mercredi, 05 septembre 2012
A perdre la raison...
Les réalisateurs belges ont vraiment le génie du cinéma réaliste.
Dès le début de"A perdre la raison" de Joachim Lafosse, dès le générique noir et blanc comme un faire-part mortuaire, dès la première image où des cercueils blancs sont embarqués dans la soute d'un avion après qu'une femme a murmuré sur son lit d'hôpital "il faut les enterrer au Maroc", on sait qu'il s'agit d'une tragédie.
Inspiré d'un fait-divers , l'histoire retrace la descente aux enfers d'une jeune femme sensible et très fragile qui commet l'irréparable sous l'emprise d'une terrible dépression. Son interprète, Emilie Dequenne, mérite largement ce premier prix d'interprétation féminine qu'elle a obtenu à Cannes. Et pourtant plus de la moitié du film se passe dans une ambiance "tout va bien". Les événements familiaux s'enchaînent mariage, naissances, vacances dans un bonheur apparent. Le film bascule dans l'horreur, on le sait et on l'attend. Une petite musique funèbre vient ponctuer cette progression. La mort approche, elle devient palpable.
"La famille est le lieu de toutes les violences" nous avait dit un animateur du festival de cinéma de La Salette à propos du film "Incendies". Pour Joachim Lafosse c'est particulièrement vrai... Elle est introduite par un homme au-dessus de tout soupçon : médecin aisé -formidable Niels Arestrup- il ne fait que le bien... Il adopte un jeune Marocain, aide et protège. Le problème ainsi posé est celui du bienfaiteur... Jusqu'où peut aller un bienfaiteur sans devenir destructeur ? A la sortie du cinéma j'ai échangé quelques impressions avec une spectatrice qui avait vu dans ce personnage un homme de pouvoir pervers. Pour moi c'est peut-être plus complexe. En tout cas on peut s'interroger sur le besoin de pouvoir qui anime la volonté de faire le bien...
On sort du film KO mais il vaut la peine.
16:55 Publié dans Ciné-club | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | Imprimer
Commentaires
J'ai lu les critiques, j'ai très envie de le voir !
Merci Rosa , bises
Écrit par : noelle | jeudi, 06 septembre 2012
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