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lundi, 19 mars 2012

Printemps du cinéma avec Elena.

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La pluie et le tarif réduit du Printemps du cinéma m'ont empêchée d'assister à la séance que j'avais programmée pour voir Elena ce dimanche après-midi : la salle du Comoedia était déjà comble et il m'a fallu revenir à la séance suivante. Beau succès pour ce cinéma indépendant que les grands groupes avaient essayé de faire chuter en 2007. J'ai relu d'ailleurs avec plaisir les commentaires sur ma note de cette époque... 

Bien que l'auteur Andrey Zvyagintsev, soit russe, l'histoire pourrait être universelle même si sa résonance est peut-être différente dans le contexte russe. 

Une femme d'un certain âge vit avec un homme très riche alors qu'elle est issue d'un milieu très modeste auquel appartient la famille de son fils confrontée aux difficultés financières. L'homme riche a lui-même une fille, entretenue par papa, qui sait juste jouer auprès de l'auteur de ses jours -car il n'est rien d'autre pour elle- qu'une comédie suffisante pour obtenir son argent... et cela réussit puisque le riche vieux mari projette de déshériter sa femme au profit de sa fille.

D'habitude je n'aime pas trop faire de différence entre "le fond et la forme" mais je dois dire à propos de ce film que j'ai été émerveillée par la façon de filmer de  Andrey Zvyagintsev. Un cinéma comme on n'en voit plus assez souvent. Des images à la fois sublimes, dépouillées, sobres mais aussi très réalistes. Des clairs-obscurs, des portraits splendides : tout est mis en oeuvre pour sublimer une héroïne, magnifique d'humanité même si elle commet l'irréparable...

De même une organisation narrative très efficace. Le schéma narratif est réduit à l'essentiel de l'action, les dialogues minimalistes. Le film en est donc d'autant plus percutant.

Mais il faut saluer surtout l'interprétation absolument exceptionnelle de l'actrice Nadejda Markina qui crée un personnage superbe et très émouvant. On peut l'analyser d'un point de vue sociologique, celui d'une femme dépassée qui perd ses valeurs morales dans une Russie où règne le cynisme...

Impossible pour moi de la réduire ainsi car le réalisateur et surtout l'actrice, donnent au personnage une impressionnante   intériorité  : c'est une femme muette, au service de son mari et de sa famille, qui se trouve tellement écartelée qu'elle en arrive au crime. Dans l'adversité, elle fait preuve d'une détermination qui prend le spectateur par surprise.

Elena, c'est une  mère emblématique prête à tout pour défendre sa famille. Un personnage éternel autant qu'universel. 

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mercredi, 31 mars 2010

Crunch ! Crunch !

903149.jpgLe pop corn, ou plus précisément le mangeur de pop corn -crunch ! crunch!- est précisément ce que je déteste au cinéma, raison pour laquelle j'évite les salles commerciales.

Mais il y a un pop corn que j'ai adoré

celui que j'ai reçu ce matin par courrier : le DVD d'un court métrage réalisé par Charlotte Philippe

Un scénario savoureux : en tant que cinéphile, il me comble d'aise. C'est l'histoire d'une étudiante qui, pour boucler son budget, est contrainte de travailler comme caissière dans un cinéma. On voit défiler les clients... Caricaturaux et redoutables les clients. Visiblement l'étudiante ne devait pas imaginer que les habitués des salles obscures pouvaient être aussi désagréables...

C'est drôle et ça fait réfléchir. Les images de pop corn rappellent qu'on est bien dans une salle comme celles que j'évite... Et pourtant les clients vont voir de bons films : comme quoi on peut être c...et cinéphile.

Mais pop-corn c'est une histoire d'amitié virtuelle !

Au départ, Chacha, qui raconte d'ailleurs cette histoire.

Chacha,  le nom du Doudou (de l'époque) de ma petite-fille m'avait attirée sur son blogue. Il y a au moins deux ans.

Elle fréquente alors le mien où elle rencontre Laurence. Laurence, géniale dans le film avec ses faux-ongles, sa balayette et ses escarpins.

Tournage du film. Apparemment, tout le monde s'est bien amusé. Oui mais il manque un monteur-son. Un petit courriel à Charlotte lui glisse que mon neveu, Louis, est monteur-son et se partage entre F3 à Marseille (fan de l'OM le Louis) et Paris ...Le voilà embarqué dans l'aventure de Pop-Corn (crunch! crunch!)

Qui doute encore de la réalité des relations virtuelles ?


vendredi, 09 janvier 2009

Che, l'argentin

18939659_w434_h_q80.jpg J'ai vu hier "Che, l'Argentin" de Steven Sodergergh et j'en ai été enchantée. Même si c'est dur,

vraiment très dur d'être guerillero dans le jungle cubaine en 1959, cela m'a fait du bien de quitter le froid et la grisaille lyonnaise,  pour marcher pendant plus de deux heures derrière le commandant Ernesto.

Bien sûr, on trouvera un cinéphile grincheux comme Murat dans Télérama pour critiquer cette réalisation qui aurait fait trop de consessions à l'industrie du cinéma mais quand on sait que Murat n'aime que les films "caméra à l'épaule" on ne s'étonne pas et on passe sa critique.

C'est en effet un film classique, chronologique et sans effets spéciaux.

Il nous donne l' occasion de découvrir cette révolution cubaine dont, pour ma part, j'ignorais tout.

80 rebelles seulement débarquent à Cuba en 1956, à la suite de Fidel Castro, pour renverser Battista. C'est donc toute la guerilla, appelée  Mouvement du 26 juillet, jusqu'à la prise de Santa Clara ouvrant  les portes de La Havane, qui est racontée dans ce film.

On y découvre en particulier que, si on classe le Castrisme dans le communisme, celui-ci n'est pas de nature marxiste. Fidel comme le Che affirment leur distance par rapport à l'URSS. Contrairement aux Soviets, ils ne sont pas anti-religieux et respectent la ferveur catholique  du peuple d'Amérique Latine, Fidel ayant d'ailleurs été formé par les Jésuites.

Le véritable enjeu de la guerilla était l'indépendance nationale par rapport aux Etats-Unis, Battista étant leur valet, et la récupération des terres pour ceux qui les travaillaient, les paysans misérables et illétrés. La révolution cubaine s'inscrit donc en droite ligne dans la tradition et l'esprit de Bolivar, le grand libérateur de l'Amérique latine. D'ailleurs j'en suis sortie en me disant que le blocus opéré par les USA sur Cuba est vraiment une vraie saloperie. Peut-être qu'Obama...

Et le Che.

Certes il mérite son image d'icône.

Mais sans encensement superfétatoire. C'est un meneur d'hommes du genre dur, qui ne fait pas de sentiment, mais juste. Il exécute ceux qui commettent des exactions. La discipline en somme. Il avance comme un vieillard dans la jungle, à trente ans, asphixié par son asthme. Il trouve le temps de soigner les populations qu'il rencontre, et d'alphabétiser les paysans qui le rejoignent.

Quand une journaliste l'interroge :

-quelle est pour vous la plus grande qualité d'un révolutionnaire ?

Il répond : "l'amour".

Une épopée digne des grands mouvements révolutionnaires qui traînent un romantisme dont nous avons tous plus ou moins la nostalgie.

 

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mardi, 06 janvier 2009

Tenir jusqu'à fin janvier (2)

Pour tenir à distance les méfaits de janvier, quoi de mieux que de voir un film déjanté, à condition d'aimer ça bien sûr. Si vous souriez le matin en écoutant Stéphane Guillon sur France-Inter, c'est pour vous.

Cet après-midi, dans le cadre du ciné-club du Comoedia, j'ai vu Louise-Michel, film qui n'est pas une biographie de l'anarchiste de la Commune, mais l'aventure loufoque de Louise, ouvrière en Picardie, et de Michel, engagé comme tueur à gages mais qui n'en n'a vraiment pas le profil.

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La première scène, sans rapport avec l'histoire, donne le ton : une crémation sur fond d'Internationale et peu protocolaire. On a compris : on rit de ce dont il est interdit de rire dans notre société aseptisée du politiquement correct.
Au début de l'histoire, Doume j'ai pensé à toi. On est dans une entreprise de femmes en Picardie, région nettement mois esthétique que l'Alsace. Après un discours volontariste du directeur-retroussons nos manches- suite auquel les ouvrières reçoivent une belle blouse brodée à leur nom, l'usine se retrouve le lendemain vidée de ses machines : situation connue.
Mais on est loin des discours, syndical ou politique, traditionnels. Loin des lamentations. On se retrouve dans une histoire drôle et surréaliste car les ouvrières décident de faire tuer le patron.
Oui mais qui est le patron ? Le malheureux directeur chargé de fermer la boîte ? Le gros actionnaire qui passe ses ordres de Bourse en suant dans sa salle de sport ? Ou les fonds de pension américaine ?
Tout ce film, qui met en scène l'absurde de nos sociétés comme l'absurde de nos vies, interroge sur les identités, toutes les identités. Qui est Louise, l'ouvrière et qui est  Michel : l'un comme l'autre n'ont pas choisi leur destin et se cachent derrière des masques.
Film drôle qui peut aussi exaspérer. Pour moi au contraire, remède souverain contre le froid et la grisaille. Si vous allez le voir, restez bien jusqu'à la fin car il y a une scène post-générique. Et un clin d'oeil à Louise Michel.
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samedi, 13 décembre 2008

Au Comoedia

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Initiative intéressante du cinéma Comoedia à Lyon, la reprise d'une formule de ciné-club.



16/12/2008

'Ciné-Temps libre'

Notre rendez-vous mensuel au Comoedia 'Le Ciné-Temps libre': mardi 16 décembre à 13h40 ‘Comme une étoile dans la nuit' de René Feret.
Une fois par mois, à la première séance de l'après-midi, venez découvrir un de nos films coup de cœur...
Cette séance sera présentée par Alain Liatard (ancien directeur du cinéma Le Zola à Villeurbanne, journaliste spécialiste du cinéma ibérique et latino-américain) et sera suivie d’un débat dans notre café ‘Le Parterre’.
Un moment privilégié où chacun peut s’exprimer sur la découverte des œuvres cinématographiques de qualité mais aussi  prolonger la réflexion autour d’un thé, d’un café ou d’une pâtisserie.

(Pour moi café ET pâtisserie)

 

Comme dit Louis-Paul

"Ils ont de la chance ces lyonnais"

mais comme dit la "Plaisante sagesse lyonnaise"

"Tout le monde y peut pas être de Lyon, il en faut bien aussi un peu d'ailleurs."

lundi, 27 octobre 2008

Pourquoi on l'aime...

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Extrait d'un entretien dans Télérama.
...vous trouvez désormais plus d'argent pour vos films à l'étranger qu'aux États-Unis ?
Absolument. Je me sens un peu comme les jazzmen des années 60, les as du be-bop obligés de s'exiler en Scandinavie ou en France. En fait, je peux trouver des capitaux aux États-Unis, mais les producteurs éventuels demandent un droit de regard sur le scénario et sur le choix des acteurs.
Et je ne peux pas travailler comme ça. Mais du coup je réalise un de mes fantasmes : quand j'avais 20 ans, je rêvais d'être Truffaut, Fellini, Godard ou Resnais. Ces types étaient des modèles pour moi. Voilà : j'ai lontemps été un cinéaste indépendant américain, aujourd'hui je suis un cinéaste étranger, un réalisateur européen. J'aimerais retourner à Paris, ou dans le Sud de la France, et puis à Rome, et à Venise, pourquoi pas à Stockholm, vous connaissez mon amour du cinéma suédois.
J'ai tourné cet été un film à New York et j'étais content de dîner chez moi, de dormir dans mon lit, mais j'ai hâte de repartir pour l'Europe.
Et pour le plaisir
Rebecca Halle
que mon mari a préféré à la sexy Scarlett Johansson.
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dimanche, 26 octobre 2008

Pour oublier l'heure d'hiver

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Pour oublier l'heure d'hiver qui attriste Pierre et la nuit venue plus vite, un bon ciné.

Le dernier film de Woody Allen "Vicky Christina Barcelona".

On retrouve le thème cher à ce cinéaste, la relation entre les hommes et les femmes. Mais sans le psy, enfin presque. C'est léger cette fois, un maillage délicat où se mêlent et se défont les amours. 

Deux jeunes amies américaines passent des vacances à Barcelone.

L'une a déjà fait le choix de sa vie, ses certitudes seront mises à l'épreuve d'une ville passionnée et romantique. L'autre cherche et sera prise dans un tourbillon amoureux.

Une déclaration d'amour passionnée à Barcelone et à l'Espagne.

Superbe bande-son où règne la guitare espagnole.

Après une série de films noirs, j'ai retrouvé le Woody Allen que j'aime avec sa fougue, sa jeunesse et sa fantaisie.

 


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