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lundi, 12 mars 2007

Adolescence

"J'ai souvent pensé que l'être ne va peut-être jamais aussi loin qu'à l'adolescence, époque où il connaît de véritables moments de génie. Je n'aime pas ce mot et ne l'emploie jamais. Mais enfin il suggère assez bien, je crois, le caractère totalement stupéfiant de ces fulgurances qui semblent être comme en dehors de ce qui nous est habituellement dévolu."

Charles Juliet
Traversée de la nuit

Adolescence, espace de vie presque magique... L'adolescent sait et peut raisonner comme un adulte mais il a encore cette fragilité des bourgeons d'avril qu'un coup de gelée peut détruire. L'adolescent marche incertain sur la crête de l'avenir d'où il peut basculer, sur un versant comme sur l' autre.
Il est dans un monde où tout est possible.
C'est pourquoi j'ai tellement aimé les adolescents. Il m'est arrivé de retrouver, adultes, d'anciens élèves. Ils étaient (légitimement) fiers de me montrer ce qu'ils étaient devenus mais en les félicitant je ne pouvais m'empêcher de regretter les adolescents qu'ils avaient été. Là se trouve la différence entre les parents et le professeur.
Les parents sont heureux -à juste titre- de voir leurs enfants installés dans l'existence, établis, le professeur le plus souvent porte le deuil de l'adolescent qu'il a connu.

Commentaires

C'est amusant de constater qu'un fois adulte, la nostalgie de l'adolescence est grande en nous, alors que c'est souvent très difficile à vivre.

Écrit par : L.Myster | lundi, 12 mars 2007

Peut-être parce que beaucoup de choix se font à l'adolescence, induisant une nostalgie de ce qui aurait pu ...

Personellement je me réjouis chaque jour de ne plus être adolescent :D

Écrit par : Guillmot | lundi, 12 mars 2007

moi non plus je ne regrette pas ce temps...
Mais j'essaie de garder une petite graine de folie ou de fantaisie en mémoire de cette époque
Epoque douloureuse certes mais magique comme le dit Charles Juliet

Écrit par : Rosa | lundi, 12 mars 2007

tres belle initiative que ce blog même si je suis encore très loin de l'âge de la retraite. J'ai helas dans mon metier beaucoup de mal à trouver dans les livres ados proposés à la lecture quelque chose qui crée ce lien...

Écrit par : ashab | lundi, 12 mars 2007

Ta description évoque très bien ma propre fascination pour les adolescents, cet âge ou rien n'est fixé ou tout peut basculer, un âge terrible aussi...
J'avoue les aimer ces petits, comme si j'étais renvoyée à ma propre adolescence.

Écrit par : Boulon | mardi, 13 mars 2007

Un peu fous, comme un vin nouveau.
Et cependant le monde des adultes leur mène la vie bien difficile, aujourd'hui.

Écrit par : pierre2 | mardi, 13 mars 2007

C'est vrai Boulon, c'est tout l'intérêt de notre métier
Ils nous bousculent aussi, mais crois moi cela fait du bien...
C'est peut-être prétentieux ou illusoire mais j'ai l'impression que grâce à eux je vieikkirai moins c**
Pierre, vous avez raison... Les adultes ne leur font pas de cadeaux soit en les gâtant soit avec des jugements abusifs
D'où la nécessité d'user avec eux de bienveillance et de rigueur...
Ashab je ferai un tour chez vous

Écrit par : Rosa | mardi, 13 mars 2007

Je me sens troublée par ce billet ; merci pour la citation.
Je reviendrai, après réflexion !

Écrit par : Fauvette | mardi, 13 mars 2007

( oups ! la honte ! en relisant, j'ai vu que j'avais oublié les accents sur les "où" : inattention, quand tu nous tiens...)

Écrit par : Boulon | mardi, 13 mars 2007

Boulon, je propose que l'on ne prenne plus la peine de s'excuser pour les fautes d'orthographe...sauf chez Choubine
Comme c'est chacun son tour...

Écrit par : rosa | mardi, 13 mars 2007

Un psy Lyonnais Joël CLERGET ( Lecteur lui aussi de Charles Juliet) évoquait dans un petit livre " Adolescents parmi nous" que l'adulte avait à rechercher un contact de "désintéressement sans désintérêt" vis à vis de lui . Dans cette zone bien connue de "turbulences" liée à l'explosion pubertaire, c'est le champ des possibles qui s'ouvre et une certaine trajectoire de flèche qui prend une allure imprévisible. On ne chevauche pas une flèche, on la suit des yeux et on s'efforce d'être bienveillants à tous les moments de son "périple". C'est sans doute pour cela que les professeurs et les parents en arrière-fond sécurisants sont si importants dans la vie des jeunes qui guettent à chaque angle de leurs vies les modèles d'identification qui leur permettent de trouver un sens à leurs efforts et à leur désir. Le tâtonnement et la volte-face font partie des mouvements naturels de cette période et il faut comme eux tenir la distance, autant dire le défi. L'intelligence et l'intransigeance adolescentes nous fascinent car elles sont enviables, les voir apaisées avec le temps et ayant construit quelque chose d'habitable et de confortable d'un point de vue personnel et social est à la fois un soulagement et un regret. Tant de possibles ont été refoulés dans les limbes du passé. Charles Juliet disait récemment qu'il se sentait parfois dans la peau d'un adolescent, ce n'est pas une question d'âge mais de mouvement intérieur, de contact intime et lucide avec celui-ci. Bien sûr il a conscience de ce qu'il y a d'incongru et de surprenant à montrer cela. C'est pourquoi il préconise que le feu intérieur soit sans cesse affiné et entretenu dans des limites qui l'exaltent, comme cette petite souffleuse de braises dont le souvenir me revient dans l'oeuvre du peintre Georges de la Tour.

Écrit par : Mth P | mardi, 13 mars 2007

Je n'avais pas la volonté d'analyser l'adolescence mais de dire juste ce que les adolescents m'avaient apporté...Ma reconnaissance à leur égard et comme ils me manquent....
Quant aux adultes... c'est plus compliqué !

Écrit par : Rosa | mardi, 13 mars 2007

Avoir quinze ans d'âge mental ?
Quelle aubaine ! quelle soudaine puissance, force de concentration, quelle faculté de récupération!

Non, j'ai réfléchis et il me semble qu'il est préférable de retrouver l'enfance, dans ses propres jeux, avec toute la force de l'imagination d'un adolescent...

Et des bonnes jambes, jamais froid, et toujours partant.

Écrit par : little wing | mardi, 13 mars 2007

Devenir professeur de Lettres pour enseigner à des adolescents ou institutrice pour enseigner à des enfants, j’ai hésité.
J’ai choisi les enfants sans doute par lâcheté, parce que je pense que je n’ai pas assez de recul et de maturité pour faire face à des adolescents, parce que j’ai eu peur qu’ils me renvoient violemment à ma propre adolescence et qu’ils me déconstruisent alors que je viens à peine d’éclore.
Je ne regrette pas mon choix, je me sens bien dans mon métier même si travailler avec des enfants, ce n’est simple tous les jours.
Enseigner à des adolescents, un jour peut-être…

Écrit par : Aventurine | mardi, 13 mars 2007

Il n'y a absolument pas de lâcheté dans ce choix...ça n'a rien à voir
C'est une question de goût : personnellement je n'aurais pas été à l'aise avec les enfants... Mais je ne me suis jamais posé ce genre de question....

Écrit par : Rosa | mardi, 13 mars 2007

Hello Rosa.
Ce sont d'habitudes les adolescents qui parlent d'eux.
Ou les adultes qui balancent tous les clichés éculés.

Ton billet m'a émue par sa sincérité, tu écris "espace de vie presque magique", cela me fait plaisir.
Longtemps j'ai cru que l'adolescence, les ados me faisaient peur, alors qu'au contraire je les aime ! J'aime leur énergie, leur maladresse parfois, et puis tous les espoirs qu'ils portent.

Écrit par : Fauvette | dimanche, 18 mars 2007

Merci pour ce petit mail que vous avez laissé sur mon blog "lécole désadolescentée". Cette vision de l'adolescence est bien intéressante. Votre blog en général est plein de générosité, ça se sent au premier coup d'oeil.
Je n'ai pas eu une adolescence facile, en particulier à l'école, elle a plutôt été douloureuse, un peu grillée par le gel dont parle votre histoire. Une prof de maths avec qui ça n'a pas collé du tout. Dommage, c'était ma matière préférée.
D'autres profs m'ont permis de surmonter ça.
Si vous regardez l'ensemble de mon blog, il n'est pas si triste que ça, et c'est même le contraire.
Amamycalement.

Écrit par : Solotourne | lundi, 26 mars 2007

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