jeudi, 16 octobre 2008
Rencontre intergénérationnelle
Une commune proche de Lyon organise chaque année un festival de cinéma, Lumière Blanche, qui à partir de films d'auteurs, réfléchit sur le vieillissement et la relation entre les générations. L'idée en revient à un médecin gériatre et cinéphile.
Cette année, l'École des Grands-Parents à laquelle je participe avait été chargée d'animer le débat à la suite d'un très beau film : "Depuis qu'Otar est parti" de Julie Bertucelli.
La salle du cinéma était pleine, composée de lycéens, des membres d'un club de retraités, et d'étudiants en soins infirmiers.
Ce très beau film primé à Cannes en 2003, raconte l'histoire de trois générations de femmes en Georgie. Eka, la grand-mère vit avec sa fille Marina et sa petite-fille Ada. Un lien très fort unit Eka à sa petite-fille car elles partagent l'amour du français et de la Littérature française. Le fils adoré d'Eka est parti en France où il meurt dans un accident. Marina et Eda décident de cacher à Eka la mort de son fils, envoient des lettres à sa place...
Trois femmes différentes et merveilleuses. Relation très forte entre grand-mère et petite-fille. Décision du mensonge avec le désir de protéger. Transmission entre les générations.
Tous ces thèmes ont été abordés dans le débat qui a suivi. J'ai regretté que les jeunes n'aient pas plus parlé mais peut-être était-il intéressant pour eux d'entendre ce que les anciens avaient à dire.
23:12 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : lyon, cinéma | Facebook | Imprimer
Commentaires
j'avais lu de bonnes critiques, je vais essayer de le trouver en DVD, sympa ta journée Rosa!
Bisous
bonne nuit
Écrit par : noelle | jeudi, 16 octobre 2008
@ Solidarités intergénérationnelles
L'intergénérationnel est mon crédo.Les solidarités intergénérationnelles aussi.Le vieillissement démographique en est la preuve c'est à dire l'augmentation de la part des personnes agées.Je pense que la solidarité économique est le meilleur moyen de favoriser ces solidarités intergénérationnelles.Le défi est énorme et crée l'émergence de nouveaux emplois.Les services à la personne explosent et les besoins vont être considerables puisque l'on parle de l'émergence du 4° âge et de la création d'une 5° branche de le la protection sociale.Voila un exemple concret de solidarités intergénérationnelles.
Pierre
Écrit par : ulm pierre | jeudi, 16 octobre 2008
Pierre tu veilles tard.
Moi aussi c'est mon credo d'autant que nous sommes d'une génération qui a eu une vie sinon plus facile mais au moins moins compliquée que celle de nos enfants.
Écrit par : Rosa | vendredi, 17 octobre 2008
Cette notion d'amour que représente la solidarité doit être travaillée, expliquée...car plus nous viellirons, plus nous profiterons de rencontres, de "soins" et d'amour insoupçonnable....disons je serais content de réaliser cet espoir.
J'y crois, je l'ai rencontré, vécu et j'en ai même profité !
Écrit par : Alsacop | vendredi, 17 octobre 2008
En Espagne, ils vont (enfin) ouvrir les fosses communes où sont enterrés près de 125000 personnes. La volonté de silence, de briser la relation intergénérationnelle, redémarrer la famille à partir de l'après s'exprime pleinement dans ce pays. On retrouve la même chose en Allemagne.
Ce film a l'air intéressant, surtout dans un pays où le gros point commun entre grands-parents et retraités et petits-enfants étudiants est la vie sous le seuil de pauvreté. On ne protège pas la mémoire permanente, ni l'avenir. Et on s'étonne de la crise?
On aurait pu donner 100 milliards à la retraite, 100 milliards aux étudiants, 100 milliards à la sécu ,caf etc et 50 milliards pour l'éducation, service public et 10 milliards soyons généreux pour les banques...
Écrit par : Léopold | vendredi, 17 octobre 2008
Alsa c'était le point de vue de tous les participants à ce débat.
Léopold, en effet dans le film il y a comme fond une économie en lambeaux. D'ailleurs la petite-fille Eda reste en France à la fin. La solidarité joue en plein pour pallier la pauvreté.
Chez nous la solidarité, encore institutionnelle, est attaquée par le discours libéral : espérons que ce discours sera moins arrogant et que le "modèle" américain sera moins prégnant.
Intéressant dans ce film : une grand-mère transmet à sa petite-fille son amour d'une culture et cela aide la jeune fille à se construire malgré les difficultés matérielles au quotidien.
La transmission d'une mémoire est fondamentale.
Écrit par : Rosa | vendredi, 17 octobre 2008
Autre aspect difficile abordé par le film : peut-on mentir (dans ce film il s'agit de la mort du fils adoré) pour protéger la sérénité d'une vieille dame ? mentir par amour ?
Les avis étaient très partagés.
Écrit par : Rosa demande votre avis | vendredi, 17 octobre 2008
Rosa, mon épouse, certains jours de la semaine, "visite" des personnes agées, et leur tient compagnie, cette solidarité avec des générations anciennes est pour elle normalité et je suis sidéré du temps et de l'entrain qu'elle y met. Très souvent elle devient confidente et c'est de cette façon qu'elle peut entretenir des relations que je qualifierais de "profondes" qui dépassent en confidentialité des relations de famille, ou par rapport à leurs enfants directs... alors là, et j'en suis témoin quand j'accompagne mon épouse, mentir, ou je dirais plutôt "occulter" certains aspects et pensées, est effectivement devenu un "usage" dans certaines familles... mais, je ne crois pas que cacher la "mort" ou encore la maladie de quelqu'un soit une bonne chose (je n'ai pas vu le film dont tu parles...) car "ne pas en parler" comme on dit, est pire dans ce type de communication. Voilà un avis sur ta question ?! et comme tu sais,je pense maintenant, la "franchise" fait partie de ma vie, de notre vie et il m'est quasiment impossible de feindre...ou encore de feinter, je ne joues pas , je vis !
bon vendredi et bonne route, le bonjour à ton homme !
bisous
Doume
Écrit par : Doume | vendredi, 17 octobre 2008
Mentir par amour pour une vielle dame, oui
Protéger leurs dernières années, oui
Écrit par : noelle | vendredi, 17 octobre 2008
Merci Noelle !
Je partage ton point de vue.
Mon fils a de graves problèmes psychologiques et nous n'en parlons pas à ma mère qui est dans une maison qu'elle a choisie elle-même pour finir sa vie et où elle est sereine.
Je ne vois pas ce que cela lui apporterait de connaître la maladie de mon fils. sinon se ronger...
Si je pose cette question, c'est parce que je trouve que les trentenaires ont trop tendance à tout dire, sans s'inquiéter de savoir si leurs parents sont en mesure de tout entendre.
Petit exemple pour illustrer.
Une de mes amies de Lyon a reçu un jour, à 11 heures du soir, un coup de fil de sa fille qui vit à Paris lui disant qu'elle devait emmener aux urgences son bébé dont la fièvre ne baissait pas.
Ma copine n'a pas fermé l'oeil de la nuit.
En fait le bébé n'avait rien de grave et les parents étaient eux, rentrés tranquillement dormir chez eux.
Petite anecdote pour montrer qu'avant de tout dire il faur réfléchir.
Écrit par : Rosa | vendredi, 17 octobre 2008
Doume et je ne pense pas agir par manque de franchise dont j'espère qu'elle fait aussi partie de ma vie.
Et j'espère que, quand je serai vieille, mes enfants m'épargneront également.
On parle de franchise mais respecte-ton les gens qui "n'ont pas envie de savoir" ?
Écrit par : Rosa | vendredi, 17 octobre 2008
Je crois que "quand on dit tout" c'est pour nous même, pour "nous" liberer
Écrit par : noelle | vendredi, 17 octobre 2008
Et bien, tu es très active, chère Rosa. C'est super.
Ne pas tout dire aux parents, c'est mieux car ils sont font du mauvais sang très vite, mais de là à ne pas parler de la mort de quelqu'un de proche... je ne suis pas trop d'accord... le faire avec beaucoup de précaution, de douceur, mais dire la vérité, c'est mieux, surtout lorsqu'il s'agit d'un enfant, à moins que la personne âgée soit très malade ou sans mémoire... c'est un vrai débat. bisous
Au fait, je propose une rencontre samedi prochain, lors d'une visite de l'atelier municipal de passementerie. Serais-tu libre ? bises
Écrit par : Plume | samedi, 18 octobre 2008
@ Rosa : je pense que toute vérité n'est pas bonne à dire ...
que c'est une question de contact , de relation , de respect , et d'amour sans doute aussi ...
mais il y a parfois des vérités qu'il faut dire , même si elles ne sont pas faciles à entendre , alors parfois pour la vie elle-même ; pour pouvoir mieux se comprendre et mieux s'aimer ...
en fait , il n'y a pas de recette pré-établies , c'est une question de contexte émotionel , relationnel ...
et puis il y a toujours une maniére de dire ...
de se dire ...
bonne soirée Rosa
amitiés
helena
Écrit par : helenablue | samedi, 18 octobre 2008
Une chose frappante dans ce film, c'est la vente de la bibliothèque… (pour financer le voyage à Paris)
Écrit par : kl loth | dimanche, 19 octobre 2008
Oui oh oui, ma Rosa, je plaide comme toi pour ce lien intergénérationnel, la mémoire des uns sert l'avenir des autres et l'impertinence des autres fabrique le sang neuf des uns! Bisous
Écrit par : Laurencel | mardi, 21 octobre 2008
kl loth, oui moi aussi j'ai été frappée par les rayons vides suite à la vente de la bibliothèque, le bien le plus précieux, chargé de transmettre.
La grand-mère avait-elle deviné le mensonge à ce moment là ?
Écrit par : Rosa à kl loth | mardi, 21 octobre 2008
Finalement en ayant vu ma mère ce week-end, j'ai un avis plus nuancé.
On essaie de protéger les personnes âgées de nouvelles risquant de les perturber et finalement elles se créent des angoisses sur des problèmes imaginaires.
Plume j'irai voir sur ton blogue pour ta proposition.
Écrit par : Rosa | mardi, 21 octobre 2008
Hey Rosa,
bien le bonsoir après cette escapade... sur le sujet "générations", nous finirons par nous rejoindre... en attendant, fatigué, on se couche, demain est un nouveau jour...
bisous
Écrit par : Doume | mardi, 21 octobre 2008
Bonjour Rosa. Pour l'anecdote, quand j'ai vu ce (beau) film que j'avais énormément aimé. Il venait de sortir. On était 2 (moi y compris) dans une salle d'une ville de province, comme quoi. Merci d'avoir évoqué ce film à voir. Bonne journée.
Écrit par : dasola | jeudi, 23 octobre 2008
Rosa
Cette vieille dame ressemble beaucoup à ma maman, qui nous a quitté, elle avait 83 ans
on ne les aime jamais assez...
Écrit par : noelle | jeudi, 23 octobre 2008
Noelle, c'est une actrice fantastique, d'humanité...
Si tu as l'occasion de voir ce film, je suis sûre qu'il te plaira.
Dasola ta remerque ne me surprend pas.
Écrit par : Rosa | jeudi, 23 octobre 2008
Ce film est magnifique, humain, tendre et cruel à la fois. Je me suis procuré le dvd, et le regarde parfois. Il faut dire que les trois actrices sont prodigieuses.
Écrit par : Fauvette | dimanche, 26 octobre 2008
Fauvette, d'après ce que je connais de toi à travers ton blogue, je comprends que tu aies aimé ce film.
Écrit par : Rosa | lundi, 27 octobre 2008
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