Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 26 octobre 2008

Moi prof, toi élève...

à Léopold qui par ses commentaires a fait resurgir un vieux souvenir...

Le professeur est sur l'estrade me dit Léopold.  Et où est l'élève ?

Le prof n'est plus sur l'estrade, Léopold. Et où est l'élève ? La question reste posée. Quelque part entre le jeu vidéo qu'il a quitté peu de temps avant le cours ou déjà dans le couloir où il pourra lire ses SMS. Entre les deux, il flotte. Capter son attention est un art difficile. De plus en plus me semble-t-il. Pour moi tous les moyens étaient bons.

Souvenir.

C'était dans un lycée technique, des garçons presque exclusivement. Comme je l'ai déjà raconté, le foot était un de mes outils pédagogiques pour introduire le cours. Pas le seul quand même.

Je me souviens de ce garçon, très complexé. Faible en Français mais surtout détestant la discipline. Une relation de confiance s'était établie assez vite entre nous sans que je sache pourquoi. J'ai ainsi appris  qu'il était un supporteur fanatique de l'OM, le club marseillais. Il employait toujours la périphrase "La Cité phocéenne" pour exprimer son adoration. Je me suis souvenue fort à propos que ma fille avait été également supportrice passionnée de ce club, quand elle était au collège et qu'il traînait encore chez moi, dans un carton, une écharpe blanche et bleue  de coupe d'Europe. D'un match italien dont j'ignorais l'importance, il me semble que c'était Milan et il me semble que c'était de l'année où Marseille avait gagné la Coupe d'Europe. Bref, je crois que ça s'appelle une écharpe "collector". Avec l' accord,  difficilement obtenu de ma fille même si à ce jour elle supporte Lyon, j'ai promis à mon jeune enragé pro-marseillais, l'écharpe en question, s'il avait sa moyenne durant toute l'année en Français.

Non seulement il y est parvenu mais à la fin de l'année il aimait lire. L'année suivante il a obtenu sa moyenne à l'épreuve anticipée de Français au Bac.

Un grand moment d'émotion quand je lui ai remis l'écharpe solennellement devant toute la classe.

Commentaires

C'est une très belle histoire fort bien racontée. Ca devrait toujours se passer ainsi à l'école.
Et ceci me rappelle, l'unique prof de maths au monde que j'ai adorée... et qui m'a fait remonter une moyenne de 1/20 (pour payer l'encre ) à 13/20 en quelques mois (sa joie à elle aussi était clairement affichée) ...avec une méthode semblable à la votre (sauf qu'en guise d'écharpe, elle m'offrit quand j'eus ma moyenne les oeuvres complètes de Baudelaire dans la Pleïade, elle s'est vraiment pas moquée de moi la dame! )
Toujours l'histoire des vases communiquants...
Le genre de petits exemples qui donnent envie de vivre.(pur joyau d'humanité). Excellente soirée à vous.

Écrit par : frasby | dimanche, 26 octobre 2008

Une prof de maths qui offre l'oeuvre de Baudelaire ?
Stupéfiant ! Frasby, moi j'ai eu 1/20 au Bac !
Mais ce genre d'histoire, la tienne comme la mienne, ne peut se passer qu'en cas de complicité et cela hélas n'est pas toujours possible.

Écrit par : Rosa | dimanche, 26 octobre 2008

En disant le prof est sur l'estrade, je ne m'attaque pas à lui, je tiens à le préciser... Capter l'attention est un art difficile en effet et je pense que cet art ne devrait pas dans sa totalité incomber à l'enseignant mais aussi et surtout au gouvernement qui devrait essayer de faire de l'école quelque chose de moins discriminatoire.

Merci pour cette belle anecdote, comme on les aime, comme on les mettrait au cinéma.

Frasby, les oeuvres complètes de Baudelaire? Dis-donc!

Écrit par : Léopold | lundi, 27 octobre 2008

Léopold je ne l'avais pas pris comme une attaque des enseignants.Je voulais juste rectifier sur une position de l'enseignant, l'estrade, qui n'est plus d'actualité.
Là encore je ne suis pas totalement d'accord avec toi : si la qualité de l'enseignement dépend de l'État concernant les conditions de travail, l'art de capter les jeunes esprits est infiniment plus complexe.
Les parents ont une responsabilité immense...
La société dans son ensemble...des gamins avec des téléphones portables dès l'école primaire : tu trouves ça normal ?

Écrit par : Rosa | lundi, 27 octobre 2008

Je ne pense pas qu'un enseignant désire être "aidé"ou conseillé, il sait ! lol

En première, la prof. d'allemand m'a offert "les souffrances du jeune Werther" de Goethe....j'avais déjà lu !
Etant plutôt moyen à l'écrit [les déclinaisons],très actif à l'oral...du coup j'avais les meilleures notes de la classe.

Rosa cet élève se souviendra toujours de toi.

Écrit par : Alsacop | lundi, 27 octobre 2008

A Rosa, non le portable en primaire je ne trouve pas ça normal... L'estrade existe encore malheureusement, même concrètement dans certains établissements.

Écrit par : Léopold | lundi, 27 octobre 2008

Alsa, il se souviendra tant qu'il supportera l'OM :)

Léoplod sans doute avons-nous encore quelques estrades mais à part les profs de maths qui ne décollent pas du tableau on n'y est guère !!

Écrit par : Rosa | lundi, 27 octobre 2008

le 1/20 s'explique !! dame Rosa.

Écrit par : Alsacop | lundi, 27 octobre 2008

Alsa, on est prié de ne pas se moquer.
Il est vrai qu'à plus de 40 ans il y a prescription.

Écrit par : Rosa | mardi, 28 octobre 2008

Lors de ma première "visite IUFM" (en fait une inspection déguisée), en reculant, je suis tombé de l'estrade et mon pied s'est retrouvé dans la poubelle (si,si c'est du vécu).
C'était il y a quinze ans, je pense que le premier rang rit encore !

Écrit par : Aliscan | mardi, 28 octobre 2008

Aliscan aussi ça me fais rire !
J'ai toujours évité les estrades pour cette raison.

Écrit par : Rosa | mardi, 28 octobre 2008

avec un copain de classe avons un jour avancé le bureau de la prof de français vers l'avant de l'estrade.

15 ou 20 mn plus tard...le bureau tombait, des cris, des rires...à 4 avions remis le bureau à sa place.

Pas de recherche de responsable...j'en ai une autre avec une carte géographique...

Écrit par : Alsacop | mercredi, 29 octobre 2008

Les commentaires sont fermés.