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dimanche, 20 décembre 2015

J'ouvre les fenêtres

Quand je reviens sur ce blogue j'ai l'impression de retrouver une maison qui est restée fermée pendant longtemps. Ça sent le moisi et le renfermé. Il y a des toiles d'araignée et beaucoup de poussière. Il faudrait que je fasse le ménage. D'abord ouvrir les fenêtres. Et par où commencer ? 

Il y a aussi tous les fantômes qui m'attendent dans ces murs, les blogueurs disparus... Yves, PAG, Alsa..

L'absence est remplie d'un bric-à-brac de tout se qui se passe dans la vie réelle. Mais aussi bric-à-brac d'objets connectés qui encombrent, les autres médias, les réseaux sociaux. C'est plus facile, en apparence.

Le blogue c'est compliqué.

 Quand  on en a perdu le chemin on se demande : que dire ? Les amis visiteurs sont-ils encore là ou partis ailleurs ? Sans le message d'une visiteuse attentive et bienveillante je ne serais sans doute pas en train d'écrire. 

Il faut retrouver la bonne distance entre l'intime et le public.

L'intime, cela n'intéresse sans doute personne. 

Pour l'actualité, je manque de compétence et ne suis pas légitime.

Mais c'est bientôt l'anniversaire de ce blogue. Je ne vais pas abandonner la maison, faire un peu de ménage. Remettre les choses en place. Et peut-être séjourner un peu. 

Merci Natacha.

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mardi, 01 septembre 2015

Ma mère

 

"Aujourd'hui,maman est morte.Ou peut-être hier, je ne sais pas."

Incipit de "L'étranger" d'Albert Camus.

Je savais qu'un jour je devrais parler de ma mère… Mais j'attendais. Le jour est venu. Mieux en parler pour mieux l'enterrer.

voilà qui est fait.

ce fut curieux mais il fallait s'y attendre. En 48 heures nous avons vécu un siècle d'évolution de rites funéraires... Correspondant à l'originalité de mes parents.

Ma mère a fini ses jours dans une maison de la fraternité Saint Pie X, cette tendance ultra intégriste du catholicisme. 

Pourquoi  ? Cela restera à jamais, pour nous ses huit enfants, un grand point d' interrogation. Une zone obscure dans laquelle je ne cesse de chercher me cognant chaque fois à d'improbables raisons.

Elle a passé 15 ans dans cette maison où elle est entrée encore en forme. Elle y est morte lucide et sereine après une année d'affaiblissement, de souffrances physiques et morales.  Bien soignée et bien entourée. Elle avait choisi mais ce choix l'a coupée de ses enfants. Elle a voulu finir sa vie avec des gens qui partageaient ses convictions. Choix que nous avons respecté, même si ce fut difficile.

et cette question qui nous reste : pourquoi ? Pourquoi mes parents se sont-ils laissés entraîner dans l'intégrisme alors que rien dans leur milieu sociologique ne les disposait à cela. Ils étaient tout deux issus de familles d'insituteurs laïcs. Des familles non pratiquantes mais où on ne bouffait pas de curé. Tous deux étaient donc des convertis. 

Jeunes ils appartenaients pourtant aux tendances plutôt progressistes du catholicisme. Ma mère après la guerre et avant son mariage militait dans l'action catholique et mon père lisait Témoignage chrétien. 

Difficile de dire quand et pourquoi ils ont basculé.

nostalgie de passé ? Sentiment d'être dépassé par leur famille nombreuse : trois filles et six garçons. Fragilité accentuée à la mort d'un de mes frères, sans doute un suicide mais sans qu'on en ait eu la certitude ? 

L'enfermement dans l'intégrisme est venu progressivement jusqu'à la rupture avec l'Eglise. 

Et voilà elle est partie durant cette belle journée de juin. 

Sur place nous avons eu une cérémonie en latin ultra-passéiste dont la rigueur a été compensée par la une atmosphère d'amitié chaleureuse qui nous a étonnés. Puis le lendemain, dans notre petit cimetière de Haute-Savoie une cérémonie souvenir à notre manière, pour expliquer   aux gens du village ces quinze ans d'absence. 

Point final le soir autour de la piscine  de ma sœur. 

vendredi, 03 juillet 2015

Le bout du monde

J'ai retrouvé sur un carnet ces  notes que j'avais griffonnées au cours de mon dernier voyage en Ethiopie. Nous étions dans le désert du Danaquil, complètement écrasés par la chaleur. Juste avant que je tombe malade.

 

Denise 1.jpg Le bout du monde c'est ici. Des kilomèbres de cailloux gris, une chaleur écrasante, quelques cabanes en branches qui ne protëgent guère du soleil. 

Le bout du monde.

il fait 40 °à l'ombre. Une jeune femme torréfie son café. C'est ainsi en Ethiopie : la préparation du café commence par sa torréfaction dans une poêle, puis on l'écrase et seulement après on le prépare. 

Les hommes attendent, somnolent, regardent dans le vide, parlent d'une voix lente. Ils jouent aux Dames avec des capsules de bouteilles,posées sur un damier tracé au stylo.

Point des rencontre en plein désert, fin du voyage.

La jeune femme sourit : elle est très belle. Je pense à Rimbaud car nous ne sommes pas très loin  de la région où il faisait du commerce.

Comment peut-on vivre ici, dans cette cabane de branchages, au milieu des mouches ? 

Moi je suis de passage.

Bientôt nous retournerons à Addis-Abeba, puis nous rentrerons en France.

Belle odeur de café torréfié, parfum d'encens. 

Des hommes passent, entrent et sortent. C'est l'heure du repos. 

Je discute avec un jeune soldat en tenue de détente qui parle un excellent anglais. 

Il ne sait pas où est la France.

Le bout du monde. Nous sommes dans la dépression du Danaquil, à 100 mètres au-dessous du niveau de la mer

Le soldat me dit que la frontière avec l'Erytrée à vingt kilomètres  est parfaitement sécurisée. 

Langage officiel et langue de bois

même au bout du monde.

 

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Le désert du Danaquil 

jeudi, 02 juillet 2015

Amitié virtuelle, amitié éternelle...

1623703_10203118278215060_2122123558_n.jpgAlsacop devenu Alsa, un de mes premiers amis de la blogosphère est parti.

Au-delà des nuages, des blogues, de sa famille.

Vraiment parti.

Il s'appelait Mario dans la vraie vie.

Je l'ai connu ainsi que Doume, mes deux amis alsaciens, fin 2006.

Je savais qu'il était lourdement handicapé, en fauteuil roulant à l'extérieur, avec deux béquilles dans sa maison.

La blogosphère heureusement est un territoire où le fauteuil est inutile. Avec Yves, Noelle, Doume, Alsa nous avions, initiée par Yves, suivi une Transate virtuelle sur un bateau que nous avions baptisé l'Utopie. Yves aussi soignait un cancer et il est parti lui aussi.

Des décennies de  souffrance et de lutte. Un magnifique combattant Mario.

Des heures de travail sur son corps, au quotidien, pour rester tonique. Et il l'était parfaitement tonique. Plus tonique dans son fauteuil que certains  valides sur leurs deux jambes.

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Je peux l'écrire   car je l'ai rencontré chez lui il y a juste un an. Avec Roso nous avions eu l'opportunité d'un séjour en Alsace en juin 2014.

Alsa et Doume nous avaient accueillis, ainsi que leurs épouses, de façon splendide et chaleureuse. Nous avions fêté leurs deux anniversaires car tous deux sont né en juin.

 

Cette année  Mario est parti  en soins palliatifs juste après ce nouvel anniversaire.

Son dernier séjour à l'hôpital.

J'avais publié le très beau texte qu'il avait écrit sur une journée à l'hôpital car il en avait connu beaucoup.

Adieu donc Alsa, Adieu Mario : ami virtuel et ami réel.

Quel réconfort de t'avoir rencontré l'an dernier.

Amitié virtuelle, amitié réelle dont il me restera une image charnelle.

 

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Photo prise et envoyée par Doume

 

 

 

dimanche, 07 juin 2015

Ecrire ou fabriquer ?

Hier j'étais à Paris pour une rencontre nationale sur les  Grands-Parents. Cette rencontre pompeusement baptisée colloque n'était à mon avis, qu'une opération de com, complètement opposée à ce que nous faisons à Lyon dans notre association : un vrai travail de réflexion.

Parmi les intervenants il y avait Alexis Jenny qui a obtenu le prix Goncourt il y a quelques années pour un pavé mal construit, mal écrit et fort ennuyeux.

Au demeurant c'est un Lyonnais.

Il était invité à parler de sa relation avec son grand-père. Beaucoup de banalités mais avec un point intéressant : il a été élevé par une mère soixante-huitarde, une vraie, c'est à dire née dans les années 50, qui a envoyé promener la religion. Mais lui a retrouvé le goût du spirituel au contact de son grand-père.

Mais si je parle de lui ce n'est pas pour cette raison.

En évoquant  ses livres, il a répété à plusieurs reprises : j'ai fait ce livre où les livres que j'ai faits.

On peut pointer deux choses… La pauvreté du vocabulaire : souvenez-vous des exercices de français de l'école primaire où on devait trouver un verbe plus précis au  verbe "faire".

Deuxième point, peut-être le plus important, cela indiquerait qu'un livre aujourd'hui se fabrique et ne s'écrit plus. Pendant sa prise de parole je me suis répété "il va bien finir par l'employer ce mot écrire". mais pas une seule fois.

L'acte de publier un livre, de le fabriquer,  est devenu complètement indépendant, déconnecté, de l'acte d'écrire.

J'aime beaucoup cette formule de Xavier Pattier, écrivain peu connu mais que j'aime beaucoup.

Il écrit, je cite de mémoire : "Il y a des auteurs de livres qui ne sont pas des écrivains et des écrivains qui n'ont jamais publié de livres."

D'ailleurs c'est ainsi que je considère pour moi l'acte d'écrire : une discipline du quotidien comme celle de marcher ou de courir qui n'a d'autre vertu que de m'entretenir intellectuellement, moralement et spirituellement.

Même si ce n'est pas trop visible sur ce blogue.

 

 

 

jeudi, 28 mai 2015

Pensée du jour...

"Aujourd'hui est une fête parce que c'est un jour comme les autres. Chaque jour où nous pouvons nous voir de nos yeux est une fête. Parce que le jour viendra où nous n'aurons plus d'yeux pour nous voir ni de mains pour nous toucher."

Zoé Oldenbourg 

"Réveillés de la vie"

samedi, 02 mai 2015

L'homme de Cromagnon

Souvenirs, souvenirs...

Avec les copains, anciens scouts, à l'entrée de la caverne réplique de la grotte Chauvet, nous avons remporté un certain succès en entonnant cette chanson très populaire dans notre jeunesse… J'aime bien le dernier couplet !