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jeudi, 01 janvier 2009

1er janvier de poète

Dimanche 1er janvier

Jour de l'an

Est-ce bien la brise légère qui fait trembler l'eau du lac, ou n'est-ce pas plutôt la vieille coque du voilier bleu, engravée du côté des ajoncs ? Cette soudaine éclaircie dans le sombre du jour, la doit-on au soleil qui perce le silence ou à l'arbre nu dont les branches mortes un instant s'écartent, pour discrètement faire place à un pays plus lumineux ? Et les cailloux blancs, sur le bord du chemin, qu'attendent-ils si patiemment qui ne soit fervente promesse de lointains voyages ?

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C'est à force de mépris pour toutes ces choses insignifiantes d'apparences que nous sombrons dans la folie de l'immédiatement efficace. Vivre requiert alors des tempêtes évidentes, des canicules féroces et des routes sans cailloux, vite tracées à travers plaines et montagnes. Au reste nous n'accordons un seul regard, pressés de l'inscrire au calendrier du temps perdu.

 

Au coeur de quelques-uns seulement, l'impérieuse nécessités des choses inutiles d'elle-même s'impose. Ils veillent ; soupèsent l'impondérable et protègent l'éphémère. Ils savent trop, au fond de leur désespoir tranquille, comment s'écroulerait soudainement le monde une fois supprimé tout ce qui ne sert à rien.

 

Pierre Autin-Grenier

Les radis bleus

Je vous ferai mieux connaître Pierre Autin-Grenier qui signe PAG sur ce blogue. Un écrivain à découvrir, il vit à Lyon l'hiver et j'ai eu le plaisir de le rencontrer aux Xanthines.

Pour cette année je vous souhaite de savoir recueillir et protéger l'inutile. Nous veillerons ensemble.