d'écrire sur ce blog, j'ai relu ce que j'avais dit à l'occasion de mon premier voyage en 2009. J'ai retrouvé avec nostalgie dans ces anciennes notes la fraîcheur et l'enthousiasme des impressions de la découverte. Mon état d'esprit est bien sûr aujourd'hui différent. À Cuba le changement est en route. Toujours la pénurie  à cause du blocus qui n'a pas encore été levé mais les Cubains semblent vivre mieux. Le tourisme explose et l'ambiance cubaine s'en ressent. La musique m'a paru moins spontanée, plus orientée vers le gain. C'est normal car on ne peut pas demander à des gens encore pauvres de jouer pour des riches qui voyagent. Mais quand même, je n'ai pas retrouvé ce bonheur qu'ils avaient de jouer pour eux et entre eux... Le touriste est source de profit et j'ai eu l'impression d'avoir moins de rhum dans mon mojito. 

En revanche de très belles rencontres chez les gens qui nous hébergeaient. C'est une source de revenu considérable pour les Cubains. Nous avons même rencontré un ingénieur qui avait quitté un travail trop mal payé pour cette activité beaucoup plus rentable.

La libéralisation est en route. Avec la levée du blocus les Américains vont entrer en masses... Sans doute une bonne chose pour les Cubains qui rêvent d'accéder à une véritable société de consommation : mais que restera-t-il de l'âme cubaine ? 

jeudi, 14 janvier 2016

Nouveau départ

Cette  fois je préviens. 

De nouveau en voyage et pour la seconde fois à Cuba, à la demande d'amis qui nous ont demandé de les accompagner à la découverte de l'île.

rendez-vous fin janvier. 

La mort de Victor Hugo

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Continuons avec Victor Hugo.

Judith Perrignon, journaliste, a publié ce livre " Victor Hugo vient de mourir" qui relate l'événement phénoménal que fut la mort puis l'enterrement de Victor Hugo. 

C'est un livre de journaliste, qui s'attache à rendre le caractère exceptionnel de l'événement plutôt qu'un roman, les personnages appartiennent à l'Histoire, et la fiction est quasiment absente sauf dans le ressenti des uns ou des autres.

L'événement a marqué cette fin du XIXÈME siècle, non seulement par l'immense notoriété du personnage mais aussi parce qu'il fut l'occasion d'un acte fondateur de la République à savoir la restitution de l'Eglise Sainte  Geneviève à l'état qui en fit le Panthéon.  

E n cette fin du mois de mai 1885, toute la famille est réunie autour du grand-homme qui est à l'agonie. Il a 83 ans. Impossible intimité, les bulletins de santé sont promulgués régulièrement à la foule massée devant sa porte. Victor Hugo n'appartient plus à sa famille, à ses petits-enfants qu'il adorait. On peut même se demander s'il n'est pas dépossédé de sa mort.

Victor Hugo appartient à la nation.

Quelle était la nation à cette époque ? C'est la troisième république, proclamée par Gambetta par Napoléon III qui avait exilé le poète. On est quelques années après la Commune, écrasée dans le sang. Victor Hugo n'a pas soutenu la Commune mais défendu l'amnistie pour les communards. C'est donc une république bourgeoise, qui a permis des avancées -liberté de la Presse, Lois Jules Ferry-et anticléricale. 

Le lendemain de la mort de Victor Hogo se déroule au Pére Lachaise une manifestation de révolutionnaires qui rencontre une forte répression policière. On compte les morts.

Leur chef est un certain Maxime Lisbonne, qui avait été envoyé aux travaux forcés en Nouvelle Calédonie, a été gracié et se retrouve opposant au gouvernement. 

Lisbonne et ses amis représentent le premier problème qui se pose au gouvernement chargé d'organiser le défilé des funérailles. 

Autre composante à risques  : les Anarchistes. Groupe politique très redouté à l'époque. 

Tout ce beau monde veut défiler avec ses drapeaux, les rouges et les noirs. Interdiction formelle de la police. 

Autre composante : les bourgeois. Eux n'appréciaient pas le poète jugé trop à gauche. Mais ils le revendiquent. On se met en quatre pour obtenir de la famille une lettre d'accréditation afin d'avoir une place en vue dans le défilé ou on loue à pris d'or un balcon sur le passage du convoi. 

Ainsi est organisé ce défilé, chacun à sa place en fonction du groupe dont on se reconnaît. 

Reste le peuple. Le peuple se retrouve lui, place de l'Etoile ou est exposé le gigantesque sarcophage. Et il rend hommage à sa manière, à travers une nuit de sombres bacchanales. Cela dure plusieurs jours...

Les funérailles de Victor Hugo, les plus imposantes jamais organisées à Paris, ont réuni deux millions de personnes.

lundi, 11 janvier 2016

Discours de Victor Hugo

 Les manifestations commémorant les attentas de janvier 2015 m'ont paru excessives, lourdes. Pourtant j'ai retenu la reprise de ce très beau discours que Victor Hugo avait prononcé à son retour d'exil et à la chute du dictateur Napoléon III.

Un discours toujours d'actualité.

Ce qui l'est moins ce sont les hommes politiques de cette trempe.

 

"Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut
l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris.
Citoyens, j’avais dit : Le jour où la république rentrera, je rentrerai.
Me voici.

Deux grandes choses m’appellent.
La première, la république. La seconde, le danger

Je viens ici faire mon devoir.
Quel est mon devoir ?
C’est le vôtre, c’est celui de tous.
Défendre Paris, garder Paris.
Sauver Paris, c’est plus que sauver la France,
c’est sauver le monde.

Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.
Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.
Paris est la capitale de la civilisation, qui n’est ni un royaume,
ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir.
Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation ?
C’est parce que Paris est la ville de la révolution.

Qu’une telle ville, qu’un tel chef-lieu, qu’un tel foyer de lumière,
qu’un tel centre des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau
de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d’assaut, par qui ?
par une invasion sauvage ? cela ne se peut.
Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !

Citoyens, Paris triomphera, parce qu’il représente l’idée humaine
et parce qu’il représente l’instinct populaire.

L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.
Paris triomphera, mais à une condition :
c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici,
nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons
qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris,
un seul soldat pour le défendre.

À cette condition, d’une part la république une,
d’autre part le peuple unanime, Paris triomphera.
Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations
mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse
qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.

Je ne vous demande qu’une chose, l’union !
Par l’union, vous vaincrez.

Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments,
soyez unis, vous serez invincibles.

Serrons-nous tous autour de la république en face de l’invasion,
et soyons frères. Nous vaincrons.
C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté."

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mercredi, 06 janvier 2016

Quand le monde s'illumine

Hier.  matin, 9 heures, sur le quai du tramway. 

Le tram arrive, la porte s'ouvre. Un jeune homme devant moi, mieux placé pour monter le premier, s'efface et me fait signe d'entrer avec un grand sourire.

Ce jeune homme ne le sait pas mais son geste devenu rare, et donc précieux, a illuminé le début de ma journée.

 Scène suivante. La réunion de début d'année de mon association de grands-parents. Parmi nos nombreuses activités nous avons la distribution de tricots confectionnés avec goût, amour , passion par des grands-mères que nous distribuons dans les maternités ou aux restos du cœur. Ce matin nous découvrons la très belle lettre de la responsable d'un des centres pour bébés mais aussi les remerciements des mamans bénéficiaires. Certains mots sont écrits quasiment en phonétique mais ils nous réjouissent profondément. 

Je pourrais ainsi continuer ma journée.

Notre vie quotidienne est remplie de belles personnes comme on dit aujourd'hui, de gens positifs, d'actions utiles et généreuses.

 Je ne pense pas vivre dans un cocon, c'est une question de regard.

Cet été j'ai eu l'occasion d'écouter le témoignage d'un journaliste écrivant dans notre quotidien local : Le Progrès.

Il avait fait pour nous un très intéressant retour sur sa carrière. Débutant dans un journal de la presse nationale, il avait été envoyé sur un terrain de guerre, en Irak je crois. Il était rentré traumatisé par ce dont il avait dû rendre compte dans ses articles.

Au point d'en faire une dépression. Raison pour laquelle il avait choisi de travailler au Progrès. Ses articles concernent la vie quotidienne, loin certes des grands débats et des grandes idées qu'on peut se toute façon trouver ailleurs.

Mais des articles qui changent le regard.

Comme il l'avait souligné dans son témoignage, nous sommes finalement davantage entourés de gens positifs et génèreux que de salauds. 

Changer de regard n'est pas être dans le déni de ce qui va mal, mais pour ce qui va mal on ne manque pas de moyens d'en être informés. 

Mais des actes justes, bons ou tout simplement attentionnés, qui s'en charge ? 

dimanche, 03 janvier 2016

Nostalgie

" Pour  un flirt avec toi je ferais n'importe quoi..."

c'est le début d'une des chansons les plus célèbres de Michel Delpech qui vient de nous quitter.

nous sommes sans doute nombreux à l'avoir en tête ce matin.

Une chanson légère qui porte en elle toute l'insouciance de notre génération et de l'amour dans les années 70. 

Le flirt ça n'engageait pas et ça n'allait pas toujours jusqu'au 

"petit tour au petit jour entre tes draps".

une sorte d'entraînement à l'amour en quelque sorte. Une préparation. 

Pour ma génération le flirt c'était "avant" la relation amoureuse sérieuse et engagée. 

Aujourd'hui le mot ne s'emploie plus.

Peut-être parce que cette relation serait devenue la seule relation amoureuse normale, banalisée. 

D'où la nostalgie quand surgissent ainsi certains mots de notre jeunesse qui nous renvoient à une époque vraiment disparue.