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mercredi, 25 juin 2008

Histoire de gifle

Mon cher Henri
Je t'écrirai une autre fois.
Je n'ai pas le temps aujourd'hui.
Je suis en classe avec 40 gosses dont 5 de 13 à 16 ans. 
Tu te figures s'il faut que j'ai la main solide avec ces grands garçons.
Je les gifle à tour de bras.
La prochaine fois une longue lettre.
Je t'embrasse très affectueusement.
Marcelle.
 
 Cette lettre a été écrite par ma grand-tante, à mon grand-père, son frère. Elle débutait sa carrière d'institutrice, en 1912, dans un petit village de Haute-Savoie, Abondance. Elle avait 20 ans. Ses trois autres soeurs étaient  également institutrices de villages, toujours en Haute-Savoie. C'est la seule mention, dans l'abondant courrier de mes grands-tantes, qui évoque les gifles. Mais je sais, car on en parlait très librement avec elles dans mon enfance, -j'en ai connu trois-qu'elles faisaient subir à leurs élèves ce qu'on appellerait aujourd'hui des sévices corporels : gifles, coups de règle sur les doigts. Leurs élèves ? Il venaient de la montagne, costauds et rustres, parlant le patois. Aujourd'hui, elles  seraient devant les tribunaux. Et pourtant notre mémoire républicaine les honore sous le nom de "hussards noirs". Des saints laïques en quelque sorte.

Commentaires

Eh oui, moi aussi j'ai fréquenté l'école de la République, mes enfants aussi.
Je ne me souviens pas avoir été giflée, mais j'ai vu l'instit en donner à d'autres que moi. Ils ne sont pas morts, et il y a quelque temps nous avons retrouvé notre instit très âgé, mais on était tous contents de le revoir, même ceux qui avaient reçu une gifle.
Il ne me serait pas venu à l'esprit de porter plainte contre l'instit de mes enfants pour une gifle, j'aurais peut-être demandé une explication... rien de plus.

Que dire de cet enfant de 11 ans qui a traité le prof de "connard".... chez moi ça ne se dit pas... question d'éducation peut-être.

Écrit par : organza | mercredi, 25 juin 2008

Un de mes frères aussi a été giflé rien d'étonnant son école dite "libre" était dirigée par les "Frères quatre bras" ça ne s'invente pas.

Écrit par : La Fanchon | mercredi, 25 juin 2008

Un coup de règle sur les doigts ou la paume de la main 2 ou 3 fois par semaine durant quelques années.....

Copier & recopier les verbes irréguliers 5 x par jour [à l'étude du soir] pendant 2 ans...incolable !

Des heures & des heures de colle à cause des cheveux, et des sourires....pendant 2-3 ans...

De conseil de discipline en conseil de discipline pour des conneries les dernières années...

Pour la suite & fin j'avais une carte d'étudiant mais je n'allais plus en cours...fini les problèmes...je cherchais du travail !

Écrit par : alsacop | jeudi, 26 juin 2008

Alsa, je ne cherche pas à défendre l'enseignement du passé !
Je suis une soixanthuitarde
et je vois déjà Stéphane me dire que c'est de notre faute,
mais je trouve inadmissible qu'on ne soit plus aujourd'hui capables de faire respecter l'autorité d'un enseignant.
C'est grave, à la limite pas pour l'enseignant, mais pour la société qui va en découler.

On a essayé de supprimer tous les abus d'autorité que tu dénonces à juste titre
et cela se retourne contre ceux qui justement auraient besoin d'un soutien à leur autorité.

Finalement ce qui a changé ce sont moins les élèves que les adultes qui les ont "éduqués".

Au passage, l'un des élèves qui m'a posé le plus de problèmes, en tant que prof principal,(manipulation, trafic de drogue ...) était fils de policier
il connaissait tous les trucs pour s'en sortir...Mais je me garde bien de ne pas généraliser.

Écrit par : Rosa | jeudi, 26 juin 2008

j'ai oublié d'ajouter que je n'ai rien d'une réac et que moi aussi je suis une soixanhuitarde.....

Écrit par : organza | jeudi, 26 juin 2008

Organza, tu fais bien de le rappeler toi aussi mais tout le monde avait compris !

De toutes façons in ne faut pas confondre AUTORITÉ et AUTORITARISME contre lequel il fallait lutter et que dénonce Alsacop.

Aujourd'hui, on sape l'autorité tout en affirmant haut et fort qu'elle est nécessaire à la construction de la personnalité.

Moi je ne comprends plus rien.

Écrit par : Rosa | jeudi, 26 juin 2008

Hey... je ne parlerai pas des gifles confirmées.. oui celles que me filait mon père en plus de celle de "mes" instituteurs...
Je veux juste dire que en tant que parent de "deux sortes" d'enfants(*), je n'ai jamais imputé la faute à l'école, je n'ai jamais pu m'imputer une faute à moi-même ou encore à mon épouse, notre fils s'est drogué (en espérant que cela reste du passé...) à l'école, il n'a ni été giflé pour cela par ses profs (qui le savaient avant ses parents et n'ont rien dit...), ni battu par ses parents (qui n'avaient pas de raison et encore moins la mauvause habitude de le faire), et il lui arrivait aussi de faire d'énormes bétises, sans qu'il ne soit giflé pour autant. Punitions ..?, privé de sorties...?
Mais pourquoi pas , si je l'avais battu, comme le faisait mon père avec moi, peut-être tous ses problèmes n'existeraient pas... mais là j'en suis pas du tout convaincu.
Et puis j'en ai tellement souffert pendant toute ma jeunesse...je pense que la solution est ailleurs, elle viendra d'autres procédés, découverte de l'amour par exemple, effectivement remettre au goût du jour des "valeurs morales" tout en sachant ce que l'on définit ainsi, un rééquilibrage dans les notions relationnelles...etc... oui pour que les parents prennent à nouveau leurs responsabilités, s'ils sont capables de le faire, et que l'on arrête de se défaire sur d'autres..; ce qui est vrai toute la vie durant, en entreprise aussi, par exemple, car ... ce sont des ex-élèves qui doivent nous (entreprises) aider à progresser...et garantir les salaires...l'avenir !
Ah c'est peut-être la bonne idée : tu fais grève, tu traites ton patron de connard et hop ! en v'la une pour la route... Aie-aie-aie !!! et me voilà en prison !
C'est un sujet trop sérieux pour en parler "vaguement" mais cela mérite le débat... sur cela d'accord avec toi Rosa !

(* notre fille : excellente élève, modèle de jeune et de parent maintenant)

Écrit par : Doume | jeudi, 26 juin 2008

Une bonne baffe de temps à autre ne fait pas trop de mal...

Rosa, je ne pense pas que Doume risque une raclée, étant donné sa carure...il ne peut battre personne, il est trop fort!

Mais soyons sérieux et tentons de comprendre pourquoi nous en sommes là...aujourd'hui tu téléphones 3 x vers certaines administrations et tu harcèles.

Hier tu pouvais "solutionner", ce jour de l'école à l'entreprise, c'est fini...comme l'explique l'autre alsacien tu termines en prison.

Moi aussi je sors du moule 68, mais je me poses encore des questions, de nouvelles questions.

Écrit par : alsacop | jeudi, 26 juin 2008

« Je me souviens de ce « maître » de la souffrance gratuite qui m’obligeait à rester à genoux sur le rebord de l’estrade, là ou ça fait le plus mal, de celui qui m’enfermait dans le placard, de celui qui tapait le bout des doigts avec sa règle…Au fait, étaient- ils plusieurs ou était ce le même ?
Peu importe, je n’ai pas oublié les faits mais j’ai oublié le (les) visage (s) de ce(s) tortionnaire(s) en herbe.
Pas celui de la jolie et gentille prof d’anglais qui, parce que remplaçante, n’est restée que quelques temps. Ni non plus les souvenirs de ses délicieuses « punitions » , à elle qui, en me demandant de venir m’asseoir au premier rang, me permettait ce long regard d’adolescent remontant vers une mini jupe des années 60. »


Voilà Rosa ce qu’écrivais le vendredi 9 juin 2006 en publiant une Note intitulée « Le professeur »

Cette Note était introduite par une chanson de Christophe dont je te livre le premier complet:

"Si mes oreilles sont longues
C'est parce qu'un imbécile,
Un jour c'est amusé à leur tirer dessus
Si mes doigts n'ont plus d'ongles
C'est parce qu'un imbécile,
Un jour c'est amusé à leur taper dessus"
(...)

Le reste de la chanson (et de la Note) est là :

http://leblogdelouis-paul.hautetfort.com/archive/2006/06/09/le-professeur.html


J’ai évolué, changé mais sur ce sujet, ma révolte reste intacte!

Écrit par : Louis-Paul | jeudi, 26 juin 2008

Encore une fois
je n'ai pas eu l'intention de justifier les sévices du passé et j'ai sans doute mal introduit le débat.

Doume ce que tu dis de ton vécu de père relève du mystère des personnes, j'ai un vécu assez comparable avec mes 3 enfants.

Alsa, je ne pense pas que la question que je soulève soit liée aux difficultés du quotidien.

Louis-Paul je comprends également que tu n'aies pas oublié ton douloureux vécu scolaire.

Mais moi j'ai aujourd'hui une autre révolte à exprimer.

INADMISSIBLE qu'un enseignant se retrouve au tribunal pour avoir donné une gifle à un merdeux mal élevé

INADMISSIBLE qu'un enseignant se fasse insulter

INADMISSIBLE que tant d'enseignants se fassent agresser

dans l'indifférence générale, à commencer par celle de leur hiérarchie.

INADMISSIBLE en fait la disparition du respect pour ceux qui ont contribué à l'instruction de notre pays, ce qui nous a permis, entre autre, d'accéder à la démocratie.

Écrit par : Rosa | jeudi, 26 juin 2008

Inadmissible, tu as tellement raison...

Écrit par : Tiphaine | jeudi, 26 juin 2008

Mon com et tes propos ne sont en effet pas incompatibles Rosa.

Je pense que la première éducation doit se faire à la maison.

Bonne fin de semaine à toi.

Écrit par : Louis-Paul | vendredi, 27 juin 2008

LP > encore un point commun : Christophe...Bevilacqua !
il y a aussi : "les jours où rien ne va..."
Rosa> tu devrais écouter, j'ai cherché des enregistrements MP3 mais pas trouvé, LP va nous faire ça !

Inadmissible : oui, mais que fais -tu du débat sur ce qui précède une "telle" réaction, ce qui motive une "gifle", sur l'attitude et des élèves et des profs (instits...).
J'entends mes enfants "profs des écoles" discuter à ce sujet très souvent et j'avoue que dire tout simplement : Inadmissible ! ferme la porte et ne "classe" rien, ne règle rien.
bonne journée !

Écrit par : Doume | vendredi, 27 juin 2008

Tiphaine... Si vous allez sur ces blogues vous aurez une réflexion moins simpliste que la mienne qui suis un peu déconnectée...et ferez connaissance avec une enseignante exemplaire (Journal de ZEP)

Louis-Paul, tu as connu les abus de pouvoir mais aujourd'hui l'abus de pouvoir a changé de camp.

Doume : toujours elliptique ! que veux-tu dire avec ta dernière phrase ?

Écrit par : Rosa | vendredi, 27 juin 2008

l'elliptique c'est la roue de mon vélo d'appartement...
mais le fait de dire "inadmissible" sans proposer quoi faire ne fait pas avancer le "schmillblick !!!" et "met fin" en quelque sorte à la discussion démocratique...suis-je clair là ?

Écrit par : Doume | vendredi, 27 juin 2008

Bonjour Rosa, ce billet me rappelle mon enfance (en maternelle), j'avais reçu, je ne sais plus pour quelle raison, une fessée déculottée devant tout le monde pendant la cantine. J'avais 5 ans. Je pense avoir pleuré mais à cette époque, on ne se plaignait à nos parents et on craignait les surveillantes (c'en était une qui m'avait flanqué la fessée). Plus tard, certains profs nous faisaient très peur. On aurait entendu une mouche volée dans la salle. Je sais que mon papa, né en 1920, l'instituteur lui a tiré plus d'une fois, les cheveux au niveau des racines. Et cela ne fait pas du bien. Bonne journée.

Écrit par : dasola | vendredi, 27 juin 2008

Maintenant, c'est plutôt tir de carabine contre les profs :

http://tf1.lci.fr/infos/france/faits-divers/0,,3890123,00-enseignante-agressee-dans-val-marne-.html


Encore une fois, je te recommande la lecture du livre de Bernard Viallet, Le Mammouth m'a tuer, très sympa à lire, qui raconte les problèmes d'éducation en banlieue avec un regard très tendre sans être naïf : http://www.avenirdufutur.fr/?p=247

Écrit par : stéphane | vendredi, 27 juin 2008

Monde à l'envers ! ça me rappelle(par une légère digression) une anecdote (pas drôle du tout) racontée par ma grand mère son cousin mis en pension chez les frères (dont la réputation de sévérité servait à y envoyer les garçonnets cancres § dissipés),raconta à sa maman pendant les vacances d'été qu'il ne voulait plus retourner en pension parce qu'un des prêtres lui tripotait souvent le zizi.l'affaire fît grand scandale dans la petite famille(de manière très confidentielle)/ qu'un petit garçon puisse à 10 ans être aussi menteur.affabulateur.et jette le blasphème sur un homme d'église.il fût même traité de "vicieux"et prestement puni par son père (à coup de martinet) il réintégra sa pension à la rentrée avec recommandations des parents aux prêtres ,de punir cet enfant encore plus fermement.Je trouve cette histoire assez horrible,on a du mal à croire... même si le cousin en question,une fois adulte racontait l'épisode sur le ton de la plaisanterie ...Ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui ,la moralité du prêtre aurait peut être été remise en question.A cette époque dans les milieux ruraux très croyants l'enfant n'avait qu'un verbe à suivre :obéir ou se soumettre à l'autorité des + grands. Et quand bien même il y avait un doute,on préférait une grande injustice à un petit scandale. il me semble que c'était à la fin des années 20 ,début des années 30 ...Nous avons fait depuis d'immenses progrès éducatifs .tout de même !Ouf !

Écrit par : frasby | vendredi, 27 juin 2008

Hélas, hélas, combien de profs insultés, bousculés, méprisés... Mais cet exemple là est justement un mauvais exemple. Ce professeur a poussé l'élève, l'a traîné par terre et a fait preuve d'une violence inadmissible pour finir par cette fameuse gifle. En outre, cet homme est alcoolique (ce n'est pas une tare mais une maladie) et a eu dans le passé des problèmes avec la justice pour attouchements sexuels... Cessons la langue de bois, il n'a rien à faire face à des élèves comme d'ailleurs une toute petite minorité d'enseignants. Dans chaque lycée et collége, il y a toujours un ou deux boulets, c'est la vérité et le nier ne peut que se retourner contre l'immense majorité des professeurs qui font consciencieusement leur travail !

@Rosa : demain je serai dans ta ville pour fêter le mariage
de la créatrice de mode qui travaille dans ce superbe magasin !

http://www.iletaitunefoisdescreateurs.com/presentation.html

Écrit par : aliscan | vendredi, 27 juin 2008

C'était trop de violence et d'abus de pouvoir.
Mais rien ne nous empêche de réfléchir sur ce qui se passe aujourd'hui, je suis bien d'accord.

Écrit par : Fauvette | samedi, 28 juin 2008

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