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samedi, 24 mai 2008

Mai 68 à Lyon

Le mois de mai s'achève et je vais clore ma liste Mai 68.

S'il fallait attribuer une palme à la meilleure commémoration, ce serait  à Ki Loth pour son originalité. Il a tout simplement imaginé des plaques commémoratives de mai 68 par des photos prises de bâtiments portant le numéro 68 à Lyon ou Villeurbanne.

Mai 68 à Lyon, ce fut autre chose et finalement très différent de Paris.

Paru dans le Progrès, un dossier qui m'a rappelé cette année où je me trouvais étudiante à la Fac de Lettres. On n'avait  rien vu venir. Année plutôt studieuse, ça grattait dans les amphis.  Toute l'année je m'étais bagarrée avec l'Ancien Français dont je redoutais particulièrement l'examen.

PHOTOS RÉTIRÉES A LA DEMANDE DE LEUR AUTEUR.

Mais le jour "J"un piquet de grève devant la Fac. Oserai-je le dire ? J'étais soulagée. Il n'y eut pas d'examen mais des débats, et  ensuite, seulement, des manifs. Le dossier du Progrès le rappelle par la bouche d'un ancien Assistant de Lettres. Curieux j'ai découvert qu'il n'avait que quelques années de plus que moi, alors qu'à l'époque pour moi c'était un vieux. Claude Burgelin se souvient :

"Le mouvement va être particulièrement fort à Lyon, peut-être davantage qu'à Paris sur le plan politique. Nous n'avions pas l'effet fraîcheur de Cohn-Bendit. Ici le mouvement étudiant est plus radical et tourné vers la révolution."    

A vrai dire je n'étais pas vraiment politisée. Je crois que je suis devenue soixanthuitarde, un peu comme tout le monde, plus tard. Avec l'entrée dans le monde du travail. Ma bible (à l'évoque !) en tant que prof a été "Libres enfants de Summerhill". Bien sûr aujourd'hui, c'est facile de critiquer le laxisme issu de 68, mais dans la société de l'époque, dans l'École de l'époque, avions-nous vraiment le choix ? J'ai commencé ma carrière d'enseignante avant la loi Veil et j'ai aidé une de mes élèves à trouver l'argent pour aller se faire avorter en Suisse. Plus tard j'ai repensé à ce que j'aurais risqué si j'avais été découverte, sans doute la radiation voire la prison !

Eh! oui, trentenaires, si vous saviez...


Claude Burgelin évoque également Lyon à la fin des années 60.
"C'est une ville austère, très noire, où les immeubles sont fermés à clé à neuf heures du soir. La vie nocturne est quasi-inexistante, le niveau de l'offre culturelle très moyen. Pour tout dire, Lyon est une ville qui accuse un retard de trente ans sur Paris ! L'atmosphèe est très pesante, le petit commerce particulièrement revêche, l'ancrage rural encore très fort.(...)
Nous sommes dans une ville laborieuse, où les gens se lèvent tôt pour travailler. C'est un contexte d'habitudes de vie que je qualifierais de "dures". 
Pas de fierté d'avoir vécu ces événements mais pas de remords non plus. 68 a été la dernière utopie prophétique. Maintenant on gère, on améliore, on préserve des acquis mais on n'a plus de grande et forte vision pour l'avenir. Le futur est maussade, on évite d'y penser.

Commentaires

Mai 68 c'était la rigolade, l'utopie, l'idéal, l'un de mes prénoms est Dany, Mlle Pisier, Krivine, Geismar, pour moi cal, l'éveil, les Aphrodite's Child bloqués à Paris....

C'est aussi des pavés, des barricades, des canons à la mode pluie & larmes, une nuit en white satin !!

Écrit par : alsacop | dimanche, 25 mai 2008

@ Alsacop

Oui tu as raison de parler de chanson,moi qui n'ai pas connu Mai 68 en France et bien le souvenir est "Rain and tears",je l'entends encore,je l'écoute encore et je la déguste encore....

Pierre

Écrit par : ulm pierre | dimanche, 25 mai 2008

J'ai assisté à deux soirées au Nouveau Théatre du 8ème consacrées à Mai 68 fort intéressantes. Il y en a encore une vendredi prochain, si ça te dit fais moi signe.

Écrit par : Trub | dimanche, 25 mai 2008

Alsa et Pierre vous avez un souvenir plus gai et plus léger que le mien...
Merci pour le souvenir en chansons...

À ceux qui s'y connaissent (Doume, Stéphane ? ) : pourquoi cet espace vide à la fin de ma note ?
Qu'est-ce que j'ai fait ?

Écrit par : Rosa | dimanche, 25 mai 2008

Il y avait aussi "Le temps de vivre" de Moustaki, Brassens, et "Les loups sont entrés dans Paris" de Reggiani.
J'étais très chanson française à l'époque...
mais quand même "Nigth in white satin" et
"Rain and tears"
bons souvenirs de flirts...

Écrit par : Rosa | dimanche, 25 mai 2008

Une utopie, oui...
Ce que les surréalistes, avec Breton, n'avaient pas osé.

Où étais-je donc? A peine installé à Jussieu,dans la carrière, le drapeau rouge sur la marmitte flottant; des réunions, des réunions, des envols, des parlottes ... Déjà, pour certains jeunes collègues, Napoléon perçant sous Bonaparte... Ah! qu'il faisait beau, ces jours de mai. Notre premier fils venait de naître: préparions-nous son avenir?

Écrit par : pierre | dimanche, 25 mai 2008

Canon de Pachelbel...

Écrit par : alsacop | dimanche, 25 mai 2008

" "Libres enfants de Summerhill". j'avais ce livre aussi...

quant à nos acquis...les pauvres! ils disparaissent!

joli mois de mai

bisous

Écrit par : noelle | dimanche, 25 mai 2008

Bien sur en tant que vieux et gaucho je fus soixante-huitard.
Que de souvenirs !!! Mais qu'elle déception !!!
Premiers émois amoureux, premiers espoirs d'un monde enfin meilleur, première succession d'un père trop tôt disparu, débat, manifestation, je n'ai depuis jamais vu autant de monde sur les boulevards de ma petite ville de province. Cependant la revendication principale du lycée était le droit de fumer pour les secondes, les autres avaient déjà ce droit.
L'espoir d'un monde meilleur, équitable et solidaire. Pas sur le modèle soviétique que nous rejetions déjà mais sur un modèle autogestionnaire, mutualiste, prudhommien.
Et puis ce fut la déception finale. Les partis politiques de gauche incapables de proposer une alternative politique, De Gaulle qui va se faire remonter les bretelles par Massu (j'en parlerai après)à Baden Baden, revient à Paris dissout l'assemblée et ... les français renouvellent une majorité de droite à un niveau jamais atteint. J'ai moi aussi décidé ce jour là de ne jamais faire de politique mais de militer associativement et syndicalement. J'ai un peu transgressé ce principe au moment des "adhésions à 20€" mais pour vite constater que rien n'avait changé.
Mais au delà de la commémoration de mai 68, je voudrais vous rappeler un autre anniversaire qui passe sous silence mais qui à marqué l'histoire de notre pays 10 ans avant.
Mai 58, le coup d'état militaire qui a renversé la 4ème république, la SFIO incapable de gouverner stablement et empêtrée dans l'affaire algérienne, remis De Gaulle à la tête du gouvernement. Celui-ci rédigeant une nouvelle constitution et remettant nos institutions sur de nouvelles voies démocratiques. Un peu despotiques, voir Sarkozy mais c'était déjà le cas sous De gaulle, mais démocratiques.
Ne peut on pas s'étonner que ces événements passent sous silence alors que notre droite républicaine se revendique encore gaulliste ?
50 ans d'une république cela ne vaut-il pas une petite commémoration avec ouverture des archives de l'époque, bien sur.
Sous les pavés de Paris ou d'Alger le SABLE....

Écrit par : Yves | dimanche, 25 mai 2008

Il me semble :

Pour les blancs tu dois supprimer cinq espaces à gauche, à la fin de ton texte et une quinzaine centrées, donc "delete" une vingtaine de fois tes espaces à la fin de ta note.

Écrit par : alsacop | dimanche, 25 mai 2008

Bon j'avais deux ans mais je soutenais déjà le mouvement !

Écrit par : aliscan | dimanche, 25 mai 2008

Pierre, un peu désabusé ton commentaire : j'irai en reparler chez toi...

Yves, si je ne te connaissais pas je penserais que c'est mon frère qui porte ce prénom et vient de temps en temps.
Oui, les dérives de 68 ont commencé dès 68. Trop utopique.
Moi j'en retiens quand même le côté positif.
En particulier le mouvement de femmes auquel j'ai appartenu dans les années 70 (mais pas MLF car nous étions des hétéros et les filles du MLF ne nous aimaient pas trop.)
Mon syndicat, la CFDT porteur de l'utopie "autogestion".

Quant au gouvernement théoriquement gaulliste, il a certains intérêts à enterrer mai 58. Il n'y a pas que la page de 68 qu'il faut tourner.

Peut-être en reparlera-t-on si la constitution est modifiée.
Comme toi je suis plus à l'aise dans la vie associative que politique. On a espoir dans les Assoc que les utopies prennent corps.

Aliscan, tu es né l'année où j'ai passé mon bac.

Alsa, pas tout compris.
T'as pas une version pour les nuls ?

Écrit par : Rosa | dimanche, 25 mai 2008

Alsa, j'ai pas compris mais j'ai fait comme d'hab
à l'intuition
Explication pour les nuls : supprimer tout ce qui est après le dernier mot de la note !

Écrit par : Rosa | dimanche, 25 mai 2008

Hey Rosa !
merci pour ton gentil commentaire...
pour ce qui est de mai 68, j'étais en train de t'écrire... alors voilà :
En 1968, j’avais 15 ans… donc Bac 1971…
J’étais un lycéen modèle, en 3ème, cette année là, j’ai obtenu mon troisième conseil de discipline… restreint celui-là parce-que mon Censeur (Mme) et mon surgé…m’aimaient bien et qu’ils avaient besoin de ma présence ( ;-))… je n’ai donc pas été viré du bahut. J’étais interne au lycée, bon élève, sauf en maths, responsable du ciné-club du jeudi et je préparais mon CREPS tranquille tous les soirs pendant que mes copains se tapaient l’étude, et de « colle en colle » je baladais mon envie d’être différent… et surtout de ne pas rentrer le weekend. J’ai été souvent dans des coups foireux et j’écopais de toute retenue que je pouvais glaner. J’étais « mal » chez moi… j’ai mis quelques heures après l’obtention du « bac de mon papa » pour tout oublier de ce mal-être 3 ans plus tard, car dès le bac en poche j’ai démissionné de chez moi et suis parti en Allemagne, mais le sort m’en a voulu, mon papa décida de « se faire la malle » et le cancer du foie l’emporta en 73.
… En tous cas en mai 68, j’étais avec les « lycéens en action » pour les manifestations, j’étais sportif et je courais vite ! Quand nous avons « cassé » les carreaux de la sous-préfecture, je savais qu’il fallait courir après, pas vraiment pourquoi on le faisait…
Je ne veux pas être trop long, je n’ai pas coopéré à ce mai 68 dont tu parles Rosa, j’étais un gars de la campagne du Bitcherland, qui aimait les filles, les poèmes, les ballades et la musique, je dessinais aussi et je lisais beaucoup. Mes parents regardaient la télé allemande. Ma maman voulait que je devienne « missionnaire » (St Dominique aidant) et mon père que je devienne prof. « Surtout pas de musique dans sa vie » disaient-ils de « concert » pour éviter que je devienne « musicien de bal », comme papa… mais ça c’est une autre histoire… j’y reviendrais sûrement !
Très bonne soirée.
A propos, les chansons de 68 je m’en souviens très bien et je n’aimais pas tout, mais j’écoutais déjà du classique.

Écrit par : doume | dimanche, 25 mai 2008

Doume, Bac en 71 : t'es un p'tit jeune j'étais déjà mariée ...et prof !
Profil très comparable au tien.
Bête noire de certains profs, curieusement ça m'a servi quand je suis passée de l'autre côté de la barrière.
Nulle en sport mais aussi en maths...c'est pas incompatible !
Italianisante : Haute-Savoie oblige.
En fait en 68, je n'ai pas été si à l'aise que ça. Très déstabilisée en fait mais une grande envie de comprendre ! et j'ai même dormi à la Fac.
Celle que tu vois sur ces photos.

Écrit par : Rosa | dimanche, 25 mai 2008

alors là, en un post j'ai trouvé une soeur et un jumeau.
Par contre moi, rosa, je n'ai pas milité au MLF mais j'étais de tout coeur avec ses militantes enfin celle qu'étaient comme toi !!!
CFDT aussi jusqu'à Nicole et oui encore une déception...
Pour 58 non je ne crois pas que personne n'en parlera et du pourquoi encore moins, tu comprends mieux pourquoi j'ai du mal avec la SFIO...

Écrit par : Yves | dimanche, 25 mai 2008

Yves, pas tout à fait la soeur car moi j'ai ÉNORMÉMENT apprécié Nicole Notat...
beaucoup d'admiration pour cette femme courageuse !

Écrit par : Rosa | dimanche, 25 mai 2008

Moi je connais plutôt la version où c'est Massu qui s'est fait tout petit devant le Général à Baden en Mai 1968.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | dimanche, 25 mai 2008

Moi je connais plutôt la version où c'est Massu qui s'est fait tout petit devant le Général à Baden en Mai 1968.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | dimanche, 25 mai 2008

Pierre,
en 58 De Gaulle est encore l'homme de la Résistance mais plus en 68. Symbole du changement d'époque.

Écrit par : Rosa | lundi, 26 mai 2008

Ce n'est pas l'homme de la Résistance qui arrive à Baden,c'est tout simplement le Chef des Armées qui s'inquiéte de l'état du 2° Corps d'Armée commandé par Massu représentant les FFA (Forces Françaises en Allemagne )

Pierre

Écrit par : ulm pierre | lundi, 26 mai 2008

Et alors Pierre ? C'est une excuse ?

On m'a fait retirer les photos, j'espère que C. Burgelin ne me demandera pas la même chose pour les citations.

Écrit par : Rosa | lundi, 26 mai 2008

Ça va ête Mai 68 en silence, alors ???

Écrit par : rony | mercredi, 28 mai 2008

Rony, non pas en silence mais il y a ceux qui ont le droit et ceux qui ne l'ont pas...

Écrit par : Rosa | mercredi, 28 mai 2008

Merci Rosa, cela fait plaisir que tu aies aimé cette série de photos de plaques "commémoratives".
Du coup, j'en ai fait une nouvelle publication, plus facile d'accès, avec de plus grand formats…
http://www.kl-loth.com/68-1.html

Quant à la plus belle histoire de mai 68 que l'on m'ait racontée, c'est quelqu'un qui alors encore garçonnet et en primaire, avait convaincu ses camarades de faire avec lui une barricade de cartables dans l'école !

Écrit par : kl loth | lundi, 02 juin 2008

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