mercredi, 31 octobre 2012
Devoir de mémoire
Je pars en Haute-Savoie pour le devoir de mémoire traditionnel. Rite que j'accomplis avec joie. Au cimetière, je connais tout le monde... Je les vois, tous ceux qui ont entouré mon enfance, je peux leur parler. Le dernier défunt a été un compagnon de jeux. Mais quand je parcours les rues, je ne connais plus personne. Voilà pourquoi je préfère le cimetière...
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Baudelaire
La servante au grand coeur
09:18 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | Imprimer
dimanche, 21 octobre 2012
Dans la maison... de Lucchini
Un immense bonheur ce dernier film de François Ozon "Dans la maison". Histoire très juste entre un professeur de Lettres et son élève doué d'un talent pour écrire... Cela devient tellement rare que l'enseignant décide d'accompagner l'adolescent dans cette aventure de l'écriture. Ecrire conduit à transgresser : on le découvre assez vite dans la mesure où maître et élève s'engagent dans la voie du socialement incorrect en pénétrant dans la vie d'une famille de classe moyenne.D'ailleurs ette famille perd son identité en tant que famille et devient objet littéraire de sorte qu'on ne sait plus qui sont réellement ces personnages puisqu'on ne les voit plus qu'à travers celui qui les décrit.
Qu'importe.
Ce n'est pas d'eux qu'il est question mais de l'acte d'écrire, de l'origine de la littérature.
Or nous sommes dans un temps qui n'aime pas la Littérature et rejette ce qu'elle a de dérangeant. Une époque nihiliste où l'art, représenté par l'épouse du professeur de Lettres, n'est que marchandise.
Oui la Littérature est voyeurisme et exhibitionnisme : mais transcendés par l'art. Curieusement à une époque où la téléréalité expose les histoires les plus intimes sur un média grand public, on parle de manipulation quand un apprenti écrivain s'invite dans une famille au nom de l'art.
Oui la Littérature répond à des manques.
Pour moi c'est le message du film d'Ozon. Le maître comme l'élève souffrent et comblent leur vide : absence de famille pour l'adolescent, échec de l'écriture pour l'enseignant.
J'ai eu la chance, et l'ai déjà évoqué ici, de faire une expérience d'écriture avec un groupe d'élèves. Ils avaient apporté leur imagination fabuleuse et moi ma modeste plume. Expérience passionnante... Le roman policier devant être publié (il est à ce jour épuisé) j'avais fixé comme contrainte : on ne règle pas ses comptes avec les professeurs lesquels avaient majoritairement acheté le livre par souscription. Ils avaient joué le jeu en ne choisissant que des enseignants qu'ils appréciaient... ce qui ne les avait pas empêchés de se défouler en leur attribuant des aventures invraisemblables.
Observer à travers mes élèves l'acte d'écrire avait été passionnant car j'avais découvert à quel point ces auteurs amateurs mettaient d'eux-mêmes dans des personnages à l'origine bien réels.
Je me demande souvent ce qu'ils sont devenus... des adultes honorables bien installés dans une vie de famille banale... mais ils auront eu cette lucarne de lumière à travers laquelle ils auront envisagé l'existence autrement.
10:35 Publié dans Ciné-club, Coups de coeur, Souvenirs de prof | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook | Imprimer
mercredi, 17 octobre 2012
C'était notre terre...
Je ne ferai pas le compte-rendu de notre première rencontre littéraire à Saint-Bonaventure qui a réuni une quarantaine de personnes... Rencontre de qualité selon les participants : présentation approfondie du livre de Matthieu Belezi, lecture captivante par le directeur de l'ENSATT, Thierry Pariente et témoignage très émouvant d'une amie qui était rentrée d'Algérie à quinze ans en 1962.
Je vous partage ce message d'une amie d'origine algérienne qui a été professeur d'anglais à Lyon.
09:05 Publié dans Chronique lyonnaise, Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | Imprimer
lundi, 01 octobre 2012
Un livre, un témoin
Après la fermeture des Xanthines, j'ai retrouvé un lieu pour organiser des rencontres littéraires.
A l'église Saint-Bonaventure
Place des cordeliers
rencontre littéraire
"Un livre, un témoin".
Le 15 octobre 2012
à 18 heures 30
nous présenterons le livre de Matthieu Belezi
"C'était notre terre"
avec pour témoin
une Française d'Algérie.
Lectures par Thierry Pariente
directeur de l'ENSATT.
18:40 Publié dans Chronique lyonnaise | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | Imprimer